Mémoire de la Shoah, vie juive et aspects générationnels – Tchécoslovaquie, les années 1980

Conférence de Peter Hallama (EHESS) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h00-18h30
Langue : anglais

Présentation

Cette conférence vise à réévaluer l’intérêt grandissant pour la culture, la religion et l’histoire juives dans la dernière décennie du socialisme d’État connue par la Tchécoslovaquie. Elle se penchera sur trois aspects : les conflits générationnels au sein de la communauté juive, alors que les membres de la jeune génération interrogeaient le passé et la religiosité de leurs familles ; les appropriations par les dissidents de l’histoire et de la culture juives ; et le début d’une nostalgie pour la Mitteleuropa, dont le souvenir s’opposait aux tendances homogénéisantes du régime communiste en faveur d’un idéal d’hétérogénéité culturelle, nationale et religieuse. Cette conférence discutera donc des principales façons dont les Tchèques, juifs et non juifs, ont redéfini alors la judéité, tout en cherchant à éviter une affirmation normative d’une identité juive « virtuelle » vs une identité « authentique ».

Qu’est-ce qu’un témoin ? Une conférence d’Annette Wieviorka

Annette Wieviorka est certainement l’une des plus célèbres historiennes françaises de la Shoah et une spécialiste de l’histoire des Juifs en France. Directrice de recherche émérite du CNRS, elle vient de publier 1945, la découverte (Le Seuil, 2017), sur la découverte des camps de concentration nazis par les alliés en avril et mai 1945 à travers les témoignages de deux correspondants de guerre. Sur son parcours, elle est revenue dans un long entretien avec Séverine Nikel publié sous le titre L’heure d’exactitude (2011). On citera parmi ses livres l’incontournable L’Ère du témoin (1998), de même que Déportation et génocide : entre la mémoire et l’oubli (1992) et Le Procès Eichmann : 1961 (1989). Annette Wieviorka livrera ses dernières réflexions sur la figure du témoin pendant la guerre lors de sa conférence à Prague.

Écoutez les dernières interventions d’Annette Wieviorka sur France Culture ici !

Lieu : Faculté des Lettres de l’Université Charles, pl. J. Palach, salle 200
Horaires : 17h30-19h30
Organisateurs : Kateřina Čapková, Clara Royer et Milan Žonca
Partenaires : CEFRES, Centre d’études juives de Prague (Faculté des lettres de l’Université Charles) et Institut d’histoire contemporaine de l’Académie tchèque des sciences. Avec le soutien de l’Institut français de Prague
Langue : français avec traduction simultanée en tchèque

Illustration : « Taking photos of the victims in the ghetto (Budapest, 19. January 1945) ». Source : http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/hungarian-photos/

Publier des livres dans la Prague juive des Temps Modernes

Conférence d’Olga Sixtová (Université Charles, Prague) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h00-18h30
Langue : anglais

Qui et quels facteurs présidèrent au choix de ce qui fut publié à Prague dans les milieux juifs de l’époque moderne ? Comme leurs lecteurs, les éditeurs de livres juifs (qui étaient le plus souvent distincts de leurs imprimeurs) étaient « enfant de leur époque » et bien qu’ils aient parfois introduit de nouveaux auteurs, de nouvelles idées, de nouveaux genres et de nouveaux savoirs, ils publiaient toujours ce qui intéressait, ce qu’ils estimaient pouvoir être apprécié et acheté par les lecteurs. Affaire sainte certes, l’édition demeurait en tout premier lieu une affaire économique. Néanmoins, les éditeurs et les imprimeurs devaient aussi se conformer aux positions idéologiques du rabbinat dont les interventions sont visibles à l’examen de l’appareil paratextuel et des titres publiés au fil du temps.

La plupart des livres édités à cette époque ont un contenu religieux. Les éditeurs espéraient explicitement conférer au public la valeur spirituelle de ces textes et hâter ainsi la Rédemption. Reste que le choix des textes chargés de remplir ce but ultime, relève d’un acte individuel.  L’on distingue ainsi les différentes inclinations de chaque éditeur, les diverses domaines d’intérêt des différents groupes sociaux composant la communauté juive, ainsi que les transformations des dispositions spirituelles et intellectuelles durant la période ici considérée.

Voir en détail la présentation du séminaire d’histoire juive.