Appel à contribution à destination des doctorants
Une journée d’étude doctorale, organisée par l’EHESS et le CEFRES, portera sur le sujet :
Foyer, parenté, intimité : la reconfiguration du vivre ensemble
Date : 3 mai 2022 (9h30-17h)
Date limite d’envoi des propositions de contributions : 1er avril 2022
Lieu : en ligne et au CEFRES, Na Florenci 3 (Prague)
Langue : anglais
Le domicile (ou le foyer) est l’institution par excellence des sociétés occidentales, où vivent seuls ou ensemble célibataires, couples hétérosexuels ou homosexuels, avec un, plusieurs ou sans enfants, sans oublier ni leurs colocataires, leurs amis, leur famille proche ou les maisons de retraite. Alors que l’imaginaire occidental contemporain du foyer familial est lié à l’idée d’une famille nucléaire, un changement est en train de s’opérer, tant dans les représentations du foyer que dans la réalité sociologique de ce à quoi ressemblent désormais les domiciles et les foyers familiaux. Ces micro-entités sociales sont clairement des lieux concrets qui sont sujets à un investissement de ses membres ; elles sont à la fois des entités économiques et l’espace d’une intimité partagée. A partir de ces deux caractéristiques fondamentales du domicile, nous proposons de lier la question de la relation entre individus avec celle relative à la famille (relation avec les enfants, relation avec les parents en dehors de la famille nucléaire), l’économie (revenu et dépenses des entités domestiques, production, consommation) et intimité (une notion qui couvre toute une série de pratiques, d’émotions et d’affects, d’attitudes, de la sexualité au partage de l’espace au soin du corps).
Cet atelier sera l’occasion de soulever plusieurs questions :
La première est relative à la sexualité. L’idée est d’explorer comment la sexualité implique une composante à la fois extra- et intra- domestique qui peut de manière permanente (ou non) menacer l’existence du domicile.
La seconde question traite de la situation monoparentale. Quels changements et quels effets la normalisation des familles monoparentales entraine-t-elle ? Cette normalisation affecte-elle la gestion quotidienne de l’unité domestique et l’arbitrage précédemment normalisé entre deux parents de même rang (ou de rang similaire) ? Le domicile en tant qu’institution se voit-il affaiblit ou au contraire, cela le renforce-t-il ? La dépendance envers les personnes extérieures au domicile familial (proches, amis, services sociaux) se voit-elle renforcée, ou non ? Par ailleurs, quelle signification peut-on donner à une augmentation de la dépendance, en fonction du contexte ?
La troisième question que nous souhaitons nous poser concerne les phénomènes sociaux qui, indépendants à moyen ou long terme des transformations sociales, constituent des évènements perturbateurs ou des crises inattendues. Nous considèrerons par exemple les impacts que peuvent avoir des expériences migratoires qui divisent l’“être ensemble“ et l’“être ici“ d’un même foyer familial, sur le statut du domicile et la façon de l’habiter. De plus, que signifie vivre ensemble en temps de crise, tel que la pandémie, qui force les individus à rester à la maison pour des périodes plus ou moins longues et qui trouble les frontières entre les espaces privés et professionnels, intimes et extérieurs ? La dernière question nous invite à réfléchir à la coexistence entre humains et non-humains à domicile, une question qui n’est certes pas nouvelle, mais qui pourrait se compliquer un peu plus aujourd’hui avec des objets qui agissent à la place de ou avec les humains.
Nous voulons aussi considérer les limites du foyer familial en faisant entrer dans notre champ de réflexion, divers types de moyens collectifs de cohabitation, tels les appartements et maisons partagées pour les personnes âgées, les internats, les quartiers militaires, les hôpitaux et les prisons. Les flux d’informations, la mise en scène de soi et les lieux où l’on vit sur internet mettent en question les limites du domicile. Cela fait aussi référence aux frontières troubles entre le domicile et l’environnement extérieur, notamment du fait des confinements durant la période de pandémie – durant laquelle l’espace domestique devient espace d’enseignement et de travail – ou par d’autres formes de pénétration du domicile – dans le contexte des soins à domicile par exemple.
Nous invitons tous les étudiants doctorants en sciences humaines et sociales affiliés au CEFRES, à l’EHESS ou à une université tchèque, à candidater. Dans un seul et même document, votre candidature doit contenir un CV (maximum deux pages) et une description brève de l’intervention prévue (environ 1.500 caractères, avec espaces).
L’atelier sera organisé autour des présentations de jeunes chercheurs et des discussions avec les encadrants et les autres participants. Veuillez envoyer vos candidatures avant le 1er avril 2022 aux adresses mail suivantes : emmanuel.desveaux@ehess.fr, jerome.heurtaux@cefres.cz et falk.bretschneider@ehess.fr
Coordinateurs : Emmanuel Desveaux (EHESS), Falk Bretschneider (coordinateur de l’EHESS-CEFRES cooperation), Jérôme Heurtaux (CEFRES), Petr Gibas (CAS)
Encadrants : Valeria Siniscalchi (EHESS, centre Norbert Elias, Marseille), Chloé Mondémé (CNRS), Michèle Baussant (CEFRES), Claire Madl (CEFRES)
Plus d’information:
emmanuel.desveaux@ehess.fr
jerome.heurtaux@cefres.cz
falk.bretschneider@ehess.fr