Les communistes tchèques et sud-africains

Séminaire Gellner
Le professeur Tom Lodge (University of Limerick) donnera une conférence dans le cadre du Séminaire Gellner organisé par l’Association tchèque d’anthropologie sociale, la Société tchèque de sociologie, en coopération avec l’Institut d’ethnologie de l’Académie des Sciences de République Tchèque et et CEFRES.

Date et horaire : 14 mai 2019, à partir de 16h30
Lieu : Salle de conférence de l’Institut de la littérature tchèque, Na Florenci 3, Prague 1 – Rez-de-chaussée, à côté de la bibliothèque du CEFRES.
Langue : anglais

Résumé 

Les rencontres entre communistes sud-africains et tchèques ont été sporadiques et accidentelles au début de l’histoire des deux partis communistes. Plusieurs années plus tard, le pionnier du syndicalisme sud-africain, Ray Alexander, s’est rappelé de sa rencontre avec Klement Gottwald dans une école de formation clandestine de son pays d’origine, la Lettonie, peu de temps avant sa migration vers le Cap en 1930. La crise tchèque de 1939 a entrainé la démission d’une personnalité du parti sud-africain. Des jeunes communistes sud-africains se sont rendus à Prague juste après la Seconde Guerre mondiale et ont par la suite été actifs dans le mouvement étudiant international affilié aux communistes basé dans la capitale tchèque. Le gouvernement tchèque a maintenu une présence diplomatique en Afrique du Sud jusqu’en 1962, la dernière administration communiste a l’avoir été et les responsables tchèques ont été invités par les communistes sud-africains à soutenir les sanctions commerciales. Dans les années 1960, le contact entre les partis «fraternels» était plus institutionnalisé. À ce stade, l’armée tchèque commençait à enseigner une formation aux recrues communistes dans la force insurgée dirigée par Nelson Mandela, Umkhonto we Sizwe. Le Parti communiste sud-africain, relégué depuis 1965, a tenu une réunion clé organisée par les communistes tchèques à Prague cette année. Au cours des deux prochaines décennies, le parti sud-africain va être représenté localement à Prague au comité de rédaction de la World Marxist Review. Les communistes sud-africains ont été divisés intérieurement par les événements du Printemps de Prague, bien qu’en public ils aient affirmé leur soutien à la «normalisation». La conférence va explorer plus en profondeur des échanges entres les deux partis. La « démocratie populaire » tchèque des années 1950 a été une source d’inspiration essentielle pour le développement de la notion sud-africaine de révolution « nationale démocratique ». Le soutien tchèque à ce programme dans les années 1960 et 1970 a néanmoins été à la fois source de confiance et de fragilité. La conférence examinera les liens sud-africains-tchèques dans le contexte des préoccupations stratégiques plus larges qui ont éclairé et façonné le soutien de l’Union soviétique et de l’Europe de l’Est à la politique de libéralisation de l’Afrique du Sud.

Tom Lodge est un professeur d’Études sur la paix et les conflits à l’université de Limerick.

Issu d’une famille avec une mère et un père nés respectivement à Calcutta et à Brno, Tom Lodge a passé son enfance entre le Nigeria, Bornéo et la Grande-Bretagne. Il a obtenu un doctorat en études sud-africaines à l’université de York et il est membre de l’académie royale d’Irlande. Après avoir travaillé comme assistant de recherche au centre d’études sud-africaines, il commença a enseigné dans le département de sciences politiques à l’université du Witwatersrand à Johannesburg en 1978. Il y reste jusque 2005, en dirigeant le département tout au long des années 1990. En 2005, il poursuit sa carrière à l’université de Limerick en tant que professeur d’études sur la paix et les conflits. Il se rend encore en Afrique du Sud deux à trois fois par an pour assurer ses fonctions de membre directif de l’Institut électoral, une ONG basée à Johannesbourg. Il a publié de nombreux ouvrages sur les questions politiques sud-africaines. parmi ses livres se trouvent notamment Nelson Mandela: A Critical Life (Oxford University Press, 2005) et Sharpeville: An Apartheid Massacre and its Consequences (Oxford University Press, 2017). Par ailleurs, il termine un livre concernant l’histoire du Parti communiste sud africain depuis le début des années 1900, retraçant ainsi son développement pour devenir un parti de masse. Il est sur le point de commencer un livre commandé par Routledge intitulé « La corruption politique en Afrique ».

Un conformisme subversif ? La culture jeune, les Juifs et le Rock’n’roll dans les années 1960 en Pologne

Conférence de Marcos Silber (Université d’Haifa)  dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h30-19h00
Langue : anglais

Résumé
Mars 1968 fut une période courte mais importante de l’histoire polonaise. Cette année-là, il a pu sembler que le monde entier expérimentait une révolution culturelle provoquée par la jeunesse. Contrairement à beaucoup de recherches sur la Pologne de mars 1968, qui tendent à mettre l’accent sur les luttes de pouvoir politiques et sur la montée de l’antisémitisme, cette conférence explorera les liens entre la sous-culture jeune polonaise-juive, un groupe marginalisée de par son âge et son ethnicité, et la campagne anti-juive de mars 1968 qui poussa à l’émigration des milliers de Juifs polonais.

La ‘Hard Science Fiction’ constitue-t-elle une limite au concept de champ littéraire ?

Huitième session du séminaire épistémologique commun du CEFRES et de l’Institut d’études internationales de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles (FSV UK)

Julien Wacquez (CEFRES / EHESS)
La ‘Hard Science Fiction’ constitue-t-elle une limite au concept de champ littéraire ?

Lieu : bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Date : mercredi 17 avril 2019, à partir de 16 h 30
Langue : anglais

Texte :

  • Bourdieu, Pierre & Wacquant, Loïc (1992), “The Logic of Fields,” in An Invitation to Reflexive Sociology, Pierre Bourdieu & Loïc Wacquant, The University of Chicago Press, 1992, pp. 94-115
  • Documents sur le roman de Larry Niven Ringworld (1970), par Julien Wacquez

Les deux visages du nationalisme contemporain

Les deux visages du nationalisme contemporain

Conférence de Alain Dieckhoff, directeur du CERI (Centre de recherches internationales), Science Po Paris

Où : Pražské kreativní centrum (Staroměstské nám. 4/1, 110 00 Prague 1, Studio)
Quand : vendredi 12 avril, 10-12h
Organisateurs : CEFRES, Faculté des sciences sociales UK, Institut français de Prague
Langue : anglais

Résumé

L’idée de la « fin du nationalisme » a été partagé par beaucoup depuis la fin de la guerre froide. Cependant, cela s’est avéré être profondément faux. La nationalisme demeure un phénomène fort, que ce soit sous la forme du séparatisme, ou du populisme national.
La mondialisation n’est pas par essence, anti-nationaliste, ce qui est prouvé par le nationalisme à longue distance.

Une conférence animée par  Eliška Tomalová et Jérôme Heurtaux

Archives

Huitième session du séminaire épistémologique commun du CEFRES et de l’Institut d’études internationales de la Faculté des sciences sociales de l’Université Charles (FSV UK)

Raluca Muresan (U. Paris-Sorbonne / associated at CEFRES)
Benedetta Zaccarello (CNRS / CEFRES)

Archives

Lieu : bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Date : mercredi 3 avril 2019, à partir de 16 h 30
Langue : anglais

Textes

  • Jacques Derrida and Eric Prenowitz: « Archive Fever: A Freudian Impression », Diacritics, 25-2 (1995), p. 9-11.
  • Mbembe, A.: « The Power of the Archive and its Limits », in: Refiguring the Archive, C. Hamilton, V. Harris, G. Reid (eds), 2002, p. 19-26. https://books.google.co.in/books?id=FZ8oBgAAQBAJ&lpg=PP1&hl=cs&pg=PP1#v=onepage&q&f=false
  • Filippo de Vivo, Maria Pia Donato, « Scholarly Practices in the archives, 1500-1800 : Introduction », Storia della Storiografia, 68, 2/2015, p. 15-20.

Qui éditera notre histoire ? ou Les défis de l’édition des sources de la Shoah

Qui éditera notre histoire ? ou Les défis pour l’édition des sources de la Shoah ? Le cas des notes du Ghetto d’Emanuel Ringelblum

Conférence de Joanna Nalewajko-Kulikov (Institut d’histoire Tadeusz Manteuffel, Académie polonaise des sciences) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h30-19h00
Langue : anglais

Présentation

En septembre 1939, Emanuel Ringelblum (1900-1944), un enseignant et historien engagé juif polonais, commença à prendre des notes sur diverses aspects de la vie en temps de guerre et devait poursuivre cette pratique jusqu’en janvier 1943. Ce fut le début d’un large projet de documentation, qui reçut le nom de code “Oneg Shabbat” ou les Archives clandestines du ghetto de Varsovie. Déterrées après la guerre, elles sont ajourd’hui conservées aux Archives de l’Institut d’histoire des Juifs de Varsovie.  Un fragment est encore conservé à New York au sein de la Hersh Wasser Collection, du YIVO Institute for Jewish Research.

Les notes de Ringelblum ont été publiées à Varsovie en 1952 dans leur langue originale, le yiddish (Notitsn fun varshever geto), en 1961-1963 (Ksovim fun geto) et à Tel Aviv en 1985 (comme réimpression de l’édition de 1961-1963 enrichie de notes de la collection the Hersh Wasser Collection). À la fin des années 1950, Adam Rutkowski prépara une édition en polonais qui fut néanmoins retirée des programmes de sa maison d’édition à la suite de la campagne antisémite de 1968. Cette édition finit par paraître en 1983 sous la direction d’Artur Eisenbach sous le titre Kronika getta warszawskiego.

Je reviendrai dans ma conférence sur mon expérience lors de la préparation d’une nouvelle édition critique et complète de cet écrit (Pisma Emanuela Ringelbluma z getta, éd. Joanna Nalewajko-Kulikov, trad. Agata Kondrat [et al.], Varsovie, 2018, coll. Archiwum Ringelbluma. Konspiracyjne Archiwum Getta Warszawy, vol. 29). Je présenterai les différences existant entre cette nouvelle édition et les précédentes et analyserai les problèmes qui surgissent lorsqu’on édite une source dont nous ne possédons qu’un fragment non achevé qui n’avait jamais été destiné à être publié tel quel.

Joanna Nalewajko-Kulikov est chercheuse à l’Institut d’histoire Tadeusz Manteuffel de l’Académie polonaise des sciences. Elle consacre ses recherches aux populations juives d’Europe centrale et orientale des XIXe et XXe siècles, à l’histoire de la culture yiddish (en particulier la presse quotidienne yiddish) et aux relations polono-juives. Elle a publié entre autres ouvrages : Obywatel Jidyszlandu. Rzecz o zydowskich komunistach w Polsce (2009; une traduction anglaise paraîtra en 2019) et Mowic we wlasnym imieniu. Prasa jidyszowa a tworzenie zydowskiej tozsamosci narodowej (2016). Elle a en outre dirigé l’édition, dans le cadre de la colletion “Archiwum Ringelbluma” des mémoires de Tsvi Prylucki (2015) et des notes d’Emanuel Ringelblum (2018). Ses recherches actuelles portent sur la presse yiddish dans l’Entre-deux-guerres.