La fin des cinq solitudes ?

La fin des cinq solitudes ? Pour une carte linguistique et culturelle du Montréal contemporain

Sixième session du Séminaire interdisciplinaire francophone du CEFRES 2023-2024 : La carte et la frontière.
En 2023, nous avons commencé par interroger l’acte même de délimiter et de représenter (un territoire, une période, une trajectoire), bref, à l’aide du feu croisée de nos disciplines respectives, interroger la carte et la frontière.

Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Date : le vendredi 10 mai 2024 de 10h00 à 12h CET
Langue : français

Intervenant : Eva Voldřichová – Beránková  (Faculté des Lettres, Université Charles)
Discutant : Mateusz Chmurski (CEFRES)

Résumé

En 1945, Hugh MacLennan a publié son célèbre roman Deux solitudes, dans lequel il a analysé l’aliénation culturelle existant entre les populations francophones et anglophones de la métropole québécoise. La langue, mais aussi la religion, les facteurs financiers ou socioprofessionnels ont traditionnellement séparé ces deux communautés de base, habituées depuis trois siècles à vivre l’une à côté de l’autre, plutôt qu’ensemble. Depuis les années 1980, dans le contexte d’un intérêt académique nouvellement éveillé pour la littérature et la culture yiddish de Montréal, une « troisième solitude » a été discutée comme un phénomène caractérisant le destin de certaines diasporas juives au Canada. À peu près à la même époque, on a assisté à une renaissance politique et culturelle des Premières Nations et des Inuits, dont l’expérience de vie se trouve souvent qualifiée de « quatrième solitude ». Enfin, la « cinquième solitude » est fréquemment évoquée aujourd’hui par les auteurs des « littératures migrantes », c’est-à-dire les immigrants, leurs descendants et les Québécois de souche qui ont choisi de thématiser dans leurs œuvres les questions de l’exil, des transferts culturels, de la mémoire collective, etc. Montréal apparaît ainsi historiquement comme une « ville aux cinq solitudes ». À partir de l’exemple de certains quartiers, nous montrerons comment les différentes communautés linguistiques et culturelles se sont inscrites dans la forme de la ville, comment elles ont progressivement « débordé » dans l’espace et dans le temps, comment elles ont représenté la métropole canadienne dans leurs œuvres littéraires et à quoi ressemble la carte linguistique, culturelle et mentale du Montréal contemporain. De quels outils le Premier ministre fédéral Justin Trudeau dispose-t-il réellement pour « mettre fin au traumatisme des solitudes historiques », comme il l’a promis récemment ?

Voir le programme complet du séminaire 2023-2024 ici.