Vers une histoire commune de l’Europe ? Perspectives croisées dans le contexte de la guerre en Ukraine

Vers une histoire commune de l’Europe ? Perspectives croisées dans le contexte de la guerre en Ukraine

Une conférence internationale organisée par l’ambassade de France en République tchèque et le CEFRES, dans le cadre de la Présidence française de l’Union européenne.

Date : jeudi 14 avril 2022, 14h30-18h00
Lieu : ambassade de France en République tchèque, Velkopřevorské nám. 2, 118 01 Malá Strana, Prague
Langue : anglais

Pour assister en personne : sur inscription dans la limite des places disponibles : biblio.cefres@gmail.com

Pour assister en ligne : linkhttps://us02web.zoom.us/j/85072557320

Informations : jerome.heurtaux@cefres.cz

Résumé :

Dans sa conférence de presse du 9 décembre 2021 à l’occasion de la présentation des priorités de la Présidence française de l’Union européenne (PFUE) en 2022, le président de la République Emmanuel Macron a proposé de « relancer (…) un grand travail sur l’histoire de l’Europe (…) » précisant « l’histoire européenne n’est pas seulement l’addition de 27 histoires nationales. Elle a une cohérence, une unité que chacun pressent, mais qui ne se donne pas avoir encore pleinement ». Il s’agit donc, « dans un cadre historiographique indépendant », de « bâtir un cadre académique où les historiens de toute l’Europe pourront continuer à œuvrer sur un travail historique indépendant, reposant sur les traces, les preuves, les controverses (…) et de forger une histoire et une historiographie de notre Europe et d’une histoire mondiale de l’Europe ».

En ramenant la guerre sur le continent européen, la récente invasion russe en Ukraine a donné une actualité tragique à cette question. Si une histoire de l’Europe peut en effet se concevoir, comment faire droit à la pluralité des histoires nationales, intégrer les épisodes du passé et concilier les récits des vainqueurs et des vaincus d’un même conflit dans un récit commun ? L’émergence d’un espace de débat sur les expériences du passé suppose une acceptation réciproque de ce dernier, y compris des pages sombres de l’histoire : ce n’est qu’à cette condition qu’un sens commun peut être donné, dans le cadre d’une discussion ouverte et multilatérale. Que faire en effet des pages non refermées et des souffrances non réconciliées liées aux expériences impériales et aux tragédies de la Seconde Guerre mondiale, au nazisme, au stalinisme ou aux nombreux déplacements de population consécutifs aux fins de conflit et aux déplacements des frontières ? Certains épisodes du passé, a fortiori quand ils affectent encore ceux qui les ont vécus et leurs descendants, relèvent d’enjeux à la fois sociaux, mémoriels et politiques. Le souci d’influencer la mémoire est d’autant plus prégnant que les souvenirs de l’expérience, les mises en récits publiques et les volontés politiques divergent et engagent controverses et polémiques. Comment réduire une telle discordance et selon quelles conditions la production d’un récit commun peut-elle être efficace ? Que peut-on en attendre ?

L’histoire de l’Europe ne se confondant pas avec celle de l’Union européenne, dans quelle mesure celle-ci peut-elle devenir une matrice à partir de laquelle faire le récit de l’histoire de l’Europe tout entière ? Que pourrait-être, dans un premier temps, une histoire commune de l’Union européenne elle-même ? Cette histoire doit-elle se déployer à partir du plus petit dénominateur commun : la volonté de paix, l’édification d’un corpus de droits et de valeurs, la construction d’un marché commun, etc. ou embrasser l’ensemble des propriétés de la « construction européenne » au risque d’un lissage rétrospectif qui ne serait plus de l’histoire ? Comment éviter la téléologie et intégrer les échecs, les tâtonnements, les crises et autres Brexit ? Pour qui, enfin, écrire un récit commun ? 

Pour débattre de ces questions, le CEFRES et l’Ambassade de France en République tchèque, dans le cadre de la présidence française de l’Union européenne, réunissent des personnalités du monde intellectuel, culturel, universitaire et de l’expertise internationale, de France et d’Europe centrale.

Programme :

Mots d’accueil : 14h30

M. Alexis Dutertre, Ambassadeur de France en République tchèque

Dr. Jérôme Heurtaux, Directeur du CEFRES

Table-ronde 1 : 14h40-16h10

Une histoire commune de l’Europe est-elle possible ?
Expériences vécues, mémoires vives

Moderé par : Dr. Michèle Baussant, Directrice de recherche au CNRS, CEFRES

  • PhDr. Oldřich Tůma, Institut d’histoire contemporaine, Académie tchèque des sciences
  • M. Basil Kerski, Directeur du Centre de la solidarité européenne de Gdańsk, rédacteur en chef du magazine germano-polonais DIALOGUE
  • Dr. Thornike Gordadzé, Senior Fellow à l’Institut international d’études stratégiques (Londres, Berlin), ancien ministre pour l’intégration européenne de la République de Géorgie

Table-ronde 2 : 16h20-17h50

Faire l’histoire de l’Union européenne ?
Convergences et divergences des points de vue

  • Dr. Constanze Itzel, Directrice de la Maison de l’histoire européenne, Bruxelles
  • Dr. Laure Neumayer, Professeure de science politique, Université de Picardie Jules Verne, Amiens
  • Dr. Christian Ingrao, Directeur de recherche au CNRS

Cocktail offert par l’Ambassade de France

Image: Urbán Tamás « The fall of the Iron Curtain at the Austrian border with Hungary », 1989,  fortepan.hu ID40703