AAC : Normes et transgressions en Europe médiane

Journées d’étude organisée par le CEFRES et le GDR Connaissance de l’Europe médiane (CNRS)

Dates et lieu : 15-16 juin 2017, Centre français de recherche en sciences sociales (CEFRES), Prague
Date limite d’envoi des propositions : 15 décembre 2016
Langue : français
Comité organisateur : Antoine Marès, Nadège Ragaru et Clara Royer

Appel à communication

Répondant à la définition du GDR « Connaissance de l’Europe médiane », le champ géographique concerné s’étend de la Baltique à la mer Noire et l’Adriatique d’une part, de l’Allemagne à la Russie (exclues) d’autre part. Dans une optique interdisciplinaire, la philosophie, la sociologie, l’anthropologie, la géographie, l’histoire, l’histoire de l’art, l’histoire de la littérature et l’histoire du droit sont incluses.

M. Pirner, "Homo homini lupus - In memoriam A. Schopenhauer", 1901, Galerie nationale de Prague
M. Pirner, « Homo homini lupus – In memoriam A. Schopenhauer », 1901, Galerie nationale de Prague

Le mot transgression affleure dans les débats contemporains sur la liberté d’expression, la multiculturalité, les flux migratoires ou encore la sexualité. La transgression peut être considérée comme une stratégie active ou passive épousée par divers acteurs – religieux, culturels, sociaux – pour revendiquer et légitimer des normes vues comme alternatives aux hiérarchies, conventions, traditions, canons, lois en place. Elle peut être un discours et/ou une pratique. Discours quand elle conteste la norme qui se déclare absolue, et remet en question sa puissance performative en lui opposant la sienne propre. Pratique, parce qu’elle s’adosse à un répertoire d’actions (de la violence à l’humour, en passant par le silence, quand les prises de position sont requises, etc.), qui n’implique pas toujours une énonciation, ni même un acte conscient : les pratiques sociales de la transgression ne se réduisent pas à leur commentaire moral.

Il s’agit ici d’interroger le lien entre la norme et la transgression, les chevauchements et les interrelations entre les espaces et les acteurs en concurrence, ainsi que les phénomènes d’intégration de valeurs anti-canoniques dans le discours et l’usage dominant.

Acteurs des transgressions et garants des normes ne s’inscrivent pas seulement dans une dynamique de concurrence et de rivalité, mais manifestent des liens de coproduction ou de complicité. Des points de perméabilité pouvant exister entre ces logiques d’acteurs, le lien entre la norme, la transgression et le droit doit donc être aussi pris en compte.
Dans une approche interdisciplinaire cette rencontre se propose d’étudier :

  • les stratégies de monopole et de concurrence dans l’énonciation des normes – l’analyse des controverses peut ici servir de point d’entrée, de même que le discours et la pratique sécuritaire ;
  • les pratiques sociales (la marginalité, l’engagement, la résistance, etc.) et de gestion de la transgression (violence, négociation, intégration, etc.) ;
  • les logiques d’acteurs collectifs qui animent ce phénomène (minorités, exclus, etc.) et, dans le cas des acteurs individuels, dans la variété de leurs profils et de leurs trajectoires.

Les propositions – à adresser à Clara Royer: clararoyer@cefres.cz – sont attendues au plus tard pour le 16 décembre 2016. Les candidats devront fournir un argument de 1 500 à 2 000 signes en indiquant les sources ou corpus sur lesquels ils s’appuieront. Un bref CV est également requis. La sélection de ces propositions aura lieu au cours du mois de janvier et les intervenants retenus seront prévenus avant le 31 janvier 2017. Cette sélection devra tenir compte de la diversité disciplinaire et géographique du GDR Connaissance de l’Europe médiane. Une publication des actes de cette rencontre est prévue.

Image en une : Karel Hlaváček, Le Banni, pour Le Lupanar de l’âme d’Arnošt Procházka, 1896 (étude)