Un conformisme subversif ? La culture jeune, les Juifs et le Rock’n’roll dans les années 1960 en Pologne

Conférence de Marcos Silber (Université d’Haifa)  dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h30-19h00
Langue : anglais

Résumé
Mars 1968 fut une période courte mais importante de l’histoire polonaise. Cette année-là, il a pu sembler que le monde entier expérimentait une révolution culturelle provoquée par la jeunesse. Contrairement à beaucoup de recherches sur la Pologne de mars 1968, qui tendent à mettre l’accent sur les luttes de pouvoir politiques et sur la montée de l’antisémitisme, cette conférence explorera les liens entre la sous-culture jeune polonaise-juive, un groupe marginalisée de par son âge et son ethnicité, et la campagne anti-juive de mars 1968 qui poussa à l’émigration des milliers de Juifs polonais.

La ‘Hard Science Fiction’ constitue-t-elle une limite au concept de champ littéraire ?

Huitième session du séminaire épistémologique commun du CEFRES et de l’Institut d’études internationales de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles (FSV UK)

Julien Wacquez (CEFRES / EHESS)
La ‘Hard Science Fiction’ constitue-t-elle une limite au concept de champ littéraire ?

Lieu : bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Date : mercredi 17 avril 2019, à partir de 16 h 30
Langue : anglais

Texte :

  • Bourdieu, Pierre & Wacquant, Loïc (1992), “The Logic of Fields,” in An Invitation to Reflexive Sociology, Pierre Bourdieu & Loïc Wacquant, The University of Chicago Press, 1992, pp. 94-115
  • Documents sur le roman de Larry Niven Ringworld (1970), par Julien Wacquez

Les deux visages du nationalisme contemporain

Les deux visages du nationalisme contemporain

Conférence de Alain Dieckhoff, directeur du CERI (Centre de recherches internationales), Science Po Paris

Où : Pražské kreativní centrum (Staroměstské nám. 4/1, 110 00 Prague 1, Studio)
Quand : vendredi 12 avril, 10-12h
Organisateurs : CEFRES, Faculté des sciences sociales UK, Institut français de Prague
Langue : anglais

Résumé

L’idée de la « fin du nationalisme » a été partagé par beaucoup depuis la fin de la guerre froide. Cependant, cela s’est avéré être profondément faux. La nationalisme demeure un phénomène fort, que ce soit sous la forme du séparatisme, ou du populisme national.
La mondialisation n’est pas par essence, anti-nationaliste, ce qui est prouvé par le nationalisme à longue distance.

Une conférence animée par  Eliška Tomalová et Jérôme Heurtaux

Archives

Huitième session du séminaire épistémologique commun du CEFRES et de l’Institut d’études internationales de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles (FSV UK)

Raluca Muresan (U. Paris-Sorbonne / associated at CEFRES)
Benedetta Zaccarello (CNRS / CEFRES)

Archives

Lieu : bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Date : mercredi 3 avril 2019, à partir de 16 h 30
Langue : anglais

Textes

  • Jacques Derrida and Eric Prenowitz: « Archive Fever: A Freudian Impression », Diacritics, 25-2 (1995), p. 9-11.
  • Mbembe, A.: « The Power of the Archive and its Limits », in: Refiguring the Archive, C. Hamilton, V. Harris, G. Reid (eds), 2002, p. 19-26. https://books.google.co.in/books?id=FZ8oBgAAQBAJ&lpg=PP1&hl=cs&pg=PP1#v=onepage&q&f=false
  • Filippo de Vivo, Maria Pia Donato, « Scholarly Practices in the archives, 1500-1800 : Introduction », Storia della Storiografia, 68, 2/2015, p. 15-20.

Qui éditera notre histoire ? ou Les défis de l’édition des sources de la Shoah

Qui éditera notre histoire ? ou Les défis pour l’édition des sources de la Shoah ? Le cas des notes du Ghetto d’Emanuel Ringelblum

Conférence de Joanna Nalewajko-Kulikov (Institut d’histoire Tadeusz Manteuffel, Académie polonaise des sciences) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h30-19h00
Langue : anglais

Présentation

En septembre 1939, Emanuel Ringelblum (1900-1944), un enseignant et historien engagé juif polonais, commença à prendre des notes sur diverses aspects de la vie en temps de guerre et devait poursuivre cette pratique jusqu’en janvier 1943. Ce fut le début d’un large projet de documentation, qui reçut le nom de code “Oneg Shabbat” ou les Archives clandestines du ghetto de Varsovie. Déterrées après la guerre, elles sont ajourd’hui conservées aux Archives de l’Institut d’histoire des Juifs de Varsovie.  Un fragment est encore conservé à New York au sein de la Hersh Wasser Collection, du YIVO Institute for Jewish Research.

Les notes de Ringelblum ont été publiées à Varsovie en 1952 dans leur langue originale, le yiddish (Notitsn fun varshever geto), en 1961-1963 (Ksovim fun geto) et à Tel Aviv en 1985 (comme réimpression de l’édition de 1961-1963 enrichie de notes de la collection the Hersh Wasser Collection). À la fin des années 1950, Adam Rutkowski prépara une édition en polonais qui fut néanmoins retirée des programmes de sa maison d’édition à la suite de la campagne antisémite de 1968. Cette édition finit par paraître en 1983 sous la direction d’Artur Eisenbach sous le titre Kronika getta warszawskiego.

Je reviendrai dans ma conférence sur mon expérience lors de la préparation d’une nouvelle édition critique et complète de cet écrit (Pisma Emanuela Ringelbluma z getta, éd. Joanna Nalewajko-Kulikov, trad. Agata Kondrat [et al.], Varsovie, 2018, coll. Archiwum Ringelbluma. Konspiracyjne Archiwum Getta Warszawy, vol. 29). Je présenterai les différences existant entre cette nouvelle édition et les précédentes et analyserai les problèmes qui surgissent lorsqu’on édite une source dont nous ne possédons qu’un fragment non achevé qui n’avait jamais été destiné à être publié tel quel.

Joanna Nalewajko-Kulikov est chercheuse à l’Institut d’histoire Tadeusz Manteuffel de l’Académie polonaise des sciences. Elle consacre ses recherches aux populations juives d’Europe centrale et orientale des XIXe et XXe siècles, à l’histoire de la culture yiddish (en particulier la presse quotidienne yiddish) et aux relations polono-juives. Elle a publié entre autres ouvrages : Obywatel Jidyszlandu. Rzecz o zydowskich komunistach w Polsce (2009; une traduction anglaise paraîtra en 2019) et Mowic we wlasnym imieniu. Prasa jidyszowa a tworzenie zydowskiej tozsamosci narodowej (2016). Elle a en outre dirigé l’édition, dans le cadre de la colletion “Archiwum Ringelbluma” des mémoires de Tsvi Prylucki (2015) et des notes d’Emanuel Ringelblum (2018). Ses recherches actuelles portent sur la presse yiddish dans l’Entre-deux-guerres.

Une religion de la nature ? Anthropologie des artefacts sacrés et des « dieux cyborgs » dans les religions afro-brésiliennes

Séminaire Gellner

Giovanna Capponi (CEFRES/FSV UK) donnera une conférence dans le cadre du séminaire Gellner co-organisé par l’Association tchèque d’Anthropologie sociale (CASA– Česká Asociace pro Sociální Antropologii) et la Société tchèque de Sociologie, en coopération avec l’Institut d’Ethnologie de l’Académie des Sciences de République tchèque et le CEFRES.

Date et horaire : 1 avril 2019, à partir de 16h30
Lieu : Bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Langue : anglais

Résumé

Une religion de la nature ? Anthropologie des artefacts sacrés et des « dieux cyborgs » dans les religions afro-brésiliennes

Le Candomblé afro-brésilien, la vénération des divinités ouest-africaine qui s’est étendue dans le brésil à la suite du commerce triangulaire Atlantique, est souvent décrit par ses fidèles ainsi que par les anthropologues l’ayant étudié comme une « religion de la nature« . En effet, les divinités du candomblé appelées Orixás sont étroitement associées aux éléments naturels du paysage. Outre cela, elles sont aussi associées aux tempéraments humains et aux différentes étapes de la vie et de l‘être. C’est dans la tentative de problématiser et comprendre quelle sorte de nature est entendu dans ce contexte, que j’analyserai les artefacts sacrés qui constituent une part central des pratiques rituelles, les dénommées assentamentos.

Les règles de fabrication de ces mystérieux faitiches, pour reprendre le néologisme de Latour, sont souvent secrètes et sacrées puisqu’elles constituent les corps et les bouches des orixás où sont réalisés les sacrifices et les offrandes.
Leur construction comprenant du sang animal, des substances végétales ainsi que d’autres matériaux tels que le bois, le fer et le cuivre, les assentamentos sont utilisés par les Hommes comme un moyen de condenser et manipuler l’axé, la force sacré infusée dans tout élément naturel.

En essayant d’échapper au récit colonial décrivant ces pratiques comme du « fétichisme », je soutiendrai que ces artefacts peuvent être perçus comme de puissants outils « technologiques » et de puissantes voies de communication entre le monde visible et le monde invisible. De plus, ces réceptacles relient et les divinités, et les têtes des novices qui pratiquent le rituel d’initiation, créant à vie un lien entre l’orixál’artefact, et l’humain.

En utilisant la métaphore du cyborg de Haraway, j’analyse comment ces artefacts transcendent et défient les dichotomies de la pensée occidentale. Etant à la fois vivants et inertes, naturels et technologiques, humains et animaux, emplis de vie mais simples vaisseaux, les assentamentos subvertissent ces catégories et éclaircissent la manière dont les humains, les dieux, les animaux et les éléments du paysage sont construits et perçus.