Mucha Epopée slave

Panslavisme ou nationalisme romantique ?

Panslavisme ou nationalisme romantique ? Le cas des Serbes de Pest-Buda dans la 1ère moitié du XIXe siècle

2e session du Séminaire du CEFRES

Date : mercredi 2 mars 2022 à 16h30
Lieu : au CEFRES et en ligne (pour vous inscrire, écrivez à l’adresse : claire(@)cefres.cz)
Langue : anglais
Avec : Dušan Ljuboja (doctorant de l’Université ELTE, Budapest, associé au CEFRES)

Résumé

« Le nationalisme est un vaste champ de recherche qui englobe différentes écoles de pensée, divisées ordinairement entre d’un côté les modernistes et de l’autre les primordialistes. Le phénomène de construction de la nation est généralement vu comme un concept moderne découpé en plusieurs phases dont l’âge de changement des ordres sociaux ou l’âge de la montée du capitalisme industriel, des nouvelles technologies et de l’information. La question de savoir si les nations émergentes peuvent prétendre à une existence qui précèderait l’ère moderne importe finalement peu. Les mouvements nationalistes connaissent un certain nombre de régularités. Les chercheurs ont conçu à cet égard des outils méthodologiques agissant comme des lentilles à travers lesquelles nous pourrions déterminer le stade de développement d’un certain mouvement national. L’un de ces outils est le cadre développé par Joep Leerssen, historien néerlandais, qui propose le concept de « nationalisme culturel ». Cette théorie, parmi d’autres, est au fondement de ma tentative visant à déterminer si un certain mouvement, indépendamment de son stade de développement, peut remplir les critères requis pour être qualifié de national, et, si ce n’est pas le cas, à déterminer les raisons pour lesquelles cette qualification doit lui être refusée.

Ma présentation tentera de définir les caractéristiques des mouvements nationaux panslave et serbe dans la première moitié du XIXe siècle. Il est intéressant d’observer leur corrélation, et plus précisément, l’impact du premier sur le second. En fournissant des éléments de compréhension des raisons pour lesquelles le panslavisme ne s’est jamais pleinement développé comme un genre de « nationalisme culturel », je démontre que, néanmoins, son influence sur les mouvements nationaux slaves émergents a été cruciale, notamment dans le cas de la Serbie. Dans les décennies antérieures à la révolution de 1848, l’idée d’une coopération des Slaves du Sud s’est développée et a conduit à la montée de l’illyrisme et du yougoslavisme qui ont tous deux défini une trajectoire de développement propre aux mouvements nationaux qu’ils englobaient. »