La « voix d’en bas » : face à la répression et à la violence arbitraire de l’État
Une journée d’étude doctorale organisée dans le cadre de la Convention de coopération entre l’EHESS, le CEFRES, l’Université Charles et l’Académie tchèque des sciences.
Date : 22 novembre 2024
Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1 (et en ligne)
Date limite d’envoi des candidatures : 30 septembre 2024
Date limite d’envoi des contributions : 8 novembre 2024
Langue de la journée d’étude : anglais
Lorsqu’on aborde les formes de résistance et de protestation contre les régimes autoritaires, on pense souvent aux manifestations brutalement réprimées, aux actes désespérés comme l’immolation par le feu, ou à la diffusion clandestine de publications, passées de main en main. Cette réalité s’illustrait notamment dans l’URSS et les pays sous son influence, ainsi que dans d’autres Etats autoritaires. Bien que de nombreuses recherches aient récemment étudié ces actions, notamment ce qu’on appelle la dissidence, de nombreuses autres formes d’action individuelle subsistent. Sans être une confrontation directe avec les autorités, elles expriment des protestations, remettent en question les bases du système, tentent de s’affranchir d’un processus répressif perçu comme injuste, ou dénoncent des formes inacceptables de violence politique.
Cette journée d’étude doctorale se concentrera sur la « voix d’en bas » dans un contexte de répression massive et de violence étatique. Par cette expression, nous désignons l’expression écrite personnelle de ceux qui subissent la répression politique, rejettent les contraintes du système, voire le système lui-même. Nous nous pencherons en priorité sur les sources permettant d’entendre cette voix, notamment :
- Les journaux intimes, qui relatent le rejet ou préservent des liens de solidarité pour se protéger de diverses formes de violence ;
- La correspondance interceptée, qui exprime ces formes d’opposition et permet aux individus de se rassembler autour de cette expression, souvent sans dépasser un cercle restreint ;
- Les sources moins « naturelles », telles que les pétitions individuelles ou collectives adressées aux autorités à différents niveaux, souvent perçues comme stéréotypées ;
- Les sources plus indirectes, comme les formulaires administratifs remplis en présence des victimes de violence, ou les comptes rendus d’interrogatoires et de procès, difficiles à considérer comme l’expression « naturelle » des personnes concernées.
Les participants sont invités à réfléchir aux diverses sources à partir desquelles ces expressions de protestation ou de résistance émergent, ainsi qu’aux formes d’écriture permettant de percevoir directement ou indirectement la réaction individuelle à l’oppression, qui ne se manifeste pas nécessairement par une confrontation directe. Nous espérons également que cela nous aidera à mettre en lumière ce qui est spécifique aux systèmes autoritaires pratiquant diverses formes de violence politique, ainsi que les pratiques ancestrales dans différentes sociétés.
Cette journée d’étude cherche à réunir des doctorants (et exceptionnellement des étudiants en Master avancé) autour de la question de la participation politique dans son sens le plus large. Nous encourageons :
- Les historiens et les chercheurs en sciences sociales travaillant sur les Etats autoritaires contemporains ;
- Les contributions portant sur divers espaces politiques et périodes, principalement les XIXe, XXe et XXIe siècles, sans exclure les périodes antérieures ;
- Les travaux sur les systèmes politiques démocratiques où les formes d’écriture répondent à des contraintes arbitraires, soulignant ainsi ce qui peut être spécifique aux populations soumises à la violence politique des régimes autoritaires.
Eligibilité
Les candidats en sciences humaines et sociales affiliés au CEFRES, à l’EHESS, à une université en République tchèque ou basés en Europe centrale et orientale sont invités à soumettre leur candidature.
Détails pratiques
- Veuillez envoyer un fichier PDF unique intitulé « NOM_Cefres_2024 », contenant un CV (deux pages maximum) et une brève description de votre intervention prévue (environ 1 500 caractères, espaces compris).
- La journée d’étude se tiendra en personne à Prague, avec une possibilité de participation en ligne pour les participants sélectionnés.
- La langue de travail sera l’anglais, et les contributions seront discutées par des chercheurs invités.
Veuillez envoyer votre proposition de contribution avant le 30 septembre 2024 aux adresses suivantes : alain.blum@ehess.fr, claire.madl@cefres.cz, falk.bretschneider@ehess.fr.
La date limite d’envoi des contributions finales est fixée au 8 novembre 2024.
Pour plus d’informations, veuillez contacter : alain.blum@ehess.fr ou claire.madl@cefres.cz