La notion d’interdisciplinarité dans La Condition postmoderne

Une séance menée par Edita Wolf.

À lire :

  • Jean-François Lyotard, La Condition postmoderne : Rapport sur le savoir, Paris, éditions de Minuit, 1979.

Vous pouvez lire le livre entier ou l’introduction et les p. 31-70.

Tandis que les grands récits construits par la philosophie métaphysique justifient la condition moderne du savoir, la mise en doute des méta-récits caractérise la condition postmoderne. Dans ce texte pionnier, Jean-François Lyotard explore le processus de délégitimation des affirmations du savoir face à la fin des grands récits et à l’émergence concomitante d’une nouvelle légitimation en termes de performances et d’efficacité dans le champ de la production du savoir. Le système disciplinaire, ancré dans le discours spéculatif, est ainsi remplacé par une pratique qui ne se justifie que par les principes du résultat et de l’efficacité. Le texte de Lyotard permet d’appréhender autrement les débats contemporains sur la théorie de l’interdisciplinarité, celle-ci devenant soit une exigence politique, soit une notion qui devrait être chargée d’une signification plus profonde sur le statut actuel de la production du savoir. Ainsi l’interdisciplinarité semble fonctionner comme jadis les anciennes notions philosophiques : indépendamment des travaux réels de la science d’aujourd’hui. La relecture de La Condition postmoderne, dans laquelle un philosophe annonce la fin de sa discipline, peut nous faire réfléchir sur l’interdisciplinarité comme pratique singulière qui n’implique pas nécessairement la construction d’un discours de légitimation.