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CFP – Summer school – Narrer l’histoire. Récits, disciplines, regards croisés

Appel à candidature pour la XXème Université Européenne d’Eté (UEE) du réseau OFFRES (Organisation francophone pour la formation et la recherche européennes en sciences humaines)

Organisateurs : Université Charles de Prague, Université Catholique de Lyon, CEFRES
Date limite d’envoi des candidatures : 31 mai 2021
Date : 5-9 juillet 2021
Lieu
: en ligne
Comité scientifique :
Pour le réseau OFFRES : Chiara Mengozzi, Chiara Pesaresi
Pour le CEFRES : Jérôme Heurtaux
Pour vous inscrire, téléchargez le formulaire d’inscription.

Vous trouverez ci-dessous :

Argument scientifique

Le texte de l’arguement scientifique est téléchargeable ici.

Cette Université d’été entend répondre à l’urgence théorique, éthique et politique de repenser le rapport à notre passé ainsi qu’aux différentes manières de l’écrire et de le transmettre.

La pluralité de mémoires qu’implique une société dans laquelle cohabitent des populations culturellement et parfois ethniquement différentes et les controverses mémorielles qui surgissent dans de nombreux pays, incitent à repenser notre rapport à l’histoire. La « mémoire nationale », mise à mal par l’émergence de contre-narrations nouvelles et souvent critiques, est, quand elle n’est pas en lambeaux, l’instrument de projets politico-identitaires qui ramènent l’histoire au cœur du débat public. Se pose ainsi la question du rapport entre héritage culturel et science historique, mais aussi celle du rôle de l’historiographie et de la narration du passé dans le processus de construction des identités nationales. En littérature, il s’agira d’enquêter sur les différentes formes de narration de l’histoire et d’interroger les frontières entre œuvre historiographique et texte littéraire, vérité historique et fiction. A l’heure de la fin des grands récits et des idéologies qui caractérisaient la philosophie de l’histoire au XIXème siècle, on pourra également se demander s’il est encore possible de parler d’une histoire humaine, et surtout d’un sens de l’histoire. Ces questions s’imposent dans toute réflexion portant sur le rapport de l’homme à son passé et à sa temporalité, sur l’histoire des événements et des faits qui marqueraient le évolution de l’humanité. Comment les sciences sociales, enfin, peuvent-elles affronter ces passés recomposés, éclairer les enjeux du présent au prisme d’un passé reconstitué voire faire de la mémoire un terrain de l’enquête historique ?

Cette université d’été réunira des spécialistes francophones de diverses disciplines, telles que l’histoire, la géographie, la sociologie, la science politique, l’anthropologie, la philosophie, la littérature, le cinéma afin de faire dialoguer leurs approches et leurs méthodes autour des problèmes évoqués.

Quelle philosophie de l’histoire aujourd’hui ?

L’expression « philosophie de l’histoire », introduite par Voltaire en 1765, désignait au XIXe siècle les différentes tentatives, souvent ouvertement idéologiques, de repérer la nature profonde du mouvement historique. Les philosophies modernes de l’histoire, tant idéalistes que matérialistes, font de l’histoire un progrès linéaire, contre toute vision cyclique du temps historique, propre par exemple à la pensée grecque, et qu’on retrouve également dans l’idée de Giambattista Vico des « cours et recours historiques » (Scienza nuova), ainsi que dans l’expression de « l’éternel retour » de Nietzsche.

On assiste actuellement, sur la scène mondiale, à un retour de la « philosophie de l’histoire », ce mode de philosopher qui avait disparu depuis les désillusions des années 1980, sinon depuis la disparition de Marx et d’Engels à la fin du XIXe siècle.

Ce retour est occasionné, et même rendu nécessaire, non plus par une espérance (comme c’était le cas chez Ernst Bloch), mais par des inquiétudes, celles qui sont suscitées par les périls écologiques (et donc inévitablement politiques) contenus dans la poursuite en Occident, et même dans l’extension (pour une part légitime) au reste du monde, d’un développement économique fondé sur le productivisme et le consumérisme.

La prise de conscience de ces périls a engendré une abondante littérature en sciences humaines, dont l’outillage conceptuel comprend les notions (revisitées ou nouvelles) de catastrophe, d’« anthropocène » ou d’effondrement (« collapsologie »), et dont le degré de pessimisme varie de l’appel à la prise de responsabilité individuelle et collective, jusqu’à la résignation devant l’apocalypse annoncée, en passant par la pratique de l’« heuristique de la peur » (Hans Jonas, inversant Ernst Bloch) et par la recherche de solutions politiques et économiques radicales (telles que la constitution d’instances souveraines mondiales et la mise en cause de la croissance comme impératif de développement).

En réaction à cette littérature, un courant philosophique et scientifique s’est fait jour (David Deutsch, Le commencement de l’infini, 2016 ; Steven Pinker, Le triomphe les Lumières, 2018), qui vise, non pas à minimiser les dangers auxquels l’humanité fait face, mais à dévoiler les biais cognitifs qui poussent à les exagérer, et à montrer dans quelle mesure (toute relative) ils peuvent être surmontés. Ce courant se réclame ouvertement des Lumières du XVIIIe siècle, et du contexte intellectuel européen, précisément, dans lequel est apparue la philosophie de l’histoire (éclipse de l’eschatologie du salut, idée que les phénomènes humains ne constituent pas un simple chaos spatio-temporel, hypothèse selon laquelle l’humain ne peut se réaliser qu’en tant qu’espèce).

C’est en réponse à ce second courant de pensée, dont l’optimisme peut parfois paraître inconséquent (du fait d’invocations unilatérales au « progrès »), qu’il importe de mener une réflexion sur la question même de la philosophie de l’histoire, réflexion qui devra éviter à la fois l’écueil d’un pessimisme paralysant pour la décision politique, et celui d’un optimisme inattentif aux véritables obstacles qui se tiennent devant la possibilité de conserver, pour l’Occident, son modèle actuel de développement.

Si les grandes philosophies de l’histoire du XIXe avaient pour but l’identification d’une direction ou d’un sens dans la succession des événements humains, le XXe siècle marque au contraire la critique radicale de toute forme d’historicisme, et conjointement la crise de l’idée d’un progrès historique conçu comme nécessité inéluctable. Le chemin de l’humanité n’est guidé par aucune perspective ultime : penser une téléologie de l’histoire reviendrait en effet à faire une « mauvaise métaphysique » (c’est l’idée de Karl Popper) que rien ne justifie.

Mais est-il encore possible aujourd’hui, dans le monde post-idéologique du capitalisme globalisé, de repérer un sens dans le mouvement historique ? La crise de l’idée de progrès décréterait-elle l’impossibilité même de poser la question du sens de l’histoire ?

En 1979, Jean-François Lyotard a montré que la sortie de la modernité impose à l’humanité occidentale de repenser radicalement le rapport à son propre passé, à l’histoire et jusqu’au sens de cette notion. La crise des « grandes narrations » de la modernité, qui attribuaient à l’Occident une « bonne fin éthicopolitique » (La condition postmoderne), détermine donc également la crise de l’Occident dans son identité même. Après les totalitarismes, la Shoah, la « mort de Dieu », est-il possible (et comment) de penser encore quelque chose comme une histoire collective de l’humanité occidentale ?

Ces mêmes questions sont posés par le philosophe tchèque Jan Patočka. « L’histoire a-t-elle un sens ? » est le titre de l’un des Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire, publiés clandestinement en 1975. A l’issue de l’ère des totalitarismes, à l’époque des grandes désillusions et du désenchantement postmoderne, Patočka repense l’histoire comme le renversement perpétuel du sens reçu et accepté, c’est-à-dire comme ouverture de l’existence collective à la problématicité. Cette exposition à la perte de sens propre de la condition historique n’est pas pour lui la voie privilégiée du nihilisme mais au contraire l’appel à un renouvellement communautaire du sens, à travers la solidarité qui s’établit parmi ceux dont l’horizon de vie a été ébranlé.

L’histoire est ainsi la sortie de la banalité d’une vie acceptée de manière naïve et immédiate et la réinstallation de l’existence commune dans l’horizon de la « problématicité ». Si l’homme préhistorique vit dans un rapport fusionnel et non interrogé avec son monde environnant (rapport qui s’exprime dans le mythe), l’entrée dans l’histoire est déterminée par la vie communautaire, l’établissement d’une mémoire collective et la naissance de la philosophie, qui fait du sens non pas une réponse mais un questionnement sans fin.

Philosophie et politique seraient donc co-fondatrices de l’histoire, entendue non comme la suite des événements, mais comme « le domaine de l’action à partir de la liberté ». Ceci est donc l’enseignement des Essais hérétiques que nous lègue le Socrate de Prague : si la philosophie découvre la liberté comme une possibilité jamais conquise une fois pour toutes mais à réaliser toujours de nouveau, la politique est cette même liberté mise en œuvre, que le mouvement historique recueille sans que nous puissions la synthétiser dans une compréhension univoque.

Histoire et fictions

La fin des grands récits, d’une part, et le tournant linguistique et narratif en sciences humaines et sociales, de l’autre, ont conduit l’histoire et la littérature à redéfinir leurs frontières respectives, en ouvrant la voie à de nouveaux antagonismes, ainsi qu’à des croisements inédits et féconds.

Si avant ces tournants théoriques, il était encore possible de distinguer une œuvre historiographique d’un texte littéraire selon des conventions consolidées par la tradition, aujourd’hui les lignes de partage entre les deux nous apparaissent comme étant beaucoup plus fluides et beaucoup plus difficiles à discerner de manière nette.

S’il est vrai que la critique de l’objectivité de l’histoire remonte déjà au XIXe siècle (Marx, Nietzsche), il n’en reste pas moins que les années 70 du siècle dernier constituent un moment charnière dans l’historiographie occidentale. Après la publication en 1973 de Metahistory par Hyden White, il est devenu impossible d’ignorer les aspects rhétoriques et linguistiques de l’écriture historiographique, ainsi que les différentes formes de « mise en intrigue » qui transforment les faits en événements en attribuant une signification, une valeur et une cohérence à des matériaux sinon dénués de sens. Certes, les dérives constructivistes n’ont pas fait défaut, mais au-delà des différends stériles entre ceux qui ont embrassé une idée d’histoire radicalement postmoderne et les derniers défenseurs du « réalisme naïf », il importe de souligner que les historiens n’ont jamais perdu toute confiance dans la nature référentielle du signe et tiennent pour acquis que le passé, qu’il soit collectif ou personnel, n’est pas exclusivement le résultat d’une fabrication à posteriori (un exemple entre tous : Carlo Ginzburg). Eux aussi ont fini par s’engager sur le versant littéraire, en invitant leurs collègues à expérimenter de nouvelles formes de narration de l’histoire.

La littérature, de son côté, a répondu à la remise en question des frontières entre « fait » et « fiction » en déployant toute une panoplie de genres « mixtes », allant du roman méta-historique à la docu-fiction, du docu-drama à la fact-fiction, ou en se livrant à des œuvres contrefactuelles, fantahistoriques, uchroniques. Bien évidemment, toutes ces pratiques d’écriture ne s’équivalent pas. À la critique revient alors la tâche de séparer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire de comprendre si et quand ces écritures hybrides aboutissent à des mystifications renforçant un imaginaire consolateur, régressif et déresponsabilisant (voir à ce propos le succès des récits de complots sur les thèmes les plus variés, du terrorisme international aux catastrophes environnementales), et quand, par contre, les procédés de contamination entre les documents d’archives et les épisodes inventés servent à interroger les mécanismes de construction de la réalité à l’époque de sa médiatisation, à stimuler nos compétences herméneutiques, à nous rendre conscients de la quantité d’opérations (de sélection, de montage et d’agencement) auxquelles les « données » sont inévitablement soumises, y compris dans les genres qui aspirent à la référentialité.

Une autre manière, pour la littérature, d’entrer en concurrence féconde avec l’histoire consiste à dépasser l’ironie postmoderne pour donner lieu à des formes originales d’engagements envers la réalité — en faisant de la littérature ou du cinéma les lieux privilégiés pour élaborer les traumatismes de l’histoire récente ou lointaine —, pour faire émerger ce que l’histoire officielle a réduit au silence, pour récupérer la mémoire et l’action des exclus, des marginaux, des dominés, des colonisés, bien que cette tâche soit difficile et parsemée d’embûches (les écritures migrantes et postcoloniales en sont des exemples).

Dès lors, des questionnements nouveaux se font jour : de quelle manière faut-il concevoir le rapport entre vérité historique et fiction littéraire ? Et entre faits, mémoires et fictions ? Comment écrire l’histoire à une époque où la confiance dans les grandes narrations d’émancipation semble brisée ? Comment souscrire au caractère pluriel et narratif de l’histoire sans pour autant mettre sur le même plan les discours historique et littéraire ? Quelle est la valeur de vérité inhérente aux nouvelles formes de romans historiques qui confondent délibérément les plans fictionnel et référentiel ? Peut-on relire les archives « à contre-courant » pour accorder une place à tou-te-s celles et ceux qui ont été relégué-e-s aux oubliettes de l’histoire ?

Les sciences sociales comme sciences historiques

Les sciences sociales sont des sciences historiques, car elles travaillent une matière composée d’histoire, au sens d’une factualité inscrite dans un contexte particulier, même quand leur objet est situé dans le temps présent. Peu versées dans la prospective, les sciences sociales font leur miel de ce qui advient ou est déjà advenu. Tout est pour elles, en somme, potentiellement de l’histoire, au point qu’on ne sait plus très bien ce qui distingue l’historien de ses collègues sociologues, anthropologues ou politistes. Les incursions des historiens en sociologie (Paul Veyne) et dans le temps présent croisent celles des tenants de la socio-histoire du politique et des spécialistes des genèses des phénomènes sociaux contemporains. L’histoire n’est pas seulement factuelle, elle problématise : les concepts comptent autant que les faits. La sociologie n’est pas qu’abstraite, elle s’appuie sur des faits pour démontrer la véridicité de ce qu’elle avance : les faits comptent autant que les concepts. Penser que l’histoire n’est pas la propriété des historiens, c’est reconnaitre que les autres praticiens des sciences sociales (anthropologues, sociologues, politistes, etc.) envisagent le contexte historique de leur objet, en retracent parfois la genèse ou puisent dans le passé pour éclairer leur présent. Les sciences sociales entretiennent donc un commerce constant avec la matière historique, offrant toutefois une variété de récits possibles, tant divergent les modalités d’appréhension des faits historiques que les procédés narratifs.

Qu’est-ce qu’en effet un fait historique pour un praticien des sciences sociales ? Comment en particulier envisage-t-il et qualifie-t-il « l’évènement » ? Comment ensuite appréhender l’évènement sans retomber dans les ornières de l’histoire-bataille,  dés-évènementialiser l’évènement sans le dissoudre dans une histoire processuelle ? La sociologie des conjonctures critiques ou des situations révolutionnaires, par exemple, offre de multiples façons de circonscrire et borner temporellement, de qualifier voire disqualifier, ces changements politiques de grande ampleur. Mais d’autres objets historiques méritent également un croisement des regards et des disciplines.

Quelles méthodes mobiliser ? La multiplication de sources aussi diverses que possible est devenue la règle : autobiographies, mémoires, sources iconographiques ou audiovisuelles, archives, entretiens permettent d’appréhender un évènement historique par le prisme de multiples points de vue. Cet éclectisme méthodologique, qui n’est pas un exceptionnalisme méthodologique adapté à des situations réputées peu ordinaires, apparait comme une stratégie de contournement de possibles interprétations de sens commun. Pourtant, chaque discipline a ses méthodes de prédilection : faut-il s’en réjouir ou favoriser un pluralisme intégral dans les stratégies de recherche ?

Comment enfin écrire, narrer, transformer la réalité en un texte intelligible et aussi vraisemblable que possible ? Comment restituer dans un langage académique, par exemple, une révolution sans risquer de l’assécher, en ignorant les passions soulevées et les subjectivités mises à l’épreuve ? Quelles stratégies langagières, voire éditoriales, sont nécessaires pour donner à voir la richesse souvent incommensurable des faits historiques ?

Ce sont autant de questions que notre université d’été souhaite explorer en profondeur, en conjuguant des réflexions méthodologiques et épistémologiques et des études de cas, qui nous permettront (aussi) d’aborder les dynamiques de circulation, de diffusion et de patrimonialisation de l’histoire, les manières dont les historiens et les littéraires instaurent un dialogue avec la société et le large public, et les raisons se trouvant à l’origine du grand succès que les narrations fictionnelles de l’histoire (qu’elles soient littéraires ou cinématographiques) connaissent aujourd’hui, à une époque où, paradoxalement, la possibilité de conserver, dans un espace virtuel, chaque geste quotidien, aussi insignifiant soit-il, s’accompagne d’une lacune de mémoire, de conscience historique et de conscience collective.

Méthodologie générale de l’UEE

Bien que, contrairement aux années précédentes, cette édition se déroule en ligne, les activités comprennent, comme lors des précédentes éditions de l’UEE, des conférences plénières (le matin) et des ateliers thématiques (l’après-midi). Chaque conférence, d’une durée de 30 min., sera suivie d’une discussion avec la salle d’environ 20 minutes. Quant aux ateliers thématiques, les responsables d’ateliers prendront contact avec les participants quelques semaines avant le début de l’UEE, et pourront les réunir pour préciser les modalités de déroulement de l’atelier et pour entamer le travail sur les textes et matériels choisis. Ce travail préparatoire et la mise en commun pendant les trois jours d’atelier aboutirons à la présentation finale des résultats et éventuellement à la rédaction d’un texte qui sera mis en ligne sur le site du réseaux OFFRES.

Les ateliers  se tiennent en parallèle sur toute la durée de l’UEE et se déroulent en cinq séances réparties comme suit (proposition non contraignante) :

  • 3 séances de travail en équipe (5-7 juillet) ;
  • 1 séance de rédaction en commun (8 juillet) ;
  • 1 séance plénière de présentation des résultats des ateliers (9 juillet).

Liste des ateliers

Voir ici les argumentaires détaillés et les bibliographies des ateliers.

ATELIER N° 1 –  Régimes politiques hybrides. L’histoire récente des démocraties autoritaires
Responsables d’atelier :
Diana Margarit (Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi)
Corneliu Bilba (Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi)

ATELIER N° 2  – Quand les idées philosophiques rencontrent les récits historiques
Responsables de l’atelier :
Michal Kozlowski (Université de Varsovie)
Radmila Jovanovic Kozlowski (Université de Zagreb)

ATELIER N° 3 – Science-fiction et conflits sociaux : altérité, marginalisation, dynamiques intersectionnelles
Responsable d’atelier :
Daniele Comberiati (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

ATELIER N° 4 – Histoire et Pop culture : des relations en mutation, une ambiguïté cultivée
Responsables d’atelier :
Pierre-Guillaume Paris
Thomas Vogel

ATELIER N° 5 – Les pirates ont-ils une histoire ? Faire et défaire l’histoire (politique) à partir des marges… liquides
Responsables d’atelier :
Momchil Hristov (Sofia)
Orgest Azizaj (Tirana/Paris)

Pour vous inscrire, téléchargez le formulaire d’inscription.

CFA: International PhD Contract on the Construction of the Orphan in 20th Century East-Central Europe

CFA: International PhD Contrat “All Alone” in East-Central Europe: Reinventing the Orphan from the Fascist to the Socialist Era

Deadline for submission (on Portail Emploi): 30 June 2020
Interviews (videoconference): 6-8 July 2020
Start date of the thesis: 1st October 2020
Contract period: 36 months
Remuneration: 2 135,00 € gross monthly

The selected candidate will be enrolled in the PhD program “Civilizations, Cultures, Literatures and Societies” (ED 4), within the Faculty of Arts of the Sorbonne University. They will be a member of the research group Eur’ORBEM “Cultures and Societies of Eastern, Balkan, and Central Europe” (CNRS, Sorbonne University, UMR 8224). Eur’ORBEM is an interdisciplinary research unit in social sciences and humanities which gathers experts on Eastern, Central and South-Eastern Europe. The PhD project is part of two research areas proposed by Eur’ORBEM: “History, Memory, Identities and Conflicts“ and “Arts and Transculturality”. The PhD student is expected to take full part in the scientific life of the research team. The PhD shall be supervised by Doc. Clara Royer, PhD, a specialist of East-Central European cultures at Sorbonne University (http://eurorbem.paris-sorbonne.fr/IMG/pdf/2019_cv_clara_royer_fr.pdf). The PhD student shall take part in the scientific life of the research team.

The PhD contract requires a mobility period in East-Central Europe. The PhD student should spend preferably 3 months per year gathering the necessary sources of their research. According to the focus of their PhD dissertation, the PhD student may do fieldwork in at least one Visegrad country (Hungary, Poland, Czech Republic, Slovakia). For this research period, they will be welcomed by the French Research Centre in Social Sciences (CEFRES – USR 3038 CNRS-MEAE) in Prague, Czech Republic CEFRES is part of the network of French Research Institutes Abroad (UMIFRE). CEFRES is therefore under the tutelage of both the Ministry for Europe and Foreign Affairs (MEAE) and of the National Center for Scientific Research (CNRS). The Center will provide the PhD student with administrative and logistic support while allowing a stimulating scientific environment thanks to its research Platform with The Charles University and the Czech Academy of sciences, but also through its scientific network spread in other Visegrad countries.

See further information on CNRS websitehttps://emploi.cnrs.fr/Offres/Doctorant/UMR8224-CLAROY-001/Default.aspx?lang=EN

En françaishttps://emploi.cnrs.fr/Offres/Doctorant/UMR8224-CLAROY-001/Default.aspx

CFA: 2021 CEFRES Platform Award

for Best Article (published in English or in French) in Social Sciences and Humanities

Deadline for applications: April 25, 2021 (midnight)
Prize Amount: 213 CZK (i.e. 9.261 CZK)
Official Award Ceremony:  September 30, 2021.
Language of application: English

This award is included within the Jacques Derrida Award organized by the French Embassy in the Czech Republic and Mgr. Karel Janeček, PhD., MBA, which rewards the best PhD research work in social sciences and humanities in the Czech Republic. Continue reading CFA: 2021 CEFRES Platform Award

CFA: one funded PhD Position – “Justice, law and politics of history in Central Europe and/or South East Asia”

Sciences Po Paris is looking for a PhD Candidate to join the “Justice, law and politics of history in Central Europe and/or South East Asia” project funded by the CNRS.

This doctoral thesis will question, from a multidisciplinary perspective, the relationships between justice, law and history (the latter being considered as a sector of public action). The research work may contribute to a diversity of fields, including the sociology of knowledge, the sociology of the public uses of the past and/or the sociology of public action. A consideration of issues of temporalities and spatial differences will be needed. The project should lie at the intersection between political science, history and area studies. Mastering one of the Central European languages is requested, and if fieldwork includes a country in Asia, the idiom of this country should also be mastered.

A least three issues will be explored: the judicial writing of history; historians in the courtroom; the place of judicial matters in the public policies of history – in particular war crime trials and/or trials against political opponents. A consideration of the legal and institutional frameworks within which history is written will combine with a reflection on the political and social uses of history.

In the selection of case studies and the devising of research methods, the student will build upon the literature on entangled history, connected histories, and global history. The time frame of the topic will be closely tied to the construction of cases. Empirical research may focus on any segment of the 20th century.

Working Environment

The selected candidate will enrol in Sciences Po Paris’ doctoral programme and will be part of the Political science doctoral school. The doctoral student will work within the Center for International studies (CERI Sciences Po), CNRS, UMR 7050.

CERI is a multidisciplinary centre for research in the social sciences and humanities that brings together specialists of Russia, Central and Southeast Europe, and Asia – among others.

The PhD will be supervised by Dr. Habil. Nadège Ragaru, Sciences Po (CERI-CNRS).

The doctoral student will take part on the collective life and research activities of the center. 

Constraints and Risks

The doctoral contract includes an obligation to conduct fieldwork. The doctoral student will spend at least three months per year doing field research in order to collect empirical data (through participant observation, interviews, etc.). During these periods, the student will be hosted by the Centre français de recherches en sciences sociales (CEFRES), in Prague, Czech Republic. CEFRES is part of the network of French research institutes abroad (UMIFRE). It offers administrative and logistical support and constitutes a stimulating scientific environment, connected with both local and regional research networks. Depending on the case studies chosen, fieldwork in other countries may be required.

Profile

  • The candidate must hold a Master’s Degree in social sciences (history, anthropology, sociology, political science) with a specialization in Central and Southeast European studies and/or South Asian area studies. He/she must not be enrolled in another doctoral programme. Mastering one of the languages of Central Europe, Southern Europe and Eastern Europe is requested, and if fieldwork includes a country in Asia, the idiom of this country must also be known.
  • The doctoral thesis can be written in French or in English.

Conditions

  • The PhD is funded. The selected PhD candidate will sign a “contrat doctoral” granting 2135 euros (gross salary) per month for a period of three years from 1st of October 2019 to 30th of September 2022.
  • The PhD is funded by the CNRS and is a CNRS doctoral contract.
  • The PhD candidate will conduct his or her work based at the CERI – Sciences Po in Paris, France.

Applications

All applications for the funded PhD position within the framework of the CNRS-funded project have to be made – exclusively by email – to the following address: nadege.ragaru@sciencespo.fr

Only complete applications will be reviewed.

The candidates will apply for thePolitical Science Doctoral Programme.

Please include in the subject of your email: CNRS Project “Justice, law and politics of history in Central Europe and/or South East Asia”

Applications requirements are available on the Doctoral school website: http://www.sciencespo.fr/ecole-doctorale/en/content/admission-phd

Attention: You must include the following documents in your application:

  • A thesis project in PDF or Word format (2,000 to 5,000 words maximum)
  • A synopsis of your thesis project (two pages) in PDF or Word format
  • Two academic recommendation
  • A CV
  • Proof of identity
  • A copy of the last completed degree (for the PhD in political science, highest honours on the Masters thesis is required) 
  • Transcripts
  • A signed letter from Nadège Ragaru, indicating that she accepts to supervise your thesis and a letter from the CERI Director indicating that he accepts to host you in the research unit. 

Special deadline

The applications are open till the 9th of September 2019 midnight.

Candidates might be contacted for Skype interview between the 10 and 20 of September 2019.

For all questions regarding the project and the academic profile please contact: nadege.ragaru@sciencespo.fr.

For further information about the CERI, see: http://www.sciencespo.fr/ceri/fr.

For further information about the Doctoral school, see: http://www.sciencespo.fr/ecole-doctorale/fr.

Post-Doctoral Position in Anthropology and Related Disciplines at the Czech Academy of Sciences, Prague

Deadline for applications: 20 August 2018
Duration: January 2019—December 2020
Where: Czech Academy of Sciences, Prague in cooperation with CEFRES
Salary: around 30.000 CZK (gross-monthly)

We are looking for a postdoctoral research fellow who would enrich
our international Prague-based team working on the project titled Bewildering Boar:
Changing Cosmopolitics of the Hunt in Europe and Beyond.

Eurasian wild pigs (Sus scrofa) feature regularly in European public discourse, for their numbers have been rising spectacularly across the continent. While in some parts of Europe this by now synanthropic species generates sympathy, in other places humans have declared war on wild boars for causing extensive damage to landscapes, agriculture, transportation networks and so on. In this context we are asking how the Eurasian wild pig has featured in human lives, and vice versa, in dynamically changing socio-environmental contexts. We expect our new colleague to join our efforts in focusing empirically on human-pig (wild or domestic) relations. We are open-minded and ready to take on board any relevant perspective from anthropology of science to legal anthropology or indeed from related disciplines. More info about the project and its members could be found at https://boar.hypotheses.org

Eligibility

The candidate should have obtained her/his PhD degree in anthropology or another closely related fieldno earlier than 30 September 2016 and no later than 30 September 2018. (Exception could apply to those who spent time at parental leave or placement abroad – relative to the country where they received their PhD.) Please get in touch to consult the details.

We expect the successful candidate to reside in Prague and pursue the fieldwork anywhere in Europe or beyond. Note however, that our research funds are limited and you might need to rise extra research funding. 

If interested please send your CV and a short project description (max. 500 words) stating how your research agenda could be integrated into the Bewildering Boar project by
20 August 2018. If you have any question do not hesitate to contact us!

Contacts

Ludek Broz
broz@eu.cas.cz

Virginie Vate
virginie.vate@netcourrier.com

Anibal Arregui
arregui@cefres.cz

 

CFA – Summer Seminar on Nationalism, Religion and Violence 2018

Summer Seminar on Nationalism, Religion and Violence 2018

Where & When: Prague, 18-29 June 2018
Organizers
: Charles University  and  Aristote University of Thessaloniki
Partners: CEFRES–French Research Center in Humanities and Social Sciences, School of Slavonic and East European Studies (UCL),  University of Birmingham and Humboldt University of Berlin
Priority Deadline: 28 February 2018
Deadline for applicants needing visas to the Czech Republic: 31 March 2018
Final application deadline: 30 April 2018

Contact
Nikola Karasová
Program Coordinator
Summer Seminar on Nationalism, Religion and Violence Institute of International Studies
Charles University, Prague 
E-mail: nrvsschool@fsv.cuni.cz
Website: nrvsschool.fsv.cuni.cz
Facebook: https://www.facebook.com/nrvsummerseminar/

For more details please  visit the website of the Nationalism, Religion and Violence Summer Seminar. 

The Summer Seminar on Nationalism, Religion and Violence is ready to launch its sixth year with a special focus on the topics of ethnic and religious diversity, migration and transformation. A key goal of the Summer Seminar is to contribute to the study of violence in a substantial way and to catalyze the growth of the study of violence as a field.
The seminar targets highly motivated students, particularly graduate students, as well as post-docs and professional activists. It is led by international researchers from universities with an excellent reputation, such as the Humboldt University of Berlin, Central European University (Budapest), the University of Birmingham, the University of Manchester, the University of Pennsylvania, Eötvös Loránd University (Budapest) and the Taras Shevchenko National University of Kyiv. The program involves fieldwork designed in cooperation with research centers and international institutions in Prague and beyond.
Participants may receive a certificate of attendance and 8 ECTS credits for their active participation in the program once the assignments are fulfilled. Since degree requirements vary among universities, students/graduates are advised to ensure, preferably in advance, that their college or university will recognize such certification and award the suggested credits.
The peer-reviewed journal JNMLP agreed to consider the publication of a special issue including the best academic papers submitted upon completion of the Summer Seminar.

 

Please submit the following documents to: nrvsschool@fsv.cuni.cz

  • Short curriculum vitae
  • Letter of motivation
  • Proof of university enrollment or graduation
  • Proof of English language sufficiency

Applications are reviewed and accepted on a rolling basis, so we encourage you to apply as early as possible. Those who apply early will receive first consideration for both admission and scholarship decisions.
All applicants will be notified of admission decisions by e-mail within two weeks after each respective deadline at the latest. For more information, please contact our staff at nrvsschool@fsv.cuni.cz.

Program Costs
The participation fee is 750 Euros and includes:

  • Tuition
  • Fieldwork excursions
  • Cultural and social events
  • Weekend excursion (1 full day incl. meal)
  • Reading materials
  • Refreshments during the seminar

Participants are responsible for covering the accommodation of their choice, their travel expenses and visa if necessary.

Discounts and Fellowships
Students of Charles University, the Aristote University of Thessaloniki and the University of Birmingham as well as Nationalism, Religion and Violence Summer Seminar’s alumni are all eligible for a 20% discount on the tuition fee.
A limited number of tuition fee discounts will be available for selected candidates based on their academic merit and financial needs.
A limited number of fellowships will be granted to PhD candidates/students or advanced graduate students coming from any of the following countries: Ukraine, Russia, Moldova, Belarus, Azerbaijan, Armenia, Georgia, Kyrgyzstan, Kazakhstan, Uzbekistan, Tajikistan and Turkmenistan.