Transitions énergétiques contestées

Transitions énergétiques contestées.
Conflits et innovations sociales en République tchèque, Pologne, Allemagne et France

Un projet mené dans le cadre du programme TANDEM CNRS/AVČR  développé par l’Académie tchèque des sciences, l’Université Charles et le CEFRES/CNRS réunis au sein de la Plateforme de coopération et d’excellence en sciences humaines et sociales.

Coordinateurs du projet : Martin Ďurďovič, Gilles Lepesant
Membre de l’équipe : Krzysztof Tarkowski

L’invasion de l’Ukraine par la Russie a dramatisé les enjeux de sécurité énergétique de l’Union européenne. L’objectif du Pacte vert européen (2019) d’atteindre la neutralité climatique d’ici 2050 reste cependant l’objectif. Y parvenir implique une montée en puissance des sources d’énergie bas carbone et des changements dans la production, la distribution et la consommation d’énergie. Surmonter les préjugés et les conflits pour parvenir à une transition juste et équitable s’avère dans ce contexte crucial. Ce projet se concentre précisément sur les innovations et les défis à venir dans quatre pays (République tchèque, Pologne, Allemagne et France).

Ces pays ont été touchés par la crise énergétique de 2022 en raison de leur dépendance, à un niveau plus ou moins important, à l’égard des approvisionnements russes en pétrole, charbon gaz ou uranium. Accroître les investissements dans les technologies bas carbone est devenue une priorité pour renforcer la souveraineté européenne et répondre aux priorités de l’UE, établis notamment à travers le Pacte vert et les stratégies « Fit for 55 » et « RePower EU ».

Cependant, la transformation socio-technique en profondeur se heurte à des résistances de la part de certains partis politiques ainsi qu’à un manque d’acceptation sociale au niveau local. Les ambitions concernant le déploiement des énergies renouvelables et l’avenir de l’énergie nucléaire ont suscité des débats spécifiques à chaque pays. Les mouvements d’opposition locaux décrits comme NYMBY (« pas dans mon jardin ») ou BANANA (« construire absolument rien n’importe où près de n’importe quoi ») se sont multipliés. Les controverses sur les changements d’affectation des terres et la protection de la biodiversité gagnent également en importance.

Dans ce contexte, des concepts tels que la « participation » ou la « justice énergétique » pour garantir que les intérêts de toutes les parties prenantes sont pris en compte et que les conflits sont résolus sont devenus essentiels. Traduire ces concepts dans différents contextes politiques ou nationaux (par exemple, dans les pays d’Europe centrale) se heurte néanmoins souvent à des obstacles spécifiques à chaque pays.

Les principaux objectifs du projet sont de fournir une meilleure compréhension de la résistance à la transition et des conflits entre parties prenantes découlant de l’adoption des politiques de transition énergétique de l’UE et d’identifier de nouveaux modèles de gouvernance énergétique qui aident à surmonter ces défis. Cette recherche s’appuie sur une approche comparative entre les quatre pays et sur un ensemble d’études de cas sélectionnées aux niveaux local et régional.