Anger in Belarus, Cross Perspectives on an Unexpected Unrest

Séminaire/wébinaire international

Lieu : CEFRES (Na Florenci 3, Prague 1)
Date : le 16 septembre 2020, 17h − 19h
Organisateur : CEFRES
Langue : anglais

Le séminaire se tiendra simultanément en présentiel et en ligne. Compte tenu des contraintes sanitaires, il est nécessaire de s’inscrire pour participer. Pour vous inscrire, contactez-nous à l’adresse suivante : cefres@cefres.cz

Il est également possible de suivre le séminaire en ligne, à l’adresse suivante : https://us02web.zoom.us/j/85162249844

Le séminaire sera également retransmis en direct sur la page Facebook du CEFRES : https://www.facebook.com/cefres

 Argumentaire

Depuis juin 2020, la Biélorussie est le cadre d’une série de manifestations populaires qui menace le régime autoritaire d’Alexander Lukashenko, au pouvoir depuis 1994. Cet événement inattendu soulève d’importantes questions qui seront examinées au cours de ce séminaire : sur la genèse de ce soulèvement sans précédent et les facteurs qui sont à son origine, sur les caractéristiques, les modalités et les significations de ces manifestations, sur leur capacité de rallier ou non la majorité de la population biélorusse, sur les effets déjà perceptibles de ces événements sur les relations entre la Biélorussie et la Russie, sur le rôle que pourrait jouer l’Union Européenne, etc… Ce séminaire rassemblera des chercheurs et des experts venus de différents pays avec l’ambition de comparer leurs analyses et les scénarios possibles. 

Modération

Jérôme Heurtaux, directeur du CEFRES, auteur de Pologne 1989. Comment le communisme s’est effondré, Codex, 2019.

Intervenants

Ronan Hervouet, Professeur associé à l’université de Bordeaux auteur de A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus, à paraître aux éditions Berghahn Books, en 2021.

Anaïs Marin, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Biélorussie, chercheuse au Centre de civilisation française et d’études francophones de l’université de Varsovie et chercheuse associée du programme Russie et Eurasie de Chatham House.

Alena Marková, Maître de conférence au Département de sociologie historique à la Faculté des humanités de l’Université Charles (Prague) et chercheuse sur les processus nationaux en Europe centrale et orientale. Titre de sa thèse : « The Belarusization Episode’ in the Process of Formation of the Belarusian Nation ».

Daniela Kolenovská, Directrice du département d’études russes et d’Europe orientale à l’Institut des études internationales de la Faculté des sciences sociales (Université Charles). Spécialiste de l’histoire moderne russe ainsi que de la politique étrangère du pays. Dans ce contexte, elle s’occupe également de l’alternative antisoviétique du développement national biélorusse en exil depuis 1917.

Présentation détaillée des intervenants 

Ronan Hervouet est professeur associé à l’université de Bordeaux au Centre Émile Durkheim. Il a préalablement enseigné l’économie et les sciences sociales à la European Humanities University de Minsk de 1999 à 2001, puis a dirigé le Franco-Belarusian Center of political Sciences and European Studies de Minsk de 2009 à 2012. Après Datcha blues. Existences ordinaires et dictature en Biélorussie (Belin, 2009), un deuxième livre vient de paraître en français : Le goût des tyrans. Une ethnographie politique du quotidien en Biélorussie, Le Bord de l’eau, 2020. Sa traduction anglais paraîtra en mars 2021 : A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus, Berghahn Books, 2021).

Alena Marková est professeur au Département des sciences historiques de la Faculté des humanités de l’Université Charles. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine de l’Europe de l’Est, le nationalisme, la construction et l’identité nationale, et la transformation post-socialiste. Elle est garante et coordone plusieurs projets académiques tchèques et internationaux (4EU+ European Universities Alliance, GAČR, SVV CU…). Elle est membre du comité de rédaction du Journal of Belarusian Studies (Brill). Son dernier livre, The Road Toward Soviet Nation. Nationality Policy of Belarussization, 1924-1929 (Šliach da savieckaj nacyji. Palityka bielarusizacyji, 1924-1929, Minsk 2016) a reçu le prix de la meilleure monographie historique 2016 pour les études Biélorusses par le conseil d’experts de l’International Congress of Belarusian Studies (Varsovie).

 

 

 

De la Bohême à l’Adriatique et retour : l’invention de la topographie du patrimoine centre-européen, entre paradigme impérial et contingences nationales (1900-1940)

Conférence de Daniel Baric 

Lieu : Institut d’Histoire de l’Art (Husova 4, Prague 1)
Date et horaires : 22 mai 2019  à 16h30
Organisateurs : CEFRES, ÚDU AV ČR

Daniel Baric

Après des études en histoire et dans les domaines germanique, slave et hongrois à Paris, Berlin et Budapest, Daniel Baric a enseigné au département d’allemand de l’université de Tours avant de rejoindre au sein de l’UFR d’Études slaves de Sorbonne Université le département de BCMS (bosniaque-croate-monténégrin-serbe).
Ses recherches portent sur les transferts culturels et l’interculturalité en Europe centrale, en particulier dans l’Empire des Habsbourg.

Contenu de la conférence

La question de l’élaboration d’une politique du patrimoine et son appropriation par les acteurs locaux prend place dans une réflexion plus large sur la nature des liens entre le centre du pouvoir impérial, en l’occurrence autrichien, et ses périphéries orientales.

Le cadre géographique et historique de la recherche menée actuellement par Daniel Baric est double, à la fois danubien, centré sur les institutions impériales viennoises à l’origine de cette politique patrimoniale, et sud-est européen, en prenant pour terrain d’étude privilégié les provinces les plus périphériques de l’Autriche-Hongrie, la Bosnie-Herzégovine sous administration austro-hongroise (1878-1918) et la côte adriatique.

La réflexion porte sur les conséquences matérielles et intellectuelles de la césure que représente la disparition du cadre impérial austro-hongrois dans la politique de catalogage et de mise en valeur du patrimoine.

Ce sont en effet les mêmes archéologues (Carl Patsch à Sarajevo puis Vienne, Anton Gnirs à Pula puis à Loket) qui durent trouver dans un cadre étatique bouleversé, ayant subi les conséquences de l’écroulement des structures impériales, des formes nouvelles de protection du patrimoine à travers la création de nouveaux musées et de nouvelles chaires universitaires.

Dans les deux cas, il s’agit de savants nés en Bohême, formés à Prague, qui furent envoyés dans les provinces slavophones du Sud de l’Autriche-Hongrie et qui achevèrent leurs travaux une fois retournés en Bohême et en Autriche.

L’empreinte décisive des travaux archéologiques consacrés à la présence romaine se trouva modifiée par un éloignement de leurs premiers terrains d’exploration et plus fondamentalement encore par les bouleversements politiques : l’importance stratégique des études sur la romanisation et la latinité impériale à l’époque austro-hongroise s’estompe au profit d’un paradigme archéologique médiéval et national.

On examinera par conséquent le lien entre biographie et topographie à la lumière de nouvelles recherches autour de manuscrits (en particulier de nature autobiographique) en voie de publication.

Bibliographie de Daniel Baric 

Publication
1. Langue allemande, identité croate. Au fondement d’un particularisme culturel, Paris, Armand Colin, 2013. (Croatian translation : Zagreb, Leykam, 2015)

En tant qu’éditeur
2. Identités juives en Europe centrale, des Lumières à l’entre-deux-guerres, with Tristan Coignard and Gaëlle Vassogne, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2014.

3. Archéologies méditerranéennes, Revue germanique internationale, 2012.

4. Mémoire et histoire en Europe centrale et orientale, with Jacques Le Rider and Drago Roksandić, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.

http://lettres.sorbonne-universite.fr/BARIC-Daniel?lettre=b

 

Les deux visages du nationalisme contemporain

Les deux visages du nationalisme contemporain

Conférence de Alain Dieckhoff, directeur du CERI (Centre de recherches internationales), Science Po Paris

Où : Pražské kreativní centrum (Staroměstské nám. 4/1, 110 00 Prague 1, Studio)
Quand : vendredi 12 avril, 10-12h
Organisateurs : CEFRES, Faculté des sciences sociales UK, Institut français de Prague
Langue : anglais

Résumé

L’idée de la « fin du nationalisme » a été partagé par beaucoup depuis la fin de la guerre froide. Cependant, cela s’est avéré être profondément faux. La nationalisme demeure un phénomène fort, que ce soit sous la forme du séparatisme, ou du populisme national.
La mondialisation n’est pas par essence, anti-nationaliste, ce qui est prouvé par le nationalisme à longue distance.

Une conférence animée par  Eliška Tomalová et Jérôme Heurtaux

L’élaboration de la politique historique en Pologne et le rôle politique des historiens

L’élaboration de la politique historique en Pologne et le rôle politique des historiens

Conférence de Valentin Behr (Université de Varsovie, The Robert Zajonc Institute for Social Studies and Centre for French Studies)

: Bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Quand : 28 mars 2019, 14h
Organisateur : CEFRES
Langue : anglais

Résumé

Cette conférence sera consacrée à la politique historique en Pologne. J’expliquerai d’abord pourquoi j’utilise la notion de « politique historique » et en quoi elle diffère de la notion plus courante de « politiques mémorielles ». J’illustrerai également ma thèse en rappelant l’histoire et les activités de l’Institut polonais du souvenir national (IPN), qui est en quelque sorte, similaire à d’autres institutions des pays post-communistes comme l’Institut Gauck allemand ou encore l’Institut tchèque pour l’étude des régimes totalitaires (USTR). Ensuite, je montrerai comment la politique historique façonne une sorte de récit officiel du passé, en évoquant certaines des publications de l’IPN. Enfin, je proposerai une réflexion plus générale sur le rôle et la contribution des historiens aux usages politiques qui sont faits du passé, en esquissant une perspective historique plus large prenant lieu à partir de la fin de la seconde guerre mondiale.

Revisiting Thing Theory. An Ethnography of Prison Worlds

Conférence de Didier Fassin

Lieu : Faculté des lettres de l’Université Charles, náměstí Jana Palacha, 2e étage, salle 200
Horaire : 17 h
Organisateurs : Institut d’éthnologie de la Faculté des lettres de l’Université Charles et CEFRES
Langue : anglais

Didier Fassin est directeur d’études en anthropologie politique et morale à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS, Paris) et James D. Wolfensohn Professor de sciences sociales à l’Institute for Advanced Study de Princeton. Anthropologue et sociologue, il a conduit des études de terrain au Sénégal, en Équateur, en Afrique du Sud et en France. Après des études de médecine, diplômé d’épidémiologie et de santé publique, il s’est spécialisé en maladies internes et infectueuse, et a mené ses premières recherche dans le domaine de l’anthropologie médicale sur l’épidémie du SIDA et les questions de santé mondiale. Il développe par la suite l’anthropologie morale critique comme champ de recherche pour explorer la signification historique, sociale et politique des formes morales en jeu dans les choix et l’action quotidiens et dans la mise en place des politiques nationales  et des relations internationales. Plus récemment, il a mené des recherches ethnographiques sur l’État au moyen d’une étude des politiques urbaines et du système carcéral. Il travaille actuellement sur une théorie de la peine, sur la politique de la vie et les sciences sociales dans l’espace public. Ces recherches ont fait l’objet d’une Tanner Lecture, d’une conférence Adorno et d’interventions à la Royal Swedish Academy of Sciences. Il publie régulièrement dans les journaux .

Parmi ses récentes monographies, mentionnons :

  • La Force de l’ordre. Une anthropologie de la police des quartiers , Paris: Le Seuil, collection La Couleur des idées, 2011
  • Économies morales contemporaines (avec Jean-Sébastien Eideliman), Paris: La Découverte, collection Bibliothèque de l’Iris, 2012
  • Juger, réprimer, accompagner. Essai sur la morale de l’État (avec Yasmine Bouagga, et al.) Paris : Seuil, 2013
  • La question morale. Une anthologie critique (avec Samuel Lézé), Paris : Presses Universitaires de France, 2013
  • L’Ombre du monde. Une anthropologie de la condition carcérale , Paris: Seuil 2017
  • Punir. Une passion contemporaine , Paris, 2017
  • La vie. Mode d’emploi critique, Paris : Seuil, 2018

La conférence s’inscrit dans le cyle « Ethnographie et théorie » organisée par l’Institut d’ethnologie de la Faculté des lettres de l’Université Charles.

Michael Werner : La musique, un art universel ?

La musique, un art universel ? Internationalisation de la vie musicale et construction de la nation en Europe au XIXe siècle

Une conférence de Michael Werner (CNRS-EHESS) dans le cadre de la journée d’étude « Quand tous les chemins menaient vers Paris »

Horaires et lieu : 18h-19h30 à l’Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français avec traduction simultanée en tchèque

Résumé 
Dans la conférence, on reviendra sur les transformations de la vie musicale en Europe au 19e siècle, en particulier relatives au concert. On assiste en effet à un phénomène paradoxe : d’un côté une véritable internationalisation, fondée, entre autres, sur la mobilité des musiciens, la constitution d’un répertoire, l’émergence d’un marché et d’une presse spécialisée ou encore la professionnalisation des métiers de la musique. De l’autre une nationalisation progressive des schèmes interprétatifs de la musique et des phénomènes de réception, voire l’appropriation de la musique par les mouvements nationaux. On proposera quelques outils d’analyse permettant d’éclairer ces mutations et de les inscrire dans une histoire croisée des cultures en Europe.

Michael Werner est directeur de recherche au CNRS et directeur d’études à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales à Paris. Spécialiste de l’histoire socioculturelle des relations franco-allemandes aux XVIIIe-XXe siècles, il a introduit, avec Michel Espagne, le champ de recherche sur les transferts culturels, plus tard élargi, avec Bénédicte Zimmermann, au concept d’histoire croisée. Parmi ses objets de recherche figurent les transferts culturels entre la France et l’Allemagne, l’histoire croisée des disciplines des sciences humaines et sociales, en particulier des études littéraires, ainsi que celle des pratiques sociales de la musique. C’est sur ce dernier domaine que se concentrera la conférence qu’il tiendra à Prague.

Quelques publications

  • Begegnungen mit Heine. Berichte der Zeitgenossen, Hambourg, 1973, 2 vol.
  • avec Michel Espagne, « La construction d’une référence culturelle allemande en France: genèse et histoire (1750-1914) », Annales. Économies, Sociétés, Civilisations 42, 1987, n° 4, p. 969-992.
  • avec Bénédicte Zimmermann (éds.), De la comparaison à l’histoire croisée, Paris, 2004.
  • « Musikgeschichte als « Histoire croisée ». Zu den Verflechtungen des Musiklebens », in Anne-Madeleine Goulet, Gesa zur Nieden (dir.), Europäische Musiker in Venedig, Rom und Neapel (1650-1750) / Les musiciens européens à Venise, Rome et Naples (1650-1750), Kassel, Laaber, 2015, p. 49-67.

Illustration : The Piano Lesson, Edmund Blair Leighton (1896)