Kateřina Fuksová – Recherche & CV

Chisinau : La fabrication d’une ville néolibérale. Identités, mémoires et aspirations après la transformation post-socialiste.

Axe 3 : Objets, traces, mises en carte : espaces au quotidien

Contact: katerina.fuksova@fsv.cuni.cz

Je suis doctorante en anthropologie culturelle et en histoire à l’université Charles de Prague. Mes recherches portent sur la mémoire, l’identité ainsi que sur l’élaboration de récits historiques en Europe centrale et orientale, et plus particulièrement en République de Moldavie. Je m’intéresse également à l’anthropologie urbaine, à la transformation urbaine post-socialiste et aux mouvements sociaux et d’activistes dans les villes d’Europe centrale et orientale.

Ma thèse porte sur la transformation post-socialiste de Chisinau, capitale de la République de Moldavie. Je m’intéresse à la manière dont les changements politiques, économiques et culturels, survenus après l’effondrement de l’Union soviétique, se sont reflétés dans le paysage urbain de la ville. Selon moi, le paysage urbain est, au fil des siècles, le dépositaire des différentes strates de l’Histoire moldave ; il manifeste les forces, les besoins et les aspirations, de la même manière que l’histoire s’inscrit dans les symboles et les signes. Dans le cas de Chisinau, cette stratification témoigne des périodes historiques successives au cours desquelles la population moldave a été confrontée aux divers projets identitaires d’acteurs régionaux plus puissants, notamment la Russie, la Roumanie et l’Union soviétique, ceux-là ayant influencé l’identité et les aspirations de la population moldave. Ainsi ma thèse se penche sur la strate la plus récente, celle du capitalisme néolibéral, sur la manière dont le désir d’occidentalisation et d’européanisation après la chute du socialisme a modifié le paysage urbain de Chisinau et sur ce que cela révèle de la société moldave contemporaine, de ses identités, de ses mémoires et de ses aspirations.

Dans ma recherche, je soutiens que Chisinau exemplifie ce processus d’élaboration d’une ville néolibérale, développée non seulement sur les ruines socialistes, mais aussi sur les vestiges d’autres strates historiques et mnémoniques de nature coloniale. La recherche sur Chisinau pourrait donc contribuer à l’étude des mentalités, des aspirations européennes qui peuvent éventuellement se transformer en auto-colonisation, et des différentes formes d’appartenance, de mémoires et d’identités dans les zones frontalières de l’Europe.

CV

Education

2012-2016: Charles University, Faculty of Arts, Department of Ethnology, BA.

2017-2019: University of Tartu, Faculty of Arts and Humanities, Folkloristics and Applied Heritage Studies. M.A.

Since 2020: Charles University, Faculty of Social Sciences, Institute of International Studies, Department of Russian and East European Studies, Ph.D