Histoires déplacées sans traces et traces du passé sans histoire

Le CEFRES et l’Université Primorska organisent le premier webinaire Proteus dans le cadre du programme bilatéral PHC (Partenariat Hubert Curien) Proteus.

Quand : Mercredi 14 avril 2021, de 14h00 à 18h00
Où : En ligne (voir le lien ci-dessous)
Langue : Anglais
Organisateurs : CEFRES et Université de Primorska
Financement et évaluation : Campus France, Institut français de Slovénie, Agence de recherche slovène, MEAE et MESRI,  Ministère des sciences slovène.

Ce webinaire s’intéresse aux représentations actuelles du « démantèlement » et du « re-membrement » des empires intra- et extra-européens, suite à la Première puis à la Seconde Guerre mondiale, qui ont refondu les populations, les paysages, les frontières, les historiographies, les appartenances et les mémoires. Aujourd’hui, alors que les pays européens s’efforcent de former un monde, un espace et une histoire en commun, ils restent réticents à aborder ces héritages fantomatiques des empires et des guerres qui ont entraîné le déplacement forcé et la disparition de millions de personnes, comme les minorités ethniques expulsées de Prusse orientale et de Silésie, les Allemands des Sudètes et de Bucovine, les Italiens de l’ex-Yougoslavie, les Portugais d’Angola et du Mozambique, entre autres. 

Comment et pourquoi certains souvenirs des déplacements ont-ils été effacés, ignorés, oubliés, et d’autres sont-ils entrés dans les mémoires et commémorés ? De quelle manière ont-ils encore de l’importance aujourd’hui en Europe et au-delà ? Dans quelles circonstances, certaines caractéristiques du passé sont-elles restées si persistantes et résilientes ?

L’objectif du webinaire proposé est de répondre à ces questions en explorant des mémoires collectives parallèles, offrant des images qui chacune se reflète dans l’autre : les mémoires des personnes déplacées, et les mémoires de ceux qui sont restés et/ou ont (re)peuplé les espaces culturels et physiques après eux. A partir d’études de cas spécifiques de mouvements de dépeuplement et de repeuplement liés à l’histoire européenne troublée du XXème siècle et aux vestiges des empires et des guerres, nous avons l’intention d’explorer ce que les mémoires et les silences font aux lieux et ce que les lieux font aux mémoires et aux silences.

 

Programme

14h00 – 14h20

Courte présentation du Programme Proteus par Valentine Morel, attachée de coopération scientifique et universitaire au Ministère des Affaires étrangères français en Slovénie, et du projet par Michèle Baussant et Katja Hrobat-Virloget

Divisés et déracinés

14h20 – 14h35

Aleksej Kalc
, Académie slovène des sciences et des arts, Institut slovène des migrations (Ljubljana), Université de Primorska, Faculté des sciences humaines (Koper)
Transferts de population et transformations ethniques à Koper et Trieste après la Seconde Guerre mondiale : quelques aspects

14h35 – 14h50

Neža Čebron Lipovec
, Université de Primorska, Faculté des sciences humaines
La « continuité visuelle » du paysage dans une ville contestée : le rôle de l’architecture dans le processus d’enracinement d’une communauté

14h50 – 15h05

Petra Kavrečič
, Université de Primorska, Faculté des sciences humaines
Vivre à la frontière. La vie quotidienne dans la région frontalière d’Istrie après la Seconde Guerre mondiale.

Courte discussion de 15h05 à 15h20, Ghislaine Glasson-Deschaumes, cheffe de projet du Labex Passés dans le présent, Université Paris Nanterre

Pause de 15h20 à 15h30

Refaire, rester et s’implanter

15h30 – 15h45

Felipe Kaiser-Fernandes, CEFRES/ IIAC
Quand les paysages déchirés sont refaits : la politique des bazars post-socialistes en République tchèque.

15h45 – 16h00

Katja Hrobat Virloget
, Université de Primorska, Faculté des sciences humaines
A propos de ceux qui sont venus. Frontières symboliques et questions de « chez soi » après « l’exode » en Istrie.

16h00 – 16h15

Irene Dos Santos, CNRS/URMIS, boursière ICM
Les débris impériaux dans l’Angola post-colonial : le silence de ceux qui sont restés après 1975

Courte discussion de 16h15 à 16h30, Ghislaine Glasson-Deschaumes, cheffe de projet du Labex Passés dans le présent, Université Paris Nanterre

Pause de 16h30 à 16h40

Traces et espaces d’entre-deux

16h40 – 16h55

Maria Kokkinou, CEFRES et Université Charles
Tiehonin : Mémoires persistantes d’espaces transformés

16h55 – 17h10

Johana Wyss, Académie tchèque des sciences/CEFRES et Institut Max Planck d’anthropologie sociale
L’identité silésienne : entre récits hégémoniques et contre-récits

17h10 – 17h25

Michèle Baussant, CNRS, CEFRES (USR3138, CNRS, Mae), Boursière ICM
Histoires déplacées sans traces et traces du passé sans histoire : les Juifs égyptiens en et hors d’Egypte

Discussion de 17h25 à 18h, Ghislaine Glasson-Deschaumes, cheffe de projet du Labex Passés dans le présent, Université Paris Nanterre

 

Pour rejoindre la réunion, cliquez sur le lien suivant : https://us02web.zoom.us/j/87114991116

 

 

                      

 

Le passé au présent : usages de l’histoire et migration à l’époque contemporaine

Webinaire Tandem
organisé par  Catherine Perron  (Centre de recherches internationales de SciencesPo, CERI : Groupe de recherche migrations et mobilitiés et Johana Wyss (Académie tchèque des sciences / CEFRES) avec la collaboration de Michèle Baussant (CEFRES / CNRS) et Maria Kokkinou (CEFRES / Université Charles).

Date : 25 mars 2021, 13h30 à 15h30
Lieu : En ligne (lien Zoom disponible ci-dessous)
Langue : Anglais

Intervenants :

Christophe Bertossi – Centre for Migration and Citizenship, French Institute of International Relations (IFRI), Paris/Department INTEGER, Fellow Institut Convergences Migrations
Jan Willem Duyvendak – Sociology, University of Amsterdam (UvA), /Netherlands Institute for Advanced Study in the Humanities and Social Sciences (NIAS-KNAW), Amsterdam
Nancy Foner – Hunter College and Graduate Center, City University of New York, New York, NY, USA

Ils présenteront le numéro spécial du Journal of ethnic and migration studies : Past in the present : migration and the uses of history in the contemporary era.

Discutants :

Wulf Kantsteiner – School of Culture and society – History subject – Aarhus University – Denmark
Evelyne Ribert – CNRS / Institut interdisciplinaire d’anthropologie du contemporain (IIAC)/ EHESS – Fellow Institut Convergence Migration

Pour plus d’informations sur le programme Tandem, veuillez consulter ce site : https://cefres.cz/fr/programme-tandem.

Pour vous connecter à la réunion, voici le lien Zoom :https://us02web.zoom.us/j/84864576020

   

     

 

Anger in Belarus, Cross Perspectives on an Unexpected Unrest

Séminaire/wébinaire international

Lieu : CEFRES (Na Florenci 3, Prague 1)
Date : le 16 septembre 2020, 17h − 19h
Organisateur : CEFRES
Langue : anglais

Le séminaire se tiendra simultanément en présentiel et en ligne. Compte tenu des contraintes sanitaires, il est nécessaire de s’inscrire pour participer. Pour vous inscrire, contactez-nous à l’adresse suivante : cefres@cefres.cz

Il est également possible de suivre le séminaire en ligne, à l’adresse suivante : https://us02web.zoom.us/j/85162249844

Le séminaire sera également retransmis en direct sur la page Facebook du CEFRES : https://www.facebook.com/cefres

 Argumentaire

Depuis juin 2020, la Biélorussie est le cadre d’une série de manifestations populaires qui menace le régime autoritaire d’Alexander Lukashenko, au pouvoir depuis 1994. Cet événement inattendu soulève d’importantes questions qui seront examinées au cours de ce séminaire : sur la genèse de ce soulèvement sans précédent et les facteurs qui sont à son origine, sur les caractéristiques, les modalités et les significations de ces manifestations, sur leur capacité de rallier ou non la majorité de la population biélorusse, sur les effets déjà perceptibles de ces événements sur les relations entre la Biélorussie et la Russie, sur le rôle que pourrait jouer l’Union Européenne, etc… Ce séminaire rassemblera des chercheurs et des experts venus de différents pays avec l’ambition de comparer leurs analyses et les scénarios possibles. 

Modération

Jérôme Heurtaux, directeur du CEFRES, auteur de Pologne 1989. Comment le communisme s’est effondré, Codex, 2019.

Intervenants

Ronan Hervouet, Professeur associé à l’université de Bordeaux auteur de A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus, à paraître aux éditions Berghahn Books, en 2021.

Anaïs Marin, Rapporteuse spéciale de l’ONU sur la situation des droits de l’homme en Biélorussie, chercheuse au Centre de civilisation française et d’études francophones de l’université de Varsovie et chercheuse associée du programme Russie et Eurasie de Chatham House.

Alena Marková, Maître de conférence au Département de sociologie historique à la Faculté des humanités de l’Université Charles (Prague) et chercheuse sur les processus nationaux en Europe centrale et orientale. Titre de sa thèse : « The Belarusization Episode’ in the Process of Formation of the Belarusian Nation ».

Daniela Kolenovská, Directrice du département d’études russes et d’Europe orientale à l’Institut des études internationales de la Faculté des sciences sociales (Université Charles). Spécialiste de l’histoire moderne russe ainsi que de la politique étrangère du pays. Dans ce contexte, elle s’occupe également de l’alternative antisoviétique du développement national biélorusse en exil depuis 1917.

Présentation détaillée des intervenants 

Ronan Hervouet est professeur associé à l’université de Bordeaux au Centre Émile Durkheim. Il a préalablement enseigné l’économie et les sciences sociales à la European Humanities University de Minsk de 1999 à 2001, puis a dirigé le Franco-Belarusian Center of political Sciences and European Studies de Minsk de 2009 à 2012. Après Datcha blues. Existences ordinaires et dictature en Biélorussie (Belin, 2009), un deuxième livre vient de paraître en français : Le goût des tyrans. Une ethnographie politique du quotidien en Biélorussie, Le Bord de l’eau, 2020. Sa traduction anglais paraîtra en mars 2021 : A Taste for Oppression. A Political Ethnography of Everyday Life in Belarus, Berghahn Books, 2021).

Alena Marková est professeur au Département des sciences historiques de la Faculté des humanités de l’Université Charles. Ses recherches portent sur l’histoire contemporaine de l’Europe de l’Est, le nationalisme, la construction et l’identité nationale, et la transformation post-socialiste. Elle est garante et coordone plusieurs projets académiques tchèques et internationaux (4EU+ European Universities Alliance, GAČR, SVV CU…). Elle est membre du comité de rédaction du Journal of Belarusian Studies (Brill). Son dernier livre, The Road Toward Soviet Nation. Nationality Policy of Belarussization, 1924-1929 (Šliach da savieckaj nacyji. Palityka bielarusizacyji, 1924-1929, Minsk 2016) a reçu le prix de la meilleure monographie historique 2016 pour les études Biélorusses par le conseil d’experts de l’International Congress of Belarusian Studies (Varsovie).

 

 

 

De la Bohême à l’Adriatique et retour : l’invention de la topographie du patrimoine centre-européen, entre paradigme impérial et contingences nationales (1900-1940)

Conférence de Daniel Baric 

Lieu : Institut d’Histoire de l’Art (Husova 4, Prague 1)
Date et horaires : 22 mai 2019  à 16h30
Organisateurs : CEFRES, ÚDU AV ČR

Daniel Baric

Après des études en histoire et dans les domaines germanique, slave et hongrois à Paris, Berlin et Budapest, Daniel Baric a enseigné au département d’allemand de l’université de Tours avant de rejoindre au sein de l’UFR d’Études slaves de Sorbonne Université le département de BCMS (bosniaque-croate-monténégrin-serbe).
Ses recherches portent sur les transferts culturels et l’interculturalité en Europe centrale, en particulier dans l’Empire des Habsbourg.

Contenu de la conférence

La question de l’élaboration d’une politique du patrimoine et son appropriation par les acteurs locaux prend place dans une réflexion plus large sur la nature des liens entre le centre du pouvoir impérial, en l’occurrence autrichien, et ses périphéries orientales.

Le cadre géographique et historique de la recherche menée actuellement par Daniel Baric est double, à la fois danubien, centré sur les institutions impériales viennoises à l’origine de cette politique patrimoniale, et sud-est européen, en prenant pour terrain d’étude privilégié les provinces les plus périphériques de l’Autriche-Hongrie, la Bosnie-Herzégovine sous administration austro-hongroise (1878-1918) et la côte adriatique.

La réflexion porte sur les conséquences matérielles et intellectuelles de la césure que représente la disparition du cadre impérial austro-hongrois dans la politique de catalogage et de mise en valeur du patrimoine.

Ce sont en effet les mêmes archéologues (Carl Patsch à Sarajevo puis Vienne, Anton Gnirs à Pula puis à Loket) qui durent trouver dans un cadre étatique bouleversé, ayant subi les conséquences de l’écroulement des structures impériales, des formes nouvelles de protection du patrimoine à travers la création de nouveaux musées et de nouvelles chaires universitaires.

Dans les deux cas, il s’agit de savants nés en Bohême, formés à Prague, qui furent envoyés dans les provinces slavophones du Sud de l’Autriche-Hongrie et qui achevèrent leurs travaux une fois retournés en Bohême et en Autriche.

L’empreinte décisive des travaux archéologiques consacrés à la présence romaine se trouva modifiée par un éloignement de leurs premiers terrains d’exploration et plus fondamentalement encore par les bouleversements politiques : l’importance stratégique des études sur la romanisation et la latinité impériale à l’époque austro-hongroise s’estompe au profit d’un paradigme archéologique médiéval et national.

On examinera par conséquent le lien entre biographie et topographie à la lumière de nouvelles recherches autour de manuscrits (en particulier de nature autobiographique) en voie de publication.

Bibliographie de Daniel Baric 

Publication
1. Langue allemande, identité croate. Au fondement d’un particularisme culturel, Paris, Armand Colin, 2013. (Croatian translation : Zagreb, Leykam, 2015)

En tant qu’éditeur
2. Identités juives en Europe centrale, des Lumières à l’entre-deux-guerres, with Tristan Coignard and Gaëlle Vassogne, Tours, Presses universitaires François-Rabelais, 2014.

3. Archéologies méditerranéennes, Revue germanique internationale, 2012.

4. Mémoire et histoire en Europe centrale et orientale, with Jacques Le Rider and Drago Roksandić, Rennes, Presses universitaires de Rennes, 2010.

http://lettres.sorbonne-universite.fr/BARIC-Daniel?lettre=b

 

Les deux visages du nationalisme contemporain

Les deux visages du nationalisme contemporain

Conférence de Alain Dieckhoff, directeur du CERI (Centre de recherches internationales), Science Po Paris

Où : Pražské kreativní centrum (Staroměstské nám. 4/1, 110 00 Prague 1, Studio)
Quand : vendredi 12 avril, 10-12h
Organisateurs : CEFRES, Faculté des sciences sociales UK, Institut français de Prague
Langue : anglais

Résumé

L’idée de la « fin du nationalisme » a été partagé par beaucoup depuis la fin de la guerre froide. Cependant, cela s’est avéré être profondément faux. La nationalisme demeure un phénomène fort, que ce soit sous la forme du séparatisme, ou du populisme national.
La mondialisation n’est pas par essence, anti-nationaliste, ce qui est prouvé par le nationalisme à longue distance.

Une conférence animée par  Eliška Tomalová et Jérôme Heurtaux

L’élaboration de la politique historique en Pologne et le rôle politique des historiens

L’élaboration de la politique historique en Pologne et le rôle politique des historiens

Conférence de Valentin Behr (Université de Varsovie, The Robert Zajonc Institute for Social Studies and Centre for French Studies)

: Bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Quand : 28 mars 2019, 14h
Organisateur : CEFRES
Langue : anglais

Résumé

Cette conférence sera consacrée à la politique historique en Pologne. J’expliquerai d’abord pourquoi j’utilise la notion de « politique historique » et en quoi elle diffère de la notion plus courante de « politiques mémorielles ». J’illustrerai également ma thèse en rappelant l’histoire et les activités de l’Institut polonais du souvenir national (IPN), qui est en quelque sorte, similaire à d’autres institutions des pays post-communistes comme l’Institut Gauck allemand ou encore l’Institut tchèque pour l’étude des régimes totalitaires (USTR). Ensuite, je montrerai comment la politique historique façonne une sorte de récit officiel du passé, en évoquant certaines des publications de l’IPN. Enfin, je proposerai une réflexion plus générale sur le rôle et la contribution des historiens aux usages politiques qui sont faits du passé, en esquissant une perspective historique plus large prenant lieu à partir de la fin de la seconde guerre mondiale.