Conférence de Didier Fassin
Lieu : Faculté des lettres de l’Université Charles, náměstí Jana Palacha, 2e étage, salle 200
Horaire : 17 h
Organisateurs : Institut d’éthnologie de la Faculté des lettres de l’Université Charles et CEFRES
Langue : anglais
Didier Fassin est directeur d’études en anthropologie politique et morale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris) et James D. Wolfensohn Professor de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton. Anthropologue et sociologue, il a conduit des études de terrain au Sénégal, en Équateur, en Afrique du Sud et en France. Après des études de médecine, diplômé d’épidémiologie et de santé publique, il s’est spécialisé en maladies internes et infectueuse, et a mené ses premières recherche dans le domaine de l’anthropologie médicale sur l’épidémie du SIDA et les questions de santé mondiale. Il développe par la suite l’anthropologie morale critique comme champ de recherche pour explorer la signification historique, sociale et politique des formes morales en jeu dans les choix et l’action quotidiens et dans la mise en place des politiques nationales et des relations internationales. Plus récemment, il a mené des recherches ethnographiques sur l’État au moyen d’une étude des politiques urbaines et du système carcéral. Il travaille actuellement sur une théorie de la peine, sur la politique de la vie et les sciences sociales dans l’espace public. Ces recherches ont fait l’objet d’une Tanner Lecture, d’une conférence Adorno et d’interventions à la Royal Swedish Academy of Sciences. Il publie régulièrement dans les journaux .
Parmi ses récentes monographies, mentionnons :
- La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers , Paris: Le Seuil, collection La Couleur des idées, 2011
- Économies morales contemporaines (avec Jean-Sébastien Eideliman), Paris: La Découverte, collection Bibliothèque de l’Iris, 2012
- Juger, réprimer, accompagner. Essai sur la morale de l’État (avec Yasmine Bouagga, et al.) Paris : Seuil, 2013
- La question morale. Une anthologie critique (avec Samuel Lézé), Paris : Presses Universitaires de France, 2013
- L’Ombre du monde. Une anthropologie de la condition carcérale , Paris: Seuil 2017
- Punir. Une passion contemporaine , Paris, 2017
- La vie. Mode d’emploi critique, Paris : Seuil, 2018
La conférence s’inscrit dans le cyle « Ethnographie et théorie » organisée par l’Institut d’ethnologie de la Faculté des lettres de l’Université Charles.
La musique, un art universel ? Internationalisation de la vie musicale et construction de la nation en Europe au XIXe siècle
Une conférence de Michael Werner (CNRS-EHESS) dans le cadre de la journée d’étude « Quand tous les chemins menaient vers Paris »
Horaires et lieu : 18h-19h30 à l’Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français avec traduction simultanée en tchèque
Résumé
Dans la conférence, on reviendra sur les transformations de la vie musicale en Europe au 19e siècle, en particulier relatives au concert. On assiste en effet à un phénomène paradoxe : d’un côté une véritable internationalisation, fondée, entre autres, sur la mobilité des musiciens, la constitution d’un répertoire, l’émergence d’un marché et d’une presse spécialisée ou encore la professionnalisation des métiers de la musique. De l’autre une nationalisation progressive des schèmes interprétatifs de la musique et des phénomènes de réception, voire l’appropriation de la musique par les mouvements nationaux. On proposera quelques outils d’analyse permettant d’éclairer ces mutations et de les inscrire dans une histoire croisée des cultures en Europe.

Michael Werner est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Spécialiste de l’histoire socioculturelle des relations franco-allemandes aux XVIIIe-XXe siècles, il a introduit, avec Michel Espagne, le champ de recherche sur les transferts culturels, plus tard élargi, avec Bénédicte Zimmermann, au concept d’histoire croisée. Parmi ses objets de recherche figurent les transferts culturels entre la France et l’Allemagne, l’histoire croisée des disciplines des sciences humaines et sociales, en particulier des études littéraires, ainsi que celle des pratiques sociales de la musique. C’est sur ce dernier domaine que se concentrera la conférence qu’il tiendra à Prague.
Quelques publications
- Begegnungen mit Heine. Berichte der Zeitgenossen, Hambourg, 1973, 2 vol.
- avec Michel Espagne, « La construction d’une référence culturelle allemande en France: genèse et histoire (1750-1914) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations 42, 1987, n° 4, p. 969-992.
- avec Bénédicte Zimmermann (éds.), De la comparaison à l’histoire croisée, Paris, 2004.
- « Musikgeschichte als « Histoire croisée ». Zu den Verflechtungen des Musiklebens », in Anne-Madeleine Goulet, Gesa zur Nieden (dir.), Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650-1750) / Les musiciens européens à Venise, Rome et Naples (1650-1750), Kassel, Laaber, 2015, p. 49-67.
Illustration : The Piano Lesson, Edmund Blair Leighton (1896)
Normaliser l’incertitude. Retracer les effets du Brexit dans les vies des migrants roms tchèques et slovaques en Grande-Bretagne (et au-delà)
Une conférence de Jan Grill (Université de Valle, Colombie)
Horaires et lieu : à 17h, bibliothèque du CEFRES,
Organisateur : CEFRES, Forum pour l’histoire des Roms de Prague (ÚSD AV ČR)
Langue : anglais
Résumé (en anglais)
This paper explores the effects of Brexit on the lives of Slovak and Czech Roma migrants in Great Britain through what can be called ‘normalizing uncertainty’. Coming alongside other East European migrants, some Roma networks started to move in search of more viable lives following the EU enlargement in 2004. Various studies have documented negative impacts the Brexit debates had on the lives of migrants, ranging from increased sense of uncertainty and rupture to the intensified modes of racialisation and xenophobic discrimination. Drawing on a long-term ethnographic research in the UK and in Slovakia, the present paper focuses not just on the level of discourses and narratives recorded in the aftermath of Brexit vote (elicited by researchers’ efforts and interviews) but rather tries to situate these within a long-term practices and relations vis-a-vis dominant societies and forms of being exposed to oppressive social forces and forms of violence and stigmatization. Drawing on relational sociological and anthropological perspectives, this paper examines different ways of coping with and responding to the pre/post-Brexit depending on social positions various migrants’ occupy within different social fields and the durable dispositions acquired against the backdrop of different modes of domination experienced in Central Eastern Europe and in Great Britain.
Maître de conférences en sociologie à l’Université de Valle, Colombie, Jan Grill est aussi chercheur associé au Département d’anthropologie sociale à l’Université de Manchester. Son enquête ethnographique de plusieurs années parmi les groupes roms/tsiganes slovaques, tchèques et hongrois, l’a conduit à étudier des problématiques liées aux diverses formes de migration depuis l’Europe du Centre-Est au Royaume Uni et au Canada. Il a également mené des recherches sur les mobilités inégales dans la ville de Cali, en Colombie. Ses travaux engagent une réflexion à partir de la migration, de l’ethnicité, de la racialisation, de la marginalité, du travail et de l’ethnographie de l’État.
Publications (sélection) :
- ‘Re‐learning to labour? ‘Activation Works’ and new politics of social assistance in the case of Slovak Roma’, Journal of Royal Anthropological Institute (2018)
- ‘“In England, they don’t call you black!” Migrating racialisations and the production of Roma difference across Europe’, Journal of Ethic and Migration Studies (2017)
- ‘Struggles for the folk: politics of culture in Czechoslovak ethnography, 1940s-1950s’, History and Anthropology (2015)
Une conférence de Ségolène PLYER (Université de Strasbourg)
Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1 (salle de conférence, escalier C, 3e étage)
Horaires : 17h00-18h30
Organisateur : CEFRES
Langue : anglais
Fin 1918, le changement de régime politique en Bohême fut relativement pacifique. Or, les archives révèlent combien les contemporains appréhendaient la chute de la monarchie des Habsbourg ; mais elles gardent aussi les traces de leurs attentes envers la nouvelle République. À travers les revendications, hésitations et conflits qui se superposèrent jusqu’en 1919 de manière complexe, le cas du piémont à la frontière silésienne (au peuplement mixte germano-tchèque), montrera comment le nouveau pacte social se négocia aussi à l’échelle locale.
Illustration : Lithographie reproduite par : https://nachodsky.denik.cz/kultura_region/pamatne-rijnove-dny-roku–v-hradci-kralove20081028.html
Annette Wieviorka est certainement l’une des plus célèbres historiennes françaises de la Shoah et une spécialiste de l’histoire des Juifs en France. Directrice de recherche émérite du CNRS, elle vient de publier 1945, la découverte (Le Seuil, 2017), sur la découverte des camps de concentration nazis par les alliés en avril et mai 1945 à travers les témoignages de deux correspondants de guerre. Sur son parcours, elle est revenue dans un long entretien avec Séverine Nikel publié sous le titre L’heure d’exactitude (2011). On citera parmi ses livres l’incontournable L’Ère du témoin (1998), de même que Déportation et génocide : entre la mémoire et l’oubli (1992) et Le Procès Eichmann : 1961 (1989). Annette Wieviorka livrera ses dernières réflexions sur la figure du témoin pendant la guerre lors de sa conférence à Prague.
Écoutez les dernières interventions d’Annette Wieviorka sur France Culture ici !
Lieu : Faculté des Lettres de l’Université Charles, pl. J. Palach, salle 200
Horaires : 17h30-19h30
Organisateurs : Kateřina Čapková, Clara Royer et Milan Žonca
Partenaires : CEFRES, Centre d’études juives de Prague (Faculté des lettres de l’Université Charles) et Institut d’histoire contemporaine de l’Académie tchèque des sciences. Avec le soutien de l’Institut français de Prague
Langue : français avec traduction simultanée en tchèque
Illustration : « Taking photos of the victims in the ghetto (Budapest, 19. January 1945) ». Source : http://phdn.org/archives/holocaust-history.org/hungarian-photos/
Transfert, traduction et transmission du savoir dans les réseaux monastiques. Directions et approches de recherche dans l’étude des modèles aux époques médiévale et moderne
Conférence plénière de József Laszlovszky (Département d’études médiévales, Central European University, Budapest)
Où et quand : Palais Špork, Hybernská 3, Prague 1, salle 303 à 17h30
Langue : anglais
József Laszlovszky est professeur au Département d’études médiévales de la CEU et professeur invité au Département d’archéologie médiévale et post-médiévale de l’Université Loránd Eötvös. Ses domaines couvrent l’archéologie, archéozoologie, la culture matérielle et l’histoire de la vie quotidienne en particulier dans les champs de l’histoire ecclésiastique, urbaine et économique. Il dirige le programme Cultural Heritage Studies à la CEU.
Résumé (en anglais)
Interactions and exchanges (spiritual and material) between monastic communities have been discussed in monastic studies for a very long period of time: to some extent the history of monastic culture and the issue of mission by monastic groups cover all related research questions in this context. Textual and church historical research of monastic rules, the movement and travels of leading monastic figures, the history of pilgrimages, the transmission of texts between monastic scriptoria, and the study of monastic libraries were typical research directions in these previous studies. More recently, the concept of knowledge transfer was introduced as a holistic approach and more emphasis has been given to the problem of communication.The question is not only about the object of the knowledge transfer, but more about the ways and means of interactions between the monastic communities.
By using the results of a joint research project carried out by the FOVOG (Research Centre for the Comparative History of Religious Orders) in Dresden and the Department of Medieval Studies at CEU (Budapest) during the last some years this paper offers an overview of the new research directions in monastic studies. It will discuss the key concepts of these studies, such as the transmission of ideas, objects and complex knowledge packages in monastic circles. These examples allow us to understand better the general problem of monastic life. The combination of a written regula and of a set of unwritten rules and practices is the key factor in establishing a new monastic community. Research results will be presented on the issue of monastic architecture, technological innovations and of „monastic business management”. Recent studies in the field of such questions in the medieval and early modern period have already demonstrated that the traditional boundaries between the different monastic orders should not be taken as clear cut division lines and more interaction can be detected in this respect. By introducing new research concepts into these fields of studies, such as the concept of monastic landscape, a more global (international) research direction can be developed. At the same time, local aspects and influences can also be taken into consideration, and for these the issue of siting or site selection in the process of a new monastic foundations play a crucial role.
Instead of a panoramic and general overview of all these questions, the paper will offer case-studies to highlight different research approaches and concepts, particularly in the context of material evidence for knowledge transfer and transmission of ideas.