L’horizon philosophique comme singularité de l’anthropologie française

L’horizon philosophique comme singularité de l’anthropologie française

6e session 2022 du  Séminaire du CEFRES

Date : mercredi 20 avril 2022, 16h30-18h30
Lieu : CEFRES et en ligne (pour vous inscrire, écrivez à l’adresse : claire(@)cefres.cz)
Langue : anglais
Avec : Emmanuel Désveaux (directeur d’études à l’EHESS)

Résumé

De Durkheim à Descola en passant par Mauss, Lévi-Strauss, Clastres et Godelier, voire Alban Bensa, on observe une constance dans l’anthropologie française : la quête d’universaux dans le don, l’échange des femmes, la nature du gouvernement ou encore la perception de la nature et la prégnance des relations de pouvoir.

Cette quête a pour contrepartie un certain dédain, voire un aveuglement vis-à-vis des aires culturelles. L’anthropologie française a en effet tendance à réduire les aires culturelles à leurs dimensions strictement historiques, les définissant avant tout comme des espaces coloniaux.
Nous essaierons de montrer que ce tropisme est dû à un complexe philosophique qui caractérise en France la discipline, et la différencie des pays anglo-saxons. Ce complexe présente l’avantage de mettre en garde l’anthropologie française contre une vision trop fonctionnaliste des phénomènes humains, mais il conduit également à largement occulter la question de la diversité culturelle en tant que telle.
Cette intervention s’inscrit dans l’axe de recherche 2 du CEFRES « Normes et transgressions ».  À quel prix peut-on transgresser la norme philosophique et l’enfermement dans l’universalisme qu’elle impose ?
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