AAC – Face à la violence familière. Conférence internationale 4EU+

Face à la violence familière. Pratiques créatives et littéraires des femmes en Europe médiane, 20e-21e siècle

Cette conférence s’inscrit dans le projet « Déplacées : violence de genre, écriture et pratiques créatives de femmes en Europe centrale et balkanique à l’ère moderne » financé par un 4EU+ minigrant.

Organisateurs : Mateusz Chmurski (CEFRES/Sorbonne), Eva Krásová (FF UK), Iwona Kurz (IKP WP UW) et Clara Royer (Sorbonne)
Date et lieu : 9 et 10 novembre 2023 – CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Date limite d’envoi des propositions : 15 juillet 2023
Langues de la conférence : français et anglais

Conditions d’éligibilité : l’appel à contribution s’adresse principalement, mais pas exclusivement, aux collègues des universités de l’Alliance 4EU+. Les contributions portant sur au moins deux trajectoires personnelles d’écrivaines/créatrices sont particulièrement bienvenues. Les jeunes chercheurs sont vivement encouragés à proposer une contribution.

A travers une approche transnationale et interdisciplinaire, nous explorerons les trajectoires littéraires et artistiques de femmes d’Europe centrale en nous confrontant à la catégorie polysémique de déplacement (exil, désorientation, déracinement…) et aux possibilités d’émancipation qu’elle peut apporter dans une région qui a été déchirée entre différentes structures impériales, marquée par de la violence de masse (Shoah, migrations forcées, crimes de guerre…), et où la culture a toujours été imprégnée d’une forte relation dialectique entre normes et actes transgressifs.

La conférence se concentrera sur l’expérience de la violence et les stratégies de (non-)réponse à celle-ci dans le travail de ces femmes. Parmi les différentes manifestations de la violence, plusieurs formes seront étudiées : la contrainte et les abus sexuels, physiques, économiques ou encore symboliques. Nous souhaitons aborder en particulier la question de la violence au sein du foyer – dans l’environnement quotidien et familier des mères et des pères, et des autres membres de la famille -, ainsi que dans des milieux familiers tels que l’église ou l’école, en tant qu’institutions agissant à la jonction des sphères publique et privée, proches des questions domestiques et familiales. Ici, les normes et la normativité deviennent essentielles, car la violence domestique n’agit pas seulement comme un miroir : elle produit des « normes » de comportement et peut ainsi avoir un effet normatif sur la société.

Le « déplacement » doit être compris ici, dans un sens plus métaphorique que littéral, comme le décalage entre l’expérience même et la manière dont elle trouve – ou non – son expression dans le travail visuel ou littéraire : comment les créatrices inventent-elles un langage pour parler de la violence ? Comment décident-elles quels aspects de la violence subie rendre publics, visibles et audibles ? Quelle forme de témoignage individuel ou de diagnostic social, le cas échéant, réalisent-elles à cette occasion ? Quelles traces la violence laisse-t-elle dans leurs biographies et leur œuvre ?

Nous invitons chercheurs et doctorants de différentes orientations méthodologiques (gender studies, philosophie, histoire, littérature, arts…) à aborder ces questions à travers la vie et l’œuvre des femmes artistes en Europe centrale et du sud-est aux XXe et XXIe siècles. La région qui nous intéresse est située entre (et souvent soumise à) des puissances impériales : de l’Autriche à l’Ukraine, des États baltes aux Balkans. Par conséquent, les questions des processus de modernisation tardifs mais intenses, du chevauchement des structures de pouvoir traditionnelles et modernes et des rôles de genre, du croisement des influences et des inspirations orientales et occidentales, mais aussi sud-européennes, constitueront un contexte important pour saisir les éléments communs aux cultures de l’aire culturelle observée.

Parmi les thèmes et contextes susceptibles d’être abordés, on peut mentionner :

  • l’expérience de la violence au sein du foyer ;
  • les stratégies artistiques permettant d’exprimer l’expérience intime – et de la rendre publique ;
  • l’art et les pratiques artistiques comme outils potentiels pour agir et/ou résister ;
  • la violence domestique en tant que miroir des structures sociales et politiques.

 

Les propositions doivent comprendre un titre, un résumé d’environ 300 mots et une courte biographie (comprenant les publications pertinentes). Veuillez envoyer votre candidature avant le 15 juillet 2023 aux adresses suivantes :

 

Partenaires :

  • CEFRES (CNRS-MEAE)
  • EUR’ORBEM (CNRS-Sorbonne Université)
  • Centrum genderových studíi a Ústav české literatury a komparatistiky, Filosofická fakulta, Université Charles
  • Instytut Kultury Polskiej, Wydział Polonistyki, Université de Varsovie