Archives par mot-clé : épistémologie des sciences sociales

Penser l’après 2023-2024. Objets, modèles et méthodes

PENSER L’APRÈS. Objets, modèles et méthodes en sciences humaines et sociales depuis l’invasion de l’Ukraine

Séminaire organisé avec les bénéficiaires du programme de bourses non-résidentielles du CEFRES pour des chercheurs ukrainiens en SHS.

Depuis mai 2023, les bénéficiaires du programme de bourses non-résidentielles du CEFRES  présentent à distance leurs recherches en cours, en discussion avec des spécialistes français, tchèques et internationaux de leurs domaines respectifs. Notre objectif est d’analyser ce que l’invasion russe a produit sur nos disciplines, objets, méthodes de recherche et manières de penser. Ensemble, nous invitons nos boursiers, nos collègues et toutes les personnes intéressées à penser l’après, et en particulier  :

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Séminaire épistémologique du CEFRES : Explorer l’interdisciplinarité

Où et quand : Bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, les jeudis 3 et 24 mars, 7 et 21 avril, et 5 mai 2016, de 16h30 à 18h
Modérateur : Filip Vostal (CEFRES & FLÚ AV ČR)
Langue : anglais

Emploi du temps et bibliographie du semestre 2

Emploi du temps et bibliographie du semestre 1

L’interdisciplinarité peut se définir comme un dialogue entre champs de savoir de sorte qu’il les réorganise et les restructure en partie. On la distingue en général tant de la « pluridisciplinarité », qui serait une juxtaposition des approches disciplinaires et les laisserait intactes, que de la « transdisciplinarité », intégrant plusieurs disciplines.

photo 2 IDD’un côté, la prolifération du terme interdisciplinarité manifeste sans conteste une attitude autocritique parmi les disciplines scientifiques traditionnelles et signale clairement une volonté de croisements, associations et coopérations entre les méthodologies, les modes d’enquête, les cadres et reconstructions théoriques et même le passage de la théorie à la pratique. Les chercheurs sont poussés à penser, agir et travailler en synergie. Ces dernières décennies – en particulier sous les auspices de la dite « économie du savoir » post-industrielle –,  l’interdisciplinarité est devenue une pratique scientifique et de politique publique largement répandue. L’OCDE dès les années 1960 puis l’UE l’ont mise en avant contre un « académisme » de la recherche publique décrié comme autocentré et pour souligner les impact socio-économiques de la recherche scientifique. Ce discours politique qui met en valeur l’innovation, l’application pratique du savoir et le renforcement des liens entre science et société – la « socialisation de la science » et la « scientifisation de la société » – a particulièrement dominé les années 1990 lorsque la recherche publique s’est retrouvée structurée non plus autour des disciplines mais autour de problèmes et de « défis globaux » à diagnostiquer et résoudre. Les initiatives de la politique européenne tel Horizon 2020 gardent cet impératif d’une recherche conduite dans « le contexte de son application » (Mode 2).

De l’autre côté, les sceptiques affirment que la désintégration des frontières disciplinaires remet en cause la notion même de discipline en tant qu’unité de base de la science – c’est-à-dire la discipline (au sens de « discipliner ») méthodologique, théorique et discursive qui serait au fondement de l’entreprise scientifique et de la rationalité. D’autres arguments font de l’interdisciplinarité une force irrépressible agissante qui dissimule plus qu’elle ne révèle. Le concept ne remplace-t-il pas tout simplement une coopération scientifique souvent naturelle et évidente par-delà les frontières disciplinaires ? Les disciplines n’ont-elles pas toujours d’une façon ou d’une autre été interdisciplinaires ? L’interdisciplinarité n’est-elle pas un puissant instrument de politique scientifique plutôt qu’un ensemble de pratiques intégrées au comportement scientifique ? Et s’il s’agit d’étudier et d’expliquer le monde contemporain, n’est-il pas de toute façon impossible de l’éviter ?

Il ne fait pas de doute que l’interdisciplinarité transforme les disciplines, mais la nature de ces transformations demeure un champ d’investigation. Ce séminaire permettra de discuter ces questions et d’explorer les promesses et les écueils de l’interdisciplinarité en tant que pratique, discours et impératif de la recherche.

Le séminaire est ouvert aux étudiants et chercheurs des institutions partenaires du CEFRES. Chaque session sera ouverte par le commentaire d’un texte sur l’interdisciplinarité en français ou en anglais (à choisir dans la liste indicative) par un chercheur du CEFRES. Bibliographie et textes seront mis à disposition par voie électronique.

Séminaire de recherche IMS FSV UK & CEFRES : Entre aires et disciplines

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La recherche académique s’est structurée autour des disciplines, cadre de référence fondamental de l’université. Malgré cette longue tradition de répartition des activités scientifiques, bien des chercheurs considèrent ce cadre comme une restriction artificielle, d’autant que les objets scientifiques sont construits à partir de la définition d’une problématique dont l’examen dépend de la méthodologie propre qu’élabore le chercheur. À cet embarras entourant le débat sur les disciplines contribuent deux facteurs : leur fragmentation croissante en sous-disciplines, et la montée des nouveaux paradigmes de trans- et interdisciplinarité dans tous les domaines de la recherche.

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Échanges et Circulations : contacts culturels et processus de transferts

Organisatrices : Charlotte Krauss (IGK 56, Université de Freiburg) et Clara Royer (CEFRES).

Ces 30 dernières années, les recherches sur les transferts culturels – mettant en valeur les processus de sélection, de répartition et de réception – se sont avérées fructueuses. Les problématiques relatives à la responsabilité des acteurs, aux voies de communication et aux espaces de rencontres et de transferts ont pris une plus grande importance. La réinterprétation sémantique des objets culturels en tant que résultat de chaque transfert est devenue un aspect essentiel de l’analyse dans son cadre spatio-temporel. Puisque les biens culturels prennent diverses significations selon leur contexte, la notion de dépaysement peut être considérée comme un terme clé dans l’étude des transferts.

Bien que l’Allemagne et la France aient été les premiers terrains où se sont appliquées les études sur les transferts culturels, le paradigme s’est étendu à d’autres régions qui n’avaient été examinées que périphériquement (pays nordiques, Europe centrale et orientale, Amérique du sud, etc.). La recherche sur les relations interculturelles est un point commun entre le CEFRES et le Collegium international 1956 « Transferts culturels et Identité culturelle » de l’Université de Freiburg. Ce dernier se concentre sur les relations entre l’Allemagne et la Russie à partir du XVIIe siècle. La journée d’étude « Échanges et circuations » organisée en coopération par les deux institutions, en partenariat avec l’Université Charles, veut interroger les concepts théoriques des échanges culturels. Les propositions s’inscriront dans les domaines suivants :

  • la circulation des objets et des biens culturels
  • les acteurs et les réseaux des transferts culturels
  • les espaces des échanges : voyages, migrations, réseaux professionnels, etc.
  • les concepts théoriques et les méthodes du transfert

Durée des interventions : 20 minutes.

Langue : anglais.

AAC – Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

ISS FSV UK

Le centre d’histoire et de théorie de la sociologie (Institut d’études sociologiques, Université Charles de Prague et le CEFRES vous invitent à participer à la journée d’étude :

Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

qui aura lieu le 21 octobre 2015 (14h-18h) à l’Institut d’études sociologiques de la Faculté des sciences sociales (Campus Jinonice).

Depuis près d’un demi-siècle, l’histoire des sciences s’est affranchie du schème d’un progrès linéaire qui mènerait les hommes de science de découverte en découverte. Ainsi, au moment de leur introduction dans le discours scientifique, les concepts de paradigme et de révolution scientifique, tout comme celui d’épistémè, par exemple, ont témoigné de la nouvelle attention portée aux ruptures qui affectent l’histoire des savoirs. Or, à l’encontre des « inventions », des « constructions » ou des « généalogies » qui figurent aujourd’hui encore au cœur de la plupart des travaux, et donc contre la préférence ainsi manifestée pour le versant « constructif » de l’histoire, nous souhaitons attirer l’attention sur un phénomène moins abordé, pour ne pas dire négligé, celui des « disparitions ».

Disparition n’est pas absence. Autrement dit on peut poser un certain nombre de questions relatives à la disparition des objets de savoir qui se manifestent dans l’histoire des disciplines : comment le savoir abandonne-t-il ses objets et que devient « le site » qui leur donnait consistance, à savoir les solutions aux problèmes et les questions dont ils étaient les témoins? Quelles traces les objets scientifiques eux-mêmes laissent-ils et quels retours opèrent-ils éventuellement? Existe-t-il une logique de la disparition qui renvoie à la structure du réel lui-même? Ces questions revêtent peut-être une importance particulière pour des disciplines dans lesquelles les grandes ruptures et les révolutions scientifiques sont difficiles à repérer, comme c’est le cas pour les sciences sociales.

Le Centre d’histoire et de théorie de la sociologie (Faculté des sciences sociales de l’Université Charles, Prague), en collaboration avec le Centre français de la recherche en sciences sociales (CEFRES), propose aux chercheurs en philosophie, mais également à ceux qui sont issus de toutes les disciplines des sciences sociales, une journée d’étude consacrée à ce thème.

Nous invitons les auteurs à soumettre des propositions d’intervention (30 minutes maximum) sous forme d’un court résumé, envoyé à l’attention de M. Jan Marsalek avant le 11 octobre 2016. Contact : jan.marsalek@fsv.cuni.cz.