Les représentations stéréotypées des Roms et des Juifs dans la photographie

Journée d’étude internationale

Date : 15 octobre 2018
Lieu : Institut français de Prague (Štěpánská 35)
Organisateurs : Prague Forum for Romani Histories (Institut d’histoire contemporaine, Académie tchèque des sciences), Seminaire d’études roms (Faculté des lettres, Université Charles), CEFRES et Institut français de Prague
Langue : anglais (une traduction simultanée vers le tchèque sera assurée)

PROGRAMME

16h30-18h00
ENQUÊTE HISTORIQUE
Ilsen About (CNRS, Centre Georg Simmel, École des hautes études en sciences sociales, Paris)
Contre-image et image de soi
Roma et Sinti dans l’histoire de la photographie

Examiner la façon dont les Roms et les Sinti ont été représentés dans la photographie interroge la construction d’iconographies stéréotypées et les fonctions de ces iconographies dans les processus politiques de stigmatisation, d’exclusion et de répression. Cela interroge aussi l’ambivalence d’images à la fois négociées et auto-construites et la professionnalisation de la modélisation et de la production spécialisée de motifs photographiques spécifiques. Derrière l’écran que constituent les corps et les visages objectivés,  des individus et des groupes sociaux ont contribué à fabriquer d’autres types d’images photographiques: certaines témoignent d’une vie sociale, d’un ancrage territorial, d’autres ont joué un rôle important dans des stratégies d’émancipation et ont servi de levier pour une visibilité politique.

Karolina Szymaniak (Département d’études juives de l’Université de Wroclaw, chercheuse à l’Institut d’histoire juive, Varsovie)
Dans et hors du Shtetl
Photographie et (dé)constructions de la singularité juive est-européenne

Dans les discours et les pratiques juives et non-juives, le shtetl est devenu l’incarnation de la culture juive est-européenne, conçue comme radicalement différente des cultures voisines. La photographie joue un rôle crucial dans ces constructions. L’exposé présentera l’histoire de la photographie prenant pour objet les Juifs en Europe orientale et, en retour, celle de la photographie d’auteurs juifs ; les deux reproduisent et reconstruisent des images stéréotypées. Nous examinerons les différentes modailités et usages de la photographie et leurs implications politiques. Nous enviserons enfin les significations et les usages de la photographie d’avant et d’après la Shoah, ainsi que dans le contexte de la fin du XXe siècle que l’on a pu désigner comme « renouveau juif ».

18h00-18h30
Pause

18h30-20h00
REPRÉSENTATIONS ACTUELLES
Sabin Badžo (photographe et artiste)
Irene Stehli (photographe et artiste) – TBC
Discussion animée par Ilsen About et Karolina Szymaniak

Séminaire épistémologique. 1.

La première session du séminaire épistémologique du CEFRES sera animée par Jérôme Heurtaux (directeur du CEFRES), Chiara Mengozzi (FF UK / chercheuse associée au CEFRES FF UK) et Mitchell Young (IMS FSV UK).

Jerôme Heurtaux et Mitchell Young introduiront le séminaire et présenteront de façon générale les concepts et leur utilisation en sciences sociales et humaines.

Chiara Mengozzi fera un bilan du séminaire épistémologique et proposera des pistes de réflexion pour l’année à venir. Elle présentera brièvement la problématique de la « migration » des concepts et des théories d’une discipline et d’un contexte à l’autre.

Nous fonderons notre discussion sur les deux textes suivants :

  • John Gerring, “What Makes a Concept Good? A Criterial Framework for Understanding Concept Formation in the Social Sciences”, Polity 31-3, 1999, p. 357-393.
  • Bastien BOSA, „Des concepts et des faits. La double contradiction des sciences sociales“, Labyrinthe 37 2011-2, p. 121-147.

Pour les obtenir, les participants au séminaire peuvent écrire à Claire Madl (claire[at]cefres.cz)

Durant cette session, le programme du semestre d’hiver sera établi.

La question des minorités et le problème des discours libéraux. Penser l’histoire de la culture juive / yiddish dans le contexte polonais

Conférence de Karolina Szymaniak (Université de Wroclaw) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h30-19h00
Langue : anglais

Présentation

Quand en 1988, dans un poème aujourd’hui célèbre, le poète Marcin Świetlicki émit une critique acérée de la rhétorique de l’opposition culturelle et de son appropriation par l’histoire, il écrivit :

Instead of saying: I have a toothache, I’m
hungry, I’m lonely (…)
they say quietly: Wanda
Wasilewska, Cyprian Kamil Norwid,
Józef Piłsudski, the Ukraine, Lithuania
Thomas Mann, the Bible, and at the end a little something
in Yiddish”
(trans. W. Martin).

Comme l’a montré Eugenia Prokop-Janiec, à partir des années 1980, le yiddish a été considéré comme une partie d’un code appartenant à une culture indépendante et tout investissement qui lui était consacré devint une forme de résistance. Mais qu’est-ce que „ce petit quelque chose“ (little something) et quelle tradition sous-tend sa présence dans le discours polonais ? De quelle signification et de quel contenu était-il investi ? Comment cette tradition joue-t-elle encore dans les représentations contemporaines du passé juif polonais et dans la façon dont nous écrivons l’histoire de la culture en Pologne ?

Nous examinerons les approches aussi bien actuelles que possibles de l’étude des contacts culturels yiddish-polonais au XXe siècles, leurs limites et leurs ramifications. Dans ce qui est un projet en cours, nous essayons de penser d’autres manières de conceptualiser l’histoire de la culture en Pologne en nous tournant vers l’histoire des relations culturelles yiddish-polonaises et de leurs discours, en les interprétant au prisme particulier des cultural studies. Cette approche englobe la question des minorités, respecte leur indépendance et crée un espace où „le petit quelque chose“ devient un phénomène à part entière, polyphonique et complexe.

Séminaire de conclusion 2017/2018

Programme

9:30 Clara Royer : Introduction

10:00 Martin Pjecha : The Táborites in Christian apocalypticism

10:35 Adéla Klinerová : Reception of French Early Modern Architecture within 19th-Century Historicism in the Czech Lands and Central Europe

11:05 Pause

11:20 Dan Cîrjan : Regulating Citizenship through Debt in 1920s Romania

12:05 Florence Vychytil-Baudoux : Studying Polonia from a transnational perspective : reconciling unity and diversity

12:40 Pause déjeuner

14:00 Julien Wacquez : The Implementation of Fiction Within Science: the Case Study of the Dyson Sphere

15:35 Yuliya Moskvina : State, Squat, Society: the limits to urban commons

16:10 Aníbal Arregui : Editorial Boar: Animal Amendements on Barcelona Urban Relationality

16:45 Pause

17:00 Anna Gnot : Indirect and direct autobiographism in the late work of Ota Filip (2000-2018)

17:35 Thomas Mercier : The Threshold of Europe: Derrida in Prague

 

Les années 1968 font-elles encore date ? Réflexions croisées entre Paris, Prague et Berlin

Lieu : Maison de l’Europe, Jungmannova 24, 110 00 Prague 1
Horaires
: 17h-20h30
Partenaires : CEFRES, IFP, Centre Marc Bloch, Institut français de Berlin et Université Paris Nanterre, avec le soutien de l’Institut français de Paris
Langue : tchèque, français (interprétation simultanée)

Soirée de restitution des débats de Berlin, Nanterre et Prague en présence de la réalisatrice tchèque Olga Sommerová et de l’écrivaine et journaliste tchèque Eda  Kriseová
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Michael Werner : La musique, un art universel ?

La musique, un art universel ? Internationalisation de la vie musicale et construction de la nation en Europe au XIXe siècle

Une conférence de Michael Werner (CNRS-EHESS) dans le cadre de la journée d’étude « Quand tous les chemins menaient vers Paris »

Horaires et lieu : 18h-19h30 à l’Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français avec traduction simultanée en tchèque

Résumé 
Dans la conférence, on reviendra sur les transformations de la vie musicale en Europe au 19e siècle, en particulier relatives au concert. On assiste en effet à un phénomène paradoxe : d’un côté une véritable internationalisation, fondée, entre autres, sur la mobilité des musiciens, la constitution d’un répertoire, l’émergence d’un marché et d’une presse spécialisée ou encore la professionnalisation des métiers de la musique. De l’autre une nationalisation progressive des schèmes interprétatifs de la musique et des phénomènes de réception, voire l’appropriation de la musique par les mouvements nationaux. On proposera quelques outils d’analyse permettant d’éclairer ces mutations et de les inscrire dans une histoire croisée des cultures en Europe.

Michael Werner est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Spécialiste de l’histoire socioculturelle des relations franco-allemandes aux XVIIIe-XXe siècles, il a introduit, avec Michel Espagne, le champ de recherche sur les transferts culturels, plus tard élargi, avec Bénédicte Zimmermann, au concept d’histoire croisée. Parmi ses objets de recherche figurent les transferts culturels entre la France et l’Allemagne, l’histoire croisée des disciplines des sciences humaines et sociales, en particulier des études littéraires, ainsi que celle des pratiques sociales de la musique. C’est sur ce dernier domaine que se concentrera la conférence qu’il tiendra à Prague.

Quelques publications

  • Begegnungen mit Heine. Berichte der Zeitgenossen, Hambourg, 1973, 2 vol.
  • avec Michel Espagne, « La construction d’une référence culturelle allemande en France: genèse et histoire (1750-1914) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations 42, 1987, n° 4, p. 969-992.
  • avec Bénédicte Zimmermann (éds.), De la comparaison à l’histoire croisée, Paris, 2004.
  • « Musikgeschichte als « Histoire croisée ». Zu den Verflechtungen des Musiklebens », in Anne-Madeleine Goulet, Gesa zur Nieden (dir.), Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650-1750) / Les musiciens européens à Venise, Rome et Naples (1650-1750), Kassel, Laaber, 2015, p. 49-67.

Illustration : The Piano Lesson, Edmund Blair Leighton (1896)