L’homme comme machine parlante et l’enseignement du langage : les enjeux de l’articulation dans la France du XVIIIe siècle

Une conférence de Sabine Arnaud (Centre Alexandre Koyré, EHESS)

Quand : mercredi 3 mai, 18h30-20h
Où : Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : anglais

Résumé

La fascination qu’exerça l’invention d’une machine parlante fait se croiser deux sujets majeurs du dix-huitième siècle : l’articulation comme signe de civilisation et la polémique autour de l’homme-machine. Alors que se développe l’enseignement de la parole aux élèves dits « sourds-muets », certains ont pu considérer la machine comme un complément de l’œuvre de la nature susceptible de fournir de nouveaux moyens de communiquer à l’humanité. D’autres en vinrent à présenter la machine comme un modèle pour enseigner l’articulation et les rouages de la voix humaine. C’est ainsi que la machine parlante a, d’une part, représenté une source d’enchantement et de terreur : si les machines pouvaient parler, le langage pouvait-il être considéré comme une caractéristique strictement humaine ? D’autre part, si l’articulation était mécanique, qu’est-ce qui distinguait les hommes des animaux ? J’analyserai comment les philosophes, les ingénieurs, hommes de lettres et pédagogues français du XVIIIe siècle ont médité à l’acquisition du langage et comment ils ont articulé la relation entre corps, machine et langage en rapport à leurs idées sur l’humanité en tant que telle.

Illustration : Affiche des Têtes parlantes de l’Abbé Mical.

Forum Visegrad : Laure Teulières, entre Varsovie et Prague

Programme

Mardi 25 avril – Varsovie

Immigration in order to repopulate: measures, narratives and migrant social paths in France post-WW1Journée d’études autour de Laure Teulières au Centre de civilisation française et d’études francophones
Langue : anglais

Mercredi 26 avril – Prague

18h30-20h00
« Etrangers d’ici » : migrants et migrations en France à travers des films de la Cinémathèque de ToulouseConférence grand public de Laure Teulières organisée par le CEFRES.
Lieu : Institut français de Prague (5e étage), Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français

Jeudi 27 avril – Prague

14h00-19h00
Autour des migrations du moitié du 20e siècle –  perspectives de deux côtés de La Manche. Journée d’études avec Laure Teulières et Simon Gunn.
Lieu : salle 303, Hybernská 3, Prague 1
Langue : anglais

L’expression de la philosophie : lieux, partages, traditions

Une conférence de Benedetta Zaccarello, nouvelle chercheuse du CEFRES

Langue : anglais
: bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3

Bien qu’un philosophe soit généralement considéré comme un penseur, la philosophie n’en reste pas moins affaire d’écriture – sinon de littérature. Nul concept sans mot, nulle idée sans un procédé d’auto-clarification du vocabulaire, des codes et du style, nulle théorie sans dialogue implicite avec une traduction ou une visée polémique tout court. Ces processus dynamiques de composition, de réponses et d’usages des sources peuvent se révéler  à travers l’étude des manuscrits et des archives philosophiques, et compris comme des exemples de pratiques vivantes de la pensée de même que comme des moyens d’exégèse.

 

 

 

Critique différée dans une ville commune. Les arts de la cohabitation humaine et de la composition urbaine dans une perspective comparative

Conférence inaugurale de Laurent Thévenot (École des Hautes Études en Sciences Sociales, Paris)

Où : FSV UK – Hollar (Smetanovo nábřeží 6), salle 212
Langue : anglais

Bien que la ville ait donné naissance à la séparation entre la polis et le public, elle est encore construite comme un ensemble de lieux auquel les êtres humains sont personnellement attachés en s’y établissant et en y habitant intimement. Plutôt qu’en recourant à l’opposition réductrice entre public et privé, il nous faut explorer les façons dont l’être humain s’engage dans son environnement urbain à diverses échelles, du proche familier aux traits communs.

Fondée sur une recherche empirique transculturelle – en Europe, Russie et Amérique – qui plaide pour une extension des catégories comparatives, la conférence propose un cadre analytique permettant de faire face aux arts de la cohabitation humaine et de la composition urbaine.

La conférence sera suivie le 16 décembre par un atelier sur le pragmatisme français et le renouvellement de la sociologie contemporaine.

Le travail académique. Histoire d’une tension essentielle entre la recherche et l’enseignement

Conférence de Pierre-Michel Menger, professeur au Collège de France

Cette conférence est organisée par le Département de sociologie historique (FHS UK) dans le cadre de son programme Historicko-sociologických konfrontací.

Organisateurs : HISO FHS UK & CEFRES
Où : CEFRES, Na Florenci 3, bâtiment C, 3e étage, salle de conférence
Langue : anglais

Pierre-Michel Menger (1953) est un sociologue français connu pour ses travaux en sociologie de l’art et de la création. Professeur au Collège de France (Chaire de Sociologie du Travail Créateur) et à l’EHESS, il est notamment l’auteur de Le Travail créateur. S’accomplir dans l’incertain (Paris, Gallimard / Seuil, 2009) et de Portrait de l’artiste en travailleur (Paris, République des Idées & Seuil, 2003).
En lire plus sur le site du Collège de France

Résumé (en anglais)

During the last fifteen years, European reforms in higher education have introduced differentiation in the fabric of academia, and triggered transformations in academic careers even if the various scientific disciplines and generations of academic researchers have been unequally exposed to the main impact of these reforms, that of a pervasive growth of individual and institutional competition on a national and international scale. Competition alters the architecture of organizations, the principles underpinning the evaluation of academic work and workers, the coupling of teaching and research, the incentive tools for scientific production, and the correlation between working conditions and salary levels.

How is the functional link between teaching and research still to be understood in a context of heightened competition between and within universities? Three options surface: complementarity; substitution; sheer dissimilarity and nil correlation between quality of teaching and research.

Analyzing the asymmetrical relationship between the two tasks seems to provide a fruitful agenda of investigation. There are striking dissimilarities between them: the production function of teaching is additive, while that of research is multiplicative. This is why management of research activities has granted increasing importance to the concentration of critical masses of talent to leverage the faculty’s research potential. Meanwhile, teaching staff becomes more substitutable once they move (or are moved) away from the frontiers of advanced research. Unsurprisingly, given the crucial importance of reputational capital to higher education institutions, tension between research and teaching missions is mounting.

My main argument is as follows. In research, the distribution of individual productivity and professional visibility has a highly skewed, Pareto-like profile, whereas individual performance in teaching has a normal, Gaussian, distribution. Since the chances of success in each activity are distributed very differently, their conjunction functions like a risk management mechanism, both individually and collectively. Yet given the differential return on effort and ability in the two tasks, complementarity is best understood when redefined as complementarity under asymmetry.