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Ronan Hervouet : recherche & CV

Le quotidien et les rapports au politique dans l’Europe communiste de l’après-guerre (1945-1991)
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Modalités de politisation en Biélorussie contemporaine, dans un contexte de contestation et de répression de masse

Axe de recherche 2 – Normes et transgression

Contact : ronan.hervouet(@)cefres.cz

Ronan Hervouet est professeur de sociologie à l’université de Bordeaux et membre du Centre Émile Durkheim (UMR 5116) dont il a été le directeur adjoint de 2016 à 2019. Agrégé de sciences économiques et sociales (1998), docteur en sociologie de l’université de Bordeaux (2004), il a soutenu son HDR de sciences sociales en 2018 à l’ENS-Paris Saclay. En Biélorussie, à Minsk, il a enseigné à la Faculté franco-biélorusse de sciences politiques et d’études administratives de l’Université européenne des sciences humaines (1999-2001) et il a occupé les fonctions de codirecteur du Centre franco-biélorusse de Sciences politiques et d’études européennes (de 2009 à 2012). A Bordeaux, il a été maître de conférences à la faculté de sociologie de l’université de Bordeaux de 2005 à 2020. Il a également effectué des missions d’enseignement au Collège universitaire français de Saint-Pétersbourg (2018) et de Moscou (2019).

Ses recherches portent sur le quotidien des régimes autoritaires. Adoptant une démarche ethnographique, il a publié deux enquêtes portant sur la Biélorussie contemporaine : Datcha blues. Existences ordinaires et dictature en Biélorussie (Belin, 2009) et Le goût des tyrans. Une ethnographie politique du quotidien en Biélorussie (Le Bord de l’eau, 2020) – traduit en anglais sous le titre A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus (Berghahn Books, 2021).

Au CEFRES, ses recherches porteront sur deux aspects : une réflexion socio-historique sur le quotidien et les rapports au politique dans l’Europe communiste de l’après-guerre (1945-1991) ; une enquête sur les modalités diverses de politisation en Biélorussie contemporaine, dans un contexte de contestation et de répression de masse.

Son projet s’inscrit dans le cadre scientifique du CEFRES, en particulier dans deux des trois axes du laboratoire. Il s’articule aux questionnements soulevés au sein de l’axe 2 « Normes et transgressions ». D’une part, son travail sur les rapports ordinaires au politique dans l’Europe communiste, sur les déplacements et les modes de distanciation et de désengagement par rapport aux ambitions normatives et normalisatrices de l’État entre en résonnance avec les réflexions portées dans cet axe. D’autre part, la discussion sur les raisons des contestations en Biélorussie interroge de front l’ambition performative des normes portées par le régime de Loukachenko. Le projet s’articule également avec l’axe 3 du CEFRES « Objets, traces, mises en carte : espaces du quotidien ». Les rapports ordinaires au politique dans l’Europe communiste révèlent des formes d’attention oblique vis-à-vis des discours politiques diffusés à grande échelle sur le territoire. Ces formes d’évitement du politique s’expriment parfois dans ce que l’on pourrait appeler des espaces tiers, où l’expression d’un quant-à-soi trouve plus facilement à s’exprimer : cuisines dans les appartements soviétiques, lieux de discussions discrètes parfois transgressives et oppositionnelles ; jardins, potagers et datchas pour les citadins qui y retrouvent des espaces appropriés, où subjectivités et sens de la dignité s’expriment ; forêts, rivières et montagnes où l’on campe, chante, étudie, échange et débat, loin des centres urbains où s’expérimentent plus régulièrement et de manière routinière les regards normalisateurs et disciplinaires du pouvoir, etc. Il existe donc une géographie spécifique de ces formes d’évitement du politique qui pourrait être discutée au sein de cet axe. La dimension spatiale des contestations en Biélorussie (retournements symboliques d’espaces devenus politiques : cours d’immeuble, balcons ; politisations d’espaces urbains : grandes artères, places publiques) pourrait aussi être nourrie des discussions menées au sein de cet axe.

Ouvrages
  • A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus, Oxford et New York, Berghahn Books (« Anthropology of Europe ») 2021 .
  • Le goût des tyrans. Une ethnographie politique du quotidien en Biélorussie, Lormont, Le Bord de l’eau (« Documents ») 2020.
  • Charles-Henry Cuin, François Gresle et Ronan Hervouet, Histoire de la sociologie. De 1789 à nos jours, Paris, La Découverte (« Grands Repères / Manuels »), quatrième édition entièrement refondue et mise à jour, 2017.
  • Datcha blues. Existences ordinaires et dictature en Biélorussie, Paris, Belin (« Europes centrales »), 2009. [1ère édition : 2007, Montreuil, Aux lieux d’être (« Mondes contemporains »)].
Ouvrages collectifs en direction
  • Charles-Henry Cuin et Ronan Hervouet (dir), Durkheim aujourd’hui, Paris, PUF (« Le lien social »), 2018.
  • Elisabeth Gessat-Anstett, Caroline Dufy et Ronan Hervouet (dir.), Quelles hiérarchies sociales en Europe ?, Paris, Pétra (« Europes : terrains et sociétés »), 2009.
Numéros de revue en direction
  • Revue d’études comparatives Est-Ouest, « Mondes ruraux et marchés dans l’Europe post-communiste » (dossier – numéro double – coordonné par Caroline Dufy et Ronan Hervouet), vol. 48, n° 1-2, 2017.
  • Agora. Débats / jeunesses, « Jeunes générations en Europe : regards croisés Est-Ouest » (dossier coordonné par Pierre-Marie Chauvin, Caroline Dufy, Elisabeth Gessat-Anstett et Ronan Hervouet), n° 45, 2007.
Articles (revues à comité de lecture)
  • « The Moral Economy of the Kolkhoz Worker, Or Why the Protest Movement in Belarus Does Not Seem to Concern the Collectivized Countryside», Slavic Review, vol. 80, n° 1, 2021, pp. 61-68.
  • « A Political Ethnography of Rural Communities under an Authoritarian Regime. The Case of Belarus », Bulletin de méthodologie sociologique / Bulletin of Sociological Methodology, vol. 141, 2019, pp. 85-112.
  • « Socialisme de marché et gouvernement des campagnes en Biélorussie », Revue d’études comparatives Est-Ouest, vol. 48, n°1-2, 2017, pp. 85-110 (avec Alexandre Kurilo et Ioulia Shukan).
  • « Des épouses dominées ? Mariages transnationaux, inégalités dans le couple et parcours de vie en France de femmes russes, biélorusses et ukrainiennes », Recherches familiales, n° 14, 2017, pp. 95-106 (avec Claire Schiff).
  • « The Heritage of Soviet Paternalism in the Belarusian Countryside : The Moralization and Folklorization of the Social World », Mir Rossii [The Universe of Russia. Journal for Sociology and Ethnology – Moscou], vol. 25, n° 4, 2016, pp. 30-51 (avec Alexandre Kurilo).
  • « Usages du passé et ordre social en Biélorussie. L’histoire d’un prêtre charismatique aux prises avec son passé criminel », Ethnologie française, vol. 44, n° 3, 2014, pp. 409-420.
  • « Le ‘socialisme de marché’ dans la Biélorussie de Loukachenko : égalitarisme, néopatrimonialisme et dépendance extérieure », Revue Internationale de Politique Comparée, vol. 20, n° 3, 2013, pp. 97-113.
  • « Travailler ‘bénévolement’ pour la collectivité : les subbotniki en Biélorussie postsoviétique », Genèses. Sciences sociales et histoire, n° 78, 2010, pp. 87-104 (avec Alexandre Kurilo).
  • « Datchas et mémoires familiales en Biélorussie », Ethnologie française, vol. 37, n° 3, 2007, pp. 533-540.
  • « L’économie du potager en Biélorussie et en Russie », Études rurales, n° 177, 2006, pp. 25-42.
Articles (revues sans comité de lecture)

Chapitres d’ouvrages collectifs

  • « La postérité de l’œuvre de Durkheim (1858-1917) cent ans après», in Cuin Charles-Henry et Hervouet Ronan (dir.), Durkheim aujourd’hui, Paris, PUF (« Le lien social »), 2018, pp. 1-20 (avec Charles-Henry Cuin).
  • « The Metamorphoses of the Dacha : Some Processual Thinking », in Dépelteau François et Savoia Landini Tatiana (dir.), Norbert Elias and Empirical Research, New York, Palgrave Macmillan, 2014, pp. 179-196 (avec François Dépelteau).
  • « Les datchas en Biélorussie et en Russie dans les années 1970 et 1980: accès, formes et usages différenciés », in Nadège Ragaru et Antonela Capelle-Pogacean (dir.), Vie quotidienne et pouvoir sous le communisme. Consommer à l’Est, Paris, Karthala (« Relations internationales »), 2010, pp. 427-456.
  • « Biélorussie. Mémoires et ruptures de vie de citoyens soviétiques », in Jérôme Heurtaux et Cédric Pellen (dir.), 1989 à l’Est de l’Europe. Une mémoire controversée, La Tour d’Aigues, Editions de l’Aube (« Monde en cours »), 2009, pp. 203-227.
  • « ‘Être à la datcha’. Éléments d’analyse issus d’une recherche exploratoire », in François Dépelteau et Aurélie Lacassagne (dir.), Le Bélarus : l’état de l’exception, Québec, Presses de l’Université Laval, 2003, pp. 257-317.

Recensions critiques :

  • Gouverner la vie privée. L’encadrement inégalitaire des séparations conjugales en France et au Québec d’Émilie Biland (ENS Éditions, 2019), Revue française de sociologie, volume 61, n° 3, 2020, pp. 483-486.
  • Sociology in Russia. A Brief History de Larissa Titarenko et Elena Zdravomyslova (Palgrave Macmillan, 2017), Revue française de science politique, volume 69, n° 1, 2019, pp. 184-186.
  • Une paradoxale oppression. Le pouvoir et les associations en Russie de Françoise Daucé (CNRS éditions, 2013), Le Mouvement Social, n° 260, 2017, pp. 157-160.
  • On a mangé nos moutons. Le Kirghizstan, du berger au biznesman de Boris Pétric (Belin / Editions de la MSH, 2013), Revue française de science politique, volume 63, n° 6, pp. 1228-1229.
  • « La Biélorussie, dernière dictature d’Europe » [lecture critique de : Brian BENETT, The Last Dictatorship in Europe. Belarus under Lukashenko, Londres, Hurst & Company, 2011 ; Valéri KARBALEVITCH, Le satrape de Biélorussie. Alexandre Loukachenko, dernier tyran d’Europe, Paris, François Bourin Editeur (« Les moutons noirs »), 2012 ; Andrew WILSON, Belarus. The Last European Dictatorship, New Haven et Londres, Yale University Press, 2011], Revue française de science politique, volume 63, n° 3-4, 2013, pp. 684-687.
  • Crisis and the Everyday in Postsocialist Moscow d’Olga Shevchenko (Indiana University Press, 2009), Europe-Asia Studies, volume 65, n° 4, 2013, pp. 774-776.
  • Dacha Idylls: Living Organically in Russia’s Countryside de Melissa L. Caldwell (University of California Press, 2011), Cahiers du Monde russe, volume 51, n°4, octobre-décembre 2010, p. 740-743.
  • Le troc dans le marché. Pour une sociologie des échanges dans la Russie post-soviétique de Caroline Dufy (L’Harmattan 2008), Genèses. Sciences sociales et histoire, septembre 2009, n° 76, pp. 164-167.
  • L’étreinte soviétique de Nicolas Hayoz (Droz, 1997), Revue Française de Sociologie, janvier-mars, volume 41, n° 1, 2000, pp. 181-183.

L’équipe des chercheurs du CEFRES 2020-2021

Michèle Baussant

Contact : michele.baussant(@)cnrs.fr

est chargée de recherche au CNRS, ICM Fellow, et, depuis février 2020, chercheuse affectée au CEFRES dans le cadre du projet TANDEM. Elle travaille avec son binôme de l’Institut d’ethnologie de l’Académie tchèque des sciences Johana Wyss sur le projet TANDEM Mémoires des minorités vaincues dans l’Europe postimpériale, dont elle est l’initiatrice, et contribue au développement de l’axe 1 du centre.

Mátyás Erdélyi

Contact : matyas.erdelyi(@)cefres.cz

est depuis janvier 2020 post-doctorant au CEFRES grâce à un cofinancement de l’Université Charles de Prague. Sa recherche, intitulée Assurance, banque et modernité capitaliste dans la dernière monarchie des Habsbourg s’inscrit dans l’axe 1 de recherche du CEFRES.

Maria Kokkinou

Contact : maria.kokkinou(@)cefres.cz

est depuis janvier 2020 post-doctorante au CEFRES grâce à un cofinancement de l’Université Charles de Prague. Sa recherche, intitulée L’Europe du ressentiment et des décombres : une Confédération des vaincus ? contribue au développement de l’axe 1 du CEFRES et au nouveau projet de recherche TANDEM.

Johana Wyss

Contact : johana.wyss(@)gmail.com

est depuis février 2020 chercheuse à mi-temps au CEFRES dans le cadre du programme TANDEM. Elle travaille avec son binôme du CNRS Michèle Baussant sur le projet TANDEM Mémoires des minorités vaincues dans l’Europe postimpériale, et contribue au développement de l’axe 1 du centre.

Chercheurs associés

Daniel Baric

Contact : daniel_baric(@)yahoo.com

est depuis janvier 2019 chercheur associé au CEFRES dans le cadre de ses recherches sur l’histoire des sciences de l’Antiquité en Europe centrale. Son projet centré sur les sources tchèques est intitulé De la Bohême à l’Adriatique et retour : l’invention de la topographie du patrimoine centre-européen, entre paradigme impérial et contingences nationales (1900-1940). Ses recherches s’inscrivent dans les axes 1 et 3.

Ludĕk Brož

Contact : broz(@)cefres.cz

était de février 2018 à janvier 2020 chercheur à mi-temps au CEFRES dans le cadre du programme TANDEM. Il travaille avec son binôme du CNRS Virginie Vaté sur le projet Bewildering Boar: Changing Cosmopolitics of the Hunt in Europe and Beyond, dont il est l’initiateur, et contribue au développement de l’axe 2 du centre. Il est depuis février 2020 chercheur associé au CEFRES.

Paul G. Keil

Contact : paul.keil(@)cefres.cz

est depuis janvier 2019 un chercheur post-doctorant au CEFRES et membre du programme TANDEM « Déroutant sanglier ». Ses recherches portent sur les relations entre les hommes et les cochons sauvages en Australie. Il est depuis janvier 2020 chercheur associé au CEFRES.

Chiara Mengozzi

Contact : chiara.mengozzi(@)cefres.cz

est depuis janvier 2018, après deux années de post-doctorat au CEFRES, soutenu par l’Université Charles, chercheuse associée au CEFRES. Ses travaux contribuent aux axes 1 et 2 du CEFRES.

Alexandre Met-Domestici

Contact : a_met_domestici(@)hotmail.com

est depuis septembre 2019 chercheur associé au CEFRES. Sa recherche, intitulée La lutte contre le blanchiment d’argent et la protection des intérêts financiers de l’Union européenne – Essai de définition d’une approche intégrée s’inscrit dans l’axe 2 du CEFRES.

Vincent Montenero

Contact : vincent.montenero(@)cefres.cz

est depuis septembre 2019 chercheur associé au CEFRES. Dans le cadre de ses recherches sur les relations interpersonnelles et inter-organisationnelles, son projet contribue à l’axe 1 du CEFRES.

Fedora Parkmann

Contact : fedoraparkmann(@)aol.com

est depuis janvier 2019 post-doctorante à l’Institut d’histoire de l’art de l’Académie tchèque des sciences et chercheuse associée au CEFRES. Son projet Point de vue transnational sur la photographie sociale tchèque : le cas des expositions internationales en Tchécoslovaquie (1933-1934) entre Allemagne, France et URSS s’inscrit dans l’axe de recherche 1 du CEFRES.

Františka Schormová

Contact : frantiska.schormova(@)cefres.cz

est depuis en 2021 chercheuse associée au CEFRES dans le cadre de la publication de sa thèse qu’elle a soutenu fin 2020. Le titre provisoire de cet ouvrage est Prague, Red and Black: Early Cold War Journeys, Networks, and Poems. [Prague, Rouge et Noir: Les voyages, réseaux et poêmes au début de la Guerre Froide]. Ses recherches s’inscrivent dans l’axe 1.

Clément Steuer

Contact : steuer(@)iir.cz

est depuis mai 2021, chercheur associé au CEFRES dans le cadre de  sa recherche sur les modèles partisans au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Elle s’inscrit dans l’axe 1 du CEFRES.

Bernhard Struck

Contact: bernhard.struck(@)cefres.cz

est chercheur associé au CEFRES dans le cadre de ses recherches sur l’histoire allemande, française, et polonaise, l’histoire du voyage, les zones frontalières, la cartographie et l’espace. Son projet est intitulé  Espéranto et internationalisme, 1880s-1920 et s’inscrit dans l’axe 3.

Virginie Vaté

Contact: virginie.vate(@)gsrl.cnrs.fr

est chargée de recherches au CNRS et, entre janvier 2018 et août 2020 était affectée au CEFRES dans le cadre du projet TANDEM « Bewildering Boar: Changing Cosmopolitics of the Hunt in Europe and Beyond » qu’elle dirigeait avec Ludĕk Brož. Elle est depuis chercheuse associée au CEFRES.

Naïs Virenque

Contact : nais.virenque(@)gmail.com

est depuis janvier 2020 chercheuse associée au CEFRES. Sa recherche, intitulée La pensée diagrammatique au Moyen Âge et à l’époque moderne s’inscrit dans l’axe 1 du CEFRES.

Benedetta Zaccarello

Contact : benedetta.zaccarello(@)cefres.cz

est chargée de recherche au CNRS et entre janvier 2017 et août 2020, elle était affectée au CEFRES ; elle est depuis, chercheuse associée au CEFRES. Elle travaille sur L’épreuve du voyage : hybridations des paradigmes et circulation des traditions dans l’écriture de la philosophie contemporaine à travers l’étude des archives manuscrites des philosophes Jan Patočka et Aurobindo Ghose. Ella est l’initiatrice du projet collaboratif « Archives et interculturalité » qui  s’inscrit dans l’axe de recherche 1 du CEFRES.

AAC – École d’été – Narrer l’histoire. Récits, disciplines, regards croisés

Appel à candidature pour la XXème Université Européenne d’Eté (UEE) du réseau OFFRES (Organisation francophone pour la formation et la recherche européennes en sciences humaines)

Organisateurs : Université Charles de Prague, Université Catholique de Lyon, CEFRES
Date limite d’envoi des candidatures : 31 mai 2021
Date : 5-9 juillet 2021
Lieu
: en ligne
Comité scientifique :
Pour le réseau OFFRES : Chiara Mengozzi, Chiara Pesaresi
Pour le CEFRES : Jérôme Heurtaux
Pour vous inscrire, téléchargez le formulaire d’inscription.

Vous trouverez ci-dessous :

Argument scientifique

Le texte de l’arguement scientifique est téléchargeable ici.

Cette Université d’été entend répondre à l’urgence théorique, éthique et politique de repenser le rapport à notre passé ainsi qu’aux différentes manières de l’écrire et de le transmettre.

La pluralité de mémoires qu’implique une société dans laquelle cohabitent des populations culturellement et parfois ethniquement différentes et les controverses mémorielles qui surgissent dans de nombreux pays, incitent à repenser notre rapport à l’histoire. La « mémoire nationale », mise à mal par l’émergence de contre-narrations nouvelles et souvent critiques, est, quand elle n’est pas en lambeaux, l’instrument de projets politico-identitaires qui ramènent l’histoire au cœur du débat public. Se pose ainsi la question du rapport entre héritage culturel et science historique, mais aussi celle du rôle de l’historiographie et de la narration du passé dans le processus de construction des identités nationales. En littérature, il s’agira d’enquêter sur les différentes formes de narration de l’histoire et d’interroger les frontières entre œuvre historiographique et texte littéraire, vérité historique et fiction. A l’heure de la fin des grands récits et des idéologies qui caractérisaient la philosophie de l’histoire au XIXème siècle, on pourra également se demander s’il est encore possible de parler d’une histoire humaine, et surtout d’un sens de l’histoire. Ces questions s’imposent dans toute réflexion portant sur le rapport de l’homme à son passé et à sa temporalité, sur l’histoire des événements et des faits qui marqueraient le évolution de l’humanité. Comment les sciences sociales, enfin, peuvent-elles affronter ces passés recomposés, éclairer les enjeux du présent au prisme d’un passé reconstitué voire faire de la mémoire un terrain de l’enquête historique ?

Cette université d’été réunira des spécialistes francophones de diverses disciplines, telles que l’histoire, la géographie, la sociologie, la science politique, l’anthropologie, la philosophie, la littérature, le cinéma afin de faire dialoguer leurs approches et leurs méthodes autour des problèmes évoqués.

Quelle philosophie de l’histoire aujourd’hui ?

L’expression « philosophie de l’histoire », introduite par Voltaire en 1765, désignait au XIXe siècle les différentes tentatives, souvent ouvertement idéologiques, de repérer la nature profonde du mouvement historique. Les philosophies modernes de l’histoire, tant idéalistes que matérialistes, font de l’histoire un progrès linéaire, contre toute vision cyclique du temps historique, propre par exemple à la pensée grecque, et qu’on retrouve également dans l’idée de Giambattista Vico des « cours et recours historiques » (Scienza nuova), ainsi que dans l’expression de « l’éternel retour » de Nietzsche.

On assiste actuellement, sur la scène mondiale, à un retour de la « philosophie de l’histoire », ce mode de philosopher qui avait disparu depuis les désillusions des années 1980, sinon depuis la disparition de Marx et d’Engels à la fin du XIXe siècle.

Ce retour est occasionné, et même rendu nécessaire, non plus par une espérance (comme c’était le cas chez Ernst Bloch), mais par des inquiétudes, celles qui sont suscitées par les périls écologiques (et donc inévitablement politiques) contenus dans la poursuite en Occident, et même dans l’extension (pour une part légitime) au reste du monde, d’un développement économique fondé sur le productivisme et le consumérisme.

La prise de conscience de ces périls a engendré une abondante littérature en sciences humaines, dont l’outillage conceptuel comprend les notions (revisitées ou nouvelles) de catastrophe, d’« anthropocène » ou d’effondrement (« collapsologie »), et dont le degré de pessimisme varie de l’appel à la prise de responsabilité individuelle et collective, jusqu’à la résignation devant l’apocalypse annoncée, en passant par la pratique de l’« heuristique de la peur » (Hans Jonas, inversant Ernst Bloch) et par la recherche de solutions politiques et économiques radicales (telles que la constitution d’instances souveraines mondiales et la mise en cause de la croissance comme impératif de développement).

En réaction à cette littérature, un courant philosophique et scientifique s’est fait jour (David Deutsch, Le commencement de l’infini, 2016 ; Steven Pinker, Le triomphe les Lumières, 2018), qui vise, non pas à minimiser les dangers auxquels l’humanité fait face, mais à dévoiler les biais cognitifs qui poussent à les exagérer, et à montrer dans quelle mesure (toute relative) ils peuvent être surmontés. Ce courant se réclame ouvertement des Lumières du XVIIIe siècle, et du contexte intellectuel européen, précisément, dans lequel est apparue la philosophie de l’histoire (éclipse de l’eschatologie du salut, idée que les phénomènes humains ne constituent pas un simple chaos spatio-temporel, hypothèse selon laquelle l’humain ne peut se réaliser qu’en tant qu’espèce).

C’est en réponse à ce second courant de pensée, dont l’optimisme peut parfois paraître inconséquent (du fait d’invocations unilatérales au « progrès »), qu’il importe de mener une réflexion sur la question même de la philosophie de l’histoire, réflexion qui devra éviter à la fois l’écueil d’un pessimisme paralysant pour la décision politique, et celui d’un optimisme inattentif aux véritables obstacles qui se tiennent devant la possibilité de conserver, pour l’Occident, son modèle actuel de développement.

Si les grandes philosophies de l’histoire du XIXe avaient pour but l’identification d’une direction ou d’un sens dans la succession des événements humains, le XXe siècle marque au contraire la critique radicale de toute forme d’historicisme, et conjointement la crise de l’idée d’un progrès historique conçu comme nécessité inéluctable. Le chemin de l’humanité n’est guidé par aucune perspective ultime : penser une téléologie de l’histoire reviendrait en effet à faire une « mauvaise métaphysique » (c’est l’idée de Karl Popper) que rien ne justifie.

Mais est-il encore possible aujourd’hui, dans le monde post-idéologique du capitalisme globalisé, de repérer un sens dans le mouvement historique ? La crise de l’idée de progrès décréterait-elle l’impossibilité même de poser la question du sens de l’histoire ?

En 1979, Jean-François Lyotard a montré que la sortie de la modernité impose à l’humanité occidentale de repenser radicalement le rapport à son propre passé, à l’histoire et jusqu’au sens de cette notion. La crise des « grandes narrations » de la modernité, qui attribuaient à l’Occident une « bonne fin éthicopolitique » (La condition postmoderne), détermine donc également la crise de l’Occident dans son identité même. Après les totalitarismes, la Shoah, la « mort de Dieu », est-il possible (et comment) de penser encore quelque chose comme une histoire collective de l’humanité occidentale ?

Ces mêmes questions sont posés par le philosophe tchèque Jan Patočka. « L’histoire a-t-elle un sens ? » est le titre de l’un des Essais hérétiques sur la philosophie de l’histoire, publiés clandestinement en 1975. A l’issue de l’ère des totalitarismes, à l’époque des grandes désillusions et du désenchantement postmoderne, Patočka repense l’histoire comme le renversement perpétuel du sens reçu et accepté, c’est-à-dire comme ouverture de l’existence collective à la problématicité. Cette exposition à la perte de sens propre de la condition historique n’est pas pour lui la voie privilégiée du nihilisme mais au contraire l’appel à un renouvellement communautaire du sens, à travers la solidarité qui s’établit parmi ceux dont l’horizon de vie a été ébranlé.

L’histoire est ainsi la sortie de la banalité d’une vie acceptée de manière naïve et immédiate et la réinstallation de l’existence commune dans l’horizon de la « problématicité ». Si l’homme préhistorique vit dans un rapport fusionnel et non interrogé avec son monde environnant (rapport qui s’exprime dans le mythe), l’entrée dans l’histoire est déterminée par la vie communautaire, l’établissement d’une mémoire collective et la naissance de la philosophie, qui fait du sens non pas une réponse mais un questionnement sans fin.

Philosophie et politique seraient donc co-fondatrices de l’histoire, entendue non comme la suite des événements, mais comme « le domaine de l’action à partir de la liberté ». Ceci est donc l’enseignement des Essais hérétiques que nous lègue le Socrate de Prague : si la philosophie découvre la liberté comme une possibilité jamais conquise une fois pour toutes mais à réaliser toujours de nouveau, la politique est cette même liberté mise en œuvre, que le mouvement historique recueille sans que nous puissions la synthétiser dans une compréhension univoque.

Histoire et fictions

La fin des grands récits, d’une part, et le tournant linguistique et narratif en sciences humaines et sociales, de l’autre, ont conduit l’histoire et la littérature à redéfinir leurs frontières respectives, en ouvrant la voie à de nouveaux antagonismes, ainsi qu’à des croisements inédits et féconds.

Si avant ces tournants théoriques, il était encore possible de distinguer une œuvre historiographique d’un texte littéraire selon des conventions consolidées par la tradition, aujourd’hui les lignes de partage entre les deux nous apparaissent comme étant beaucoup plus fluides et beaucoup plus difficiles à discerner de manière nette.

S’il est vrai que la critique de l’objectivité de l’histoire remonte déjà au XIXe siècle (Marx, Nietzsche), il n’en reste pas moins que les années 70 du siècle dernier constituent un moment charnière dans l’historiographie occidentale. Après la publication en 1973 de Metahistory par Hyden White, il est devenu impossible d’ignorer les aspects rhétoriques et linguistiques de l’écriture historiographique, ainsi que les différentes formes de « mise en intrigue » qui transforment les faits en événements en attribuant une signification, une valeur et une cohérence à des matériaux sinon dénués de sens. Certes, les dérives constructivistes n’ont pas fait défaut, mais au-delà des différends stériles entre ceux qui ont embrassé une idée d’histoire radicalement postmoderne et les derniers défenseurs du « réalisme naïf », il importe de souligner que les historiens n’ont jamais perdu toute confiance dans la nature référentielle du signe et tiennent pour acquis que le passé, qu’il soit collectif ou personnel, n’est pas exclusivement le résultat d’une fabrication à posteriori (un exemple entre tous : Carlo Ginzburg). Eux aussi ont fini par s’engager sur le versant littéraire, en invitant leurs collègues à expérimenter de nouvelles formes de narration de l’histoire.

La littérature, de son côté, a répondu à la remise en question des frontières entre « fait » et « fiction » en déployant toute une panoplie de genres « mixtes », allant du roman méta-historique à la docu-fiction, du docu-drama à la fact-fiction, ou en se livrant à des œuvres contrefactuelles, fantahistoriques, uchroniques. Bien évidemment, toutes ces pratiques d’écriture ne s’équivalent pas. À la critique revient alors la tâche de séparer le bon grain de l’ivraie, c’est-à-dire de comprendre si et quand ces écritures hybrides aboutissent à des mystifications renforçant un imaginaire consolateur, régressif et déresponsabilisant (voir à ce propos le succès des récits de complots sur les thèmes les plus variés, du terrorisme international aux catastrophes environnementales), et quand, par contre, les procédés de contamination entre les documents d’archives et les épisodes inventés servent à interroger les mécanismes de construction de la réalité à l’époque de sa médiatisation, à stimuler nos compétences herméneutiques, à nous rendre conscients de la quantité d’opérations (de sélection, de montage et d’agencement) auxquelles les « données » sont inévitablement soumises, y compris dans les genres qui aspirent à la référentialité.

Une autre manière, pour la littérature, d’entrer en concurrence féconde avec l’histoire consiste à dépasser l’ironie postmoderne pour donner lieu à des formes originales d’engagements envers la réalité — en faisant de la littérature ou du cinéma les lieux privilégiés pour élaborer les traumatismes de l’histoire récente ou lointaine —, pour faire émerger ce que l’histoire officielle a réduit au silence, pour récupérer la mémoire et l’action des exclus, des marginaux, des dominés, des colonisés, bien que cette tâche soit difficile et parsemée d’embûches (les écritures migrantes et postcoloniales en sont des exemples).

Dès lors, des questionnements nouveaux se font jour : de quelle manière faut-il concevoir le rapport entre vérité historique et fiction littéraire ? Et entre faits, mémoires et fictions ? Comment écrire l’histoire à une époque où la confiance dans les grandes narrations d’émancipation semble brisée ? Comment souscrire au caractère pluriel et narratif de l’histoire sans pour autant mettre sur le même plan les discours historique et littéraire ? Quelle est la valeur de vérité inhérente aux nouvelles formes de romans historiques qui confondent délibérément les plans fictionnel et référentiel ? Peut-on relire les archives « à contre-courant » pour accorder une place à tou-te-s celles et ceux qui ont été relégué-e-s aux oubliettes de l’histoire ?

Les sciences sociales comme sciences historiques

Les sciences sociales sont des sciences historiques, car elles travaillent une matière composée d’histoire, au sens d’une factualité inscrite dans un contexte particulier, même quand leur objet est situé dans le temps présent. Peu versées dans la prospective, les sciences sociales font leur miel de ce qui advient ou est déjà advenu. Tout est pour elles, en somme, potentiellement de l’histoire, au point qu’on ne sait plus très bien ce qui distingue l’historien de ses collègues sociologues, anthropologues ou politistes. Les incursions des historiens en sociologie (Paul Veyne) et dans le temps présent croisent celles des tenants de la socio-histoire du politique et des spécialistes des genèses des phénomènes sociaux contemporains. L’histoire n’est pas seulement factuelle, elle problématise : les concepts comptent autant que les faits. La sociologie n’est pas qu’abstraite, elle s’appuie sur des faits pour démontrer la véridicité de ce qu’elle avance : les faits comptent autant que les concepts. Penser que l’histoire n’est pas la propriété des historiens, c’est reconnaitre que les autres praticiens des sciences sociales (anthropologues, sociologues, politistes, etc.) envisagent le contexte historique de leur objet, en retracent parfois la genèse ou puisent dans le passé pour éclairer leur présent. Les sciences sociales entretiennent donc un commerce constant avec la matière historique, offrant toutefois une variété de récits possibles, tant divergent les modalités d’appréhension des faits historiques que les procédés narratifs.

Qu’est-ce qu’en effet un fait historique pour un praticien des sciences sociales ? Comment en particulier envisage-t-il et qualifie-t-il « l’évènement » ? Comment ensuite appréhender l’évènement sans retomber dans les ornières de l’histoire-bataille,  dés-évènementialiser l’évènement sans le dissoudre dans une histoire processuelle ? La sociologie des conjonctures critiques ou des situations révolutionnaires, par exemple, offre de multiples façons de circonscrire et borner temporellement, de qualifier voire disqualifier, ces changements politiques de grande ampleur. Mais d’autres objets historiques méritent également un croisement des regards et des disciplines.

Quelles méthodes mobiliser ? La multiplication de sources aussi diverses que possible est devenue la règle : autobiographies, mémoires, sources iconographiques ou audiovisuelles, archives, entretiens permettent d’appréhender un évènement historique par le prisme de multiples points de vue. Cet éclectisme méthodologique, qui n’est pas un exceptionnalisme méthodologique adapté à des situations réputées peu ordinaires, apparait comme une stratégie de contournement de possibles interprétations de sens commun. Pourtant, chaque discipline a ses méthodes de prédilection : faut-il s’en réjouir ou favoriser un pluralisme intégral dans les stratégies de recherche ?

Comment enfin écrire, narrer, transformer la réalité en un texte intelligible et aussi vraisemblable que possible ? Comment restituer dans un langage académique, par exemple, une révolution sans risquer de l’assécher, en ignorant les passions soulevées et les subjectivités mises à l’épreuve ? Quelles stratégies langagières, voire éditoriales, sont nécessaires pour donner à voir la richesse souvent incommensurable des faits historiques ?

Ce sont autant de questions que notre université d’été souhaite explorer en profondeur, en conjuguant des réflexions méthodologiques et épistémologiques et des études de cas, qui nous permettront (aussi) d’aborder les dynamiques de circulation, de diffusion et de patrimonialisation de l’histoire, les manières dont les historiens et les littéraires instaurent un dialogue avec la société et le large public, et les raisons se trouvant à l’origine du grand succès que les narrations fictionnelles de l’histoire (qu’elles soient littéraires ou cinématographiques) connaissent aujourd’hui, à une époque où, paradoxalement, la possibilité de conserver, dans un espace virtuel, chaque geste quotidien, aussi insignifiant soit-il, s’accompagne d’une lacune de mémoire, de conscience historique et de conscience collective.

Méthodologie générale de l’UEE

Bien que, contrairement aux années précédentes, cette édition se déroule en ligne, les activités comprennent, comme lors des précédentes éditions de l’UEE, des conférences plénières (le matin) et des ateliers thématiques (l’après-midi). Chaque conférence, d’une durée de 30 min., sera suivie d’une discussion avec la salle d’environ 20 minutes. Quant aux ateliers thématiques, les responsables d’ateliers prendront contact avec les participants quelques semaines avant le début de l’UEE, et pourront les réunir pour préciser les modalités de déroulement de l’atelier et pour entamer le travail sur les textes et matériels choisis. Ce travail préparatoire et la mise en commun pendant les trois jours d’atelier aboutirons à la présentation finale des résultats et éventuellement à la rédaction d’un texte qui sera mis en ligne sur le site du réseaux OFFRES.

Les ateliers  se tiennent en parallèle sur toute la durée de l’UEE et se déroulent en cinq séances réparties comme suit (proposition non contraignante) :

  • 3 séances de travail en équipe (5-7 juillet) ;
  • 1 séance de rédaction en commun (8 juillet) ;
  • 1 séance plénière de présentation des résultats des ateliers (9 juillet).

Liste des ateliers

Voir ici les argumentaires détaillés et les bibliographies des ateliers.

ATELIER N° 1 –  Régimes politiques hybrides. L’histoire récente des démocraties autoritaires
Responsables d’atelier :
Diana Margarit (Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi)
Corneliu Bilba (Université Alexandru Ioan Cuza de Iasi)

ATELIER N° 2  – Quand les idées philosophiques rencontrent les récits historiques
Responsables de l’atelier :
Michal Kozlowski (Université de Varsovie)
Radmila Jovanovic Kozlowski (Université de Zagreb)

ATELIER N° 3 – Science-fiction et conflits sociaux : altérité, marginalisation, dynamiques intersectionnelles
Responsable d’atelier :
Daniele Comberiati (Université Paul-Valéry Montpellier 3)

ATELIER N° 4 – Histoire et Pop culture : des relations en mutation, une ambiguïté cultivée
Responsables d’atelier :
Pierre-Guillaume Paris
Thomas Vogel

ATELIER N° 5 – Les pirates ont-ils une histoire ? Faire et défaire l’histoire (politique) à partir des marges… liquides
Responsables d’atelier :
Momchil Hristov (Sofia)
Orgest Azizaj (Tirana/Paris)

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Une histoire de la quantification: Problemes et perspectives en Europe centrale

Date : les jeudis à 9 h 30
Lieu : en ligne, salle YT211, Faculté des humanités, Université Charles (FHS UK)
Enseignant : Mátyás Erdélyi (CEFRES / FHS UK)
Langue : anglais

Présentation

Our task in this course is to explore the application and diffusion of statistical thinking in Central Europe in the long nineteenth century. Statistical thinking is not merely investigated as an academic discipline, but the course will look at practical uses of statistical methods ranging from the public sphere to the private economy that constantly exploited advances in statistical mathematics and probability theory. It thus plans to reconcile specific forms of statistical knowledge about society and economy with their equally diverse forms of application by natural and social scientists, private and public clerks, and other intellectuals.

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