Entre empêchement et engagement. Journée d’étude

ENTRE EMPÊCHEMENT ET ENGAGEMENT. Les sciences humaines et sociales depuis l’invasion russe de l’Ukraine

Journée d’étude internationale dans le cadre du programme de bourses non-résidentielles du CEFRES pour les chercheur-euses ukrainien-nes en sciences humaines et sociales, 2023

Lieu : CEFRES, Na Florenci 1420/3, Prague
Date : 19-20 septembre 2023
Il est également possible de participer en ligne, pour recevoir le lien inscrivez-vous à l’adresse cefres@cefres.fr
Langue : anglais

Programme

Mardi 19 septembre 2023 

14:30 Welcome Address by HE Alexis Dutertre, Ambassador of France to the Czech Republic

14:45 Opening remarks by the Organizers

EVOLUTIONS: DISCURSIVE AND EPISTEMOLOGICAL SHIFTS IN RESEARCH ON/IN UKRAINE (1)

Modératrice : Sylvie Archaimbault (CNRS-Sorbonne Université)

15:00 Nataliia Romanyshyn (Lviv Polytechnic National University): Conceptualizing national identity: new methodological perspective and approaches

15:30 Vadym Osin (Dnipro University of Technology): Themes of the political science dissertations in Ukraine (1993-2022): Overcoming postcoloniality

16:00 Pause café

EVOLUTIONS: DISCURSIVE AND EPISTEMOLOGICAL SHIFTS IN RESEARCH ON/IN UKRAINE (2)

Modératrice : Luba Jurgenson (Sorbonne University, Paris)

16:30 Oksana Dovgopolova (I.I.Mechnikov National University): Thinking on the imperial heritage in Odesa (Ukraine)

17:00 Vyacheslav Grekov (Ukrainian Institute of Physics and Technology): Imperial-Soviet heritage of Ukraine: rethink impossible forget

17:30 Closing remarks of the first day

19:00 Dîner

Mercredi 20 septembre 2023

IMPEDIMENTS: MAPPING THE LANDSCAPE

Modérateurs : Kateřina Čapková (Institute for Contemporary History, Czech Academy of Sciences) and Ota Konrád (Faculty of Social Sciences, Charles University)

10:00 Igor Serdiuk (Poltava National Pedagogical University): Quality of life in Ukraine in the 18th and 19th centuries: sources, markers, interpretations

10:30 Maria Maioroshi (Uzhhorod National University): Research on Church at/in War: Contemporary stakes in historical perspective

11:00 Dmytro Yanov (Odesa archaeological museum, National Academy of Sciences of Ukraine): Export of cultural property from Ukraine: state policy and the practice of conducting art expertise

11:30 Pause café 

SOLUTIONS: METHODS AND INNOVATIONS (1)

Modératrice : Valeriya Korablyova, PhD (Faculty of Social Sciences, Charles University, Prague)

12:00 Elina Paliichuk (Borys Grinchenko Kyiv Metropolitan University): Fight or flight, or how Ukrainians struggle for science commitment: exploring human trafficking vulnerabilities during the war

12:30 Yevhenii Tkachenko (Yaroslav Mudryi National Law University): How has the research methodology on minority rights protection changed since the full-scale aggression of Russia against Ukraine?

13:00 Pause déjeuner 

SOLUTIONS: METHODS AND INNOVATIONS (2)

Modératrice : Kamila Urban (Slovak Academy of Sciences) 

14:30 Natalia Tsybuliak (Berdyansk State Pedagogical University): Isolation and migration: conceptual approaches to understand the phenomenon in war times

15:00 Nataliia Zachosova (Bohdan Khmelnytsky National University of Cherkasy): How education can be used for forming security-oriented economic behavior of individuals: changes in the full-scale invasion period

15:30 Pause café 

SOLUTIONS: METHODS AND INNOVATIONS (3)

Modératrice : Ioana Cîrstocea (CNRS-CEFRES) 

16:00 Igor Lyman (Berdyansk State Pedagogical University): Progress of the initiative “Ukrainian Science Diaspora” as a response to the challenges caused by the Russian invasion of Ukraine

16:30 Andrii Pastushenko (Oxford University, Simon Kuznets Kharkiv National University of Economics): An academia in the war through the lens of personal experience

17:00 Pause café 

17:30 Yana Shliabanska & Louisa Martin Chevalier (Sorbonne University): A women composer in the war: musical closing (and opening)

18:30 Eva Voldřichová-Beránková (Vice-Rector for International Relations, Charles University): Closing Remarks

19:00 Vin d’amitié

Organisateur.ice.s :

  • Mateusz Chmurski, PhD (CEFRES, Prague)
  • Prof. Oksana Dovgopolova (Université Nationale I. I. Mechnikov, Odesa)
  • Prof. Luba Jurgenson (Sorbonne Université, Paris)
  • Valeriya Korablyova, PhD (Faculté des sciences sociales, Université Charles, Prague)
  • Stanislav Tumis, PhD (Faculté des arts, Université Charles, Prague)

Comité scientique :

  • Prof. Eva Voldřichová-Beránková (Vice-Rector for International Relations, Charles University)
  • Prof. Sylvie Archaimbault (CNRS-Sorbonne Université)
  • Prof. Ota Konrád (Faculty of Social Sciences, Charles University)
  • Kateřina Čapková, PhD (Institute for Contemporary History, Czech Academy of Sciences)
  • Ioana Cîrstocea, PhD HDR (CNRS-CEFRES)

Partenaires :

  • CEFRES (UMIFRE 13, UAR 3138, CNRS-MAEE), Prague
  • Cultures et sociétés d’Europe orientale, balkanique et médiane
    (UMR 8224 Eur’ORBEM, CNRS-Sorbonne Université), Paris
  • Centre de recherche « Ukraine in a Changing Europe », Faculté des sciences sociales, Université Charles (IMS FSV UK), Prague
  • Département d’études est-européennes, Faculté des arts, Université Charles (ÚVS FF UK), Prague
Argument scientifique

Dans le contexte de l’invasion russe de l’Ukraine, nous aimerions réfléchir collectivement aux empêchements auxquels sont confrontées les sciences humaines et sociales tant en Ukraine qu’à l’étranger, mais aussi examiner les engagements qui se sont développés ces dernières années pour contourner ceux-ci par des innovations dans les méthodes, les objets et les modalités de conduite de la recherche.

Ces dernières années, en Ukraine comme ailleurs, de nombreux domaines de recherche deviennent de plus en plus souvent inaccessibles, que ce soit du fait de guerres, d’importants risques de sécurité, de crises sanitaires, de la montée de l’autoritarisme (sous quelque forme que ce soit), de tensions diplomatiques, ou plus simplement d’interdictions (juridiques, politiques, éthiques…), etc. Certains domaines comportent des risques de sécurité, y compris de privation de liberté (chercheurs poursuivis en justice, incarcérés ou faisant l’objet de pressions), et certains champs et sources sont rendus inaccessibles (Frangville, Merlin, Sfeir, Vandamme 2021). La situation politique et géopolitique entrave certains objets d’enquête et compromet le travail indépendant de recherche, tandis que les chercheurs abordant certains sujets sont considérés comme suspects. Ainsi, la journée d’étude a pour objectif de mener une réflexion dans trois domaines principaux :

  1. Etat des lieux : empêchements et difficultés

Les situations d’empêchement peuvent favoriser la réflexivité des chercheurs dans la pratique de leur discipline, mais aussi dans leur rôle social. C’est pourquoi le premier panel invite à des communications qui interrogent la connaissance dans des situations d’empêchement, dans le contexte de la guerre en Ukraine. Les thèmes envisageables comprennent des interrogations réflexives sur le travail de terrain et les objets empêchés, mais aussi sur les acteurs de la recherche, les activités et les libertés académiques dans le contexte de la guerre.

  1. S’adapter : méthodes, solutions, innovations

La journée d’étude a également pour ambition de questionner le lien entre l’empêchement et l’engagement : comment les méthodes et les modèles de recherche s’adaptent-ils (ou tendent-ils à s’adapter) à des contextes empêchés, en particulier depuis le début de la guerre en Ukraine ? Des communications consacrées à des projets et des réflexions sur la connaissance dans des conditions de guerre sont les bienvenues : des initiatives qui mettent en relation des chercheurs, préservent des réseaux de recherche, protègent et (ré)organisent des sources, adaptent des activités pédagogiques à l’aide d’outils innovants et interactifs, développent diverses formes de solidarités académiques.

  1. Ruptures, retours, réajustements : regards croisés

Une dernière table ronde sera consacrée aux stratégies et aux synergies développées entre les chercheurs d’Ukraine et d’autres pays européens, en particulier dans le cas des collaborations en cours (et à venir) avec la République tchèque, la France et les pays d’Europe centrale. Nous souhaitons discuter des solutions qui sont déjà mises en œuvre, des initiatives qui se développent sur le long terme et de la manière dont les perspectives de la guerre, de l’intérieur et de l’extérieur, favorisent ou inhibent les efforts de recherche, ainsi que des conclusions (préliminaires) qui peuvent être formulées à ce stade. Ce panel invite également à une réflexion épistémologique sur la nécessaire reconsidération qui attend les sciences humaines et sociales européennes, en particulier la nécessité de décentraliser des perspectives de recherche souvent russocentriques.

Bourses non-résidentielles du CEFRES pour les chercheuses et chercheurs ukrainiens en sciences humaines et sociales

Cette journée d’étude s’inscrit dans le programme de bourses non-résidentielles en sciences humaines et sociales pour les chercheurs et chercheuses ukrainien-nes du CEFRES, en étroite collaboration avec le ministère des Affaires étrangères et européenes de la République française, l’Ambassade de France et l’Institut français en Ukraine ainsi que le centre de recherche « Ukraine in a Changing Europe » de la Faculté des sciences sociales, le Département d’études est-européennes de la Faculté des arts de l’Université Charles et l’Institut d’histoire contemporaine de l’Académie tchèque des sciences (voir https://cefres.cz/fr/20936).