Organisateurs : Michal Šípoš et Luděk Brož (Institut d’ethnologie, Académie tchèque des sciences)
avec le soutien de Strategy AV21, programme: « Global Con icts and Local Interactions: Cultural and Social Challenges » Lieu : Villa Lana, Prague S’enregistrer à la journée d’étude ici! Voir le pdf de l’événement ici.
Argumentaire
As Sherry Ortner famously argued, ethnography in its minimal de nition is “the attempt to understand another life world using the self—as much of it as possible—as the instrument of knowing.” It is hardly surprising that conducting ethnographic research among/with survivors of violence—be it military, community, domestic, sexual, self-in icted or another form of violence— has a strong impact on the researcher. That impact, given the nature of ethnography, then directly translates into issues that are simultaneously personal and epistemological. Implications for the ethnographically knowing subject stretch well beyond feelings of empathy with research participants, as well as beyond the space-time of the eldwork. In this colloquium, we want to address methodological questions connected to knowing violence ethnographically, such as—but not limited to—the following:
When conducting ethnographic eldwork, researchers are often confronted with survivors’ silence or with an urgent need to tell what survivors witnessed and endured. Does that translate into an equally polarised reaction on the side of the researcher?
In other words, can we see increased academic productivity in some cases among ethnographers, but inhibition of speaking-writing in other cases?
How can we speak of trauma of research without inappropriately shifting attention from research subjects to the researcher him- or herself?
The needs of research subjects may significantly shape a researcher’s own trajectory in the eld. Should the researcher let research subjects take control over the project?
Some ethnographers who publicly voice their research agendas are targeted by various actors, including authorities, hate groups or even the perpetrators behind the violence sufered by their research subjects. How can we methodologically conceptualise such encounters as part of ethnographic endeavour? What is the epistemic role of fear in such cases?
Programme
9:20 Accueil
9:50 Mots de bienvenue
10:00-11:00—Conférence plénière n° 1 Veena Das (Johns Hopkins University): The Character of the Possible: Modality and Mood in the Genre of Ethnography
11:00-12:00—Conférence plénière n° 2 David Mosse (SOAS, University of London): Trauma and Ethical Self-Making after Suicide: The Existential Imperative to Respond
12:00-13:00 Déjeuner
13:00-14:00—Conférence plénière n° 3 Jonathan Stillo (Wayne State University): “No One Leaves This Place Except the Dead”: Tuberculosis as a Socially Incurable Disease
14:00-14:15 Pause café
14:15-16:15—Table ronde
avec : Petra Ezzeddine (Université Charles), Jaroslav Klepal, Michal Šípoš and Václav Walach (Académie tchèque des sciences)
Première séance 2018 du séminaire interdisciplinaire « Actualité critique« de l’École normale supérieure (voir infra), organisé en partenariat avec le CEFRES et l’Université Charles, avec le soutien de l’Institut français de Paris.
Lieu : Institut français de Prague, 5e étage Horaires : 17h30-19h30 Organisateurs : Clara Royer, Ondřej Švec (Faculté des lettres de l’Université Charles), Frédéric Worms (ENS Ulm) Langue : anglais Ouvert au public – et en duplex avec l’ENS Ulm
Un débat sur les sciences humaines à l’ère post-factuelle
En duplex avec le séminaire d’Actualité critique de l’ENS : les exposés des intervenants seront prolongés par les débats entre la salle de l’IFP et le séminaire parisien
Intervenants
Jakub Jirsa, philosophe et directeur du département de philosophie et des sciences religieuses (FF UK), spécialiste en philosophie politique ; éditeur de l’ouvrage collectif Idea university (Prague, 2015). Voir ici l’argument de son intervention.
Václav Štětka, sociologue (FSV UK ; Loughborough University), directeur du groupe de recherche sur la communication politique (PolCoRe), auteur de « The Rise of Oligarchs as Media Owners ». Media and Politics in New Democracies. Europe in a Comparative Perspective. Oxford 2015; « The Powers That Tweet: Social Media as News Sources in the Czech Republic » (avec R. Hladík), Journalism Studies, 2015. Voir ici l’argument de son intervention.
Ondřej Švec, philosophe (FF UK), auteur du projet La Rationalité et les pratiques d’argumentation dans l’espace public et éditeur (avec J. Čapek) de l’ouvrage Pragmatic Perspectives in Phenomenology (Routledge, 2017). Voiri ici l’argument de son intervention.
Frédéric Worms, philosophe, directeur adjoint de l’École normale supérieure de Paris, directeur du Centre international d’étude de la philosophie française contemporaine et membre du Comité consultatif national d’éthique, auteur des 100 mots de la République (PUF, coll. « Que sais-je ? », 2017) Voir ici l’argument de sa contribution.
Argument
À une époque où les forums Internet et les réseaux sociaux commencent, pour une large partie de la population, à constituer la première source d’information, suppléant au rôle des médias plus traditionnels tels que la presse, la radio et la télévision, le débat public est caractérisé toujours davantage par la conflictualité des échanges, d’autant plus qu’une partie des représentants politiques pratiquent une prise de parole intempérante et « excluante » qui ne vise pas au consensus, mais à l’humiliation de l’adversaire ou de l’ennemi présumé.
La dégradation du débat public qui en résulte (et qui se manifeste par l’accroissement des violences verbales et physiques dans nos sociétés, l’abstention aux élections et une méfiance généralisée des citoyens envers la représentation politique) représente un défi auquel le monde académique doit répondre en proposant à la fois de nouveaux instruments d’analyse discursive et de nouvelles formes d’intervention dans l’espace public, capables de faire face aux mésusages de l’information. Nous nous intéresserons, tant aux moyens disponibles pour mieux analyser et comprendre les dangers spécifiques de la circulation de vérités dites alternatives ou d’arguments simplificateurs, qu’aux responsabilités des chercheurs en sciences humaines face à cette masse de fausses informations qui circulent sur la toile. Quel rôle les sociologues, politologues, historiens ou philosophes ont-ils à assumer à l’ère qualifiée de post-factuelle ?
Qui peut nier que l’actualité est devenue critique et devrait être critiquée? Mais dans les deux cas, cette dimension critique peut devenir pathologique, sinon létale. L’actualité critique peut déboucher sur la manipulation des crises, ou sur un criticisme perverti, à l’état d’urgence ou à une suspicion généralisée, et au règne parallèle des « nouvelles de dernière minute » et des « vraies-fausses nouvelles ».
C’est pourquoi nous avons besoin d’une nouvelle critique, pour affronter la réalité de l’actualité critique aujourd’hui. Une critique qui distingue ce qui dans les nouvelles est critique, et ce qui ne l’est pas; une critique qui met en relation les faits et leur interprétation, sous de multiples points de vue, historiques, interdisciplinaires, transnationaux. Car s’il peut exister des biais nationaux dans l’analyse, aucune situation ne peut s’envisager de manière purement universelle et abstraite. C’est pourquoi un rapport européen et interdisciplinaire à l’actualité critique est non seulement possible, mais aussi nécessaire.
Le projet d’Actualité critique européenne trouve son origine dans le séminaire d’Actualité critique de l’École normale supérieure de Paris. Ce séminaire hebdomadaire rassemble élèves et chercheurs autour de thèmes d’importance critique, de la politique à la science en passant par l’économie, la société ou encore les arts. Le projet européen souhaite porter ce séminaire à une échelle européenne en mettant l’accent sur les enjeux européens.
Actualité critique européenne est soutenu par le réseau de l’Institut Français et par d’autres institutions, comme le CEFRES. Il sera lancé en 2018 et aura lieu successivement à Prague, Varsovie et Rome, en duplex avec le séminaire de Paris. Durant ce premier semestre, l' »université » sera à la fois un cadre de réflexion et un enjeu critique, abordé sous plusieurs angles, comme la liberté académique, les frais d’inscription, le statut des étudiants en Europe, l’idée d’université européenne, etc.
L’École Normale Supérieure et l’Institut Français invitent les universités européennes à rejoindre ce réseau et à se saisir ensemble de l’actualité critique, enjeu vital aujourd’hui.
Séminaire interne du CEFRES à l’occasion de l’intégration au centre des chercheurs en post-doctorat Aníbal Arregui, Thomas Mercier (CEFRES & Université Charles) et Marianna Szczygielska (Académie tchèque des sciences) Lieu : salle de conférence du CEFRES, Na Florenci, bât. A, 3e étage Langue : anglais
14h15-15h30 Archives et interculturalité
Benedetta Zaccarello (CEFRES/CNRS), initiatrice : présentation du projet et retour sur des archives en Inde
Thomas Mercier (CEFRES-UK) : Étudier les textes philosophiques depuis leurs archives. Les lectures de textes marxistes par Derrida dans les séminaires inédits.
Discussion
15h45-17h15 Déroutants sangliers
Ludĕk Brož (Institut d’ethnologie AV ČR & CEFRES) et Virginie Vaté (CNRS), initiateurs : présentation du projet TANDEM
Aníbal Arregui – Animer les sangliers : arcs et flèches dans la politique écologique européenne
Marianna Szczygielska : Les sangliers sauvages et les fiers éléphants : le développement de l’habitat faunique en Europe du Centre-Est
La revue des livres du CEFRES se tiendra le jeudi 14 décembre 2017 à 17h00 à la bibliothèque du CEFRES, pour une rencontre autour des nouveautés en sciences humaines et sociales de France.
Cette rencontre amicale, qui réunira l’équipe du CEFRES, des lecteurs, quelques professionnels de l’édition et des bibliothèques autour des nouveautés en sciences humaines et sociales de France, sera accompagnée par une collation.
Sont déjà annoncées les présentations suivantes :
Luc BOLTANSKI, Arnaud ESQUERRE : Enrichissement. Une critique de la marchandise (Gallimard), par Mihai-Dan Cîrjan
Christophe CHARLE, Laurent JEANPIERRE : La Vie intellectuelle en France (Seuil), par Tomáš Nakladal
Christian INGRAO : La Promesse de l’Est (Seuil), par David Emler
Sarah MAZOUZ : La République et ses autres (ENS Éditions), par Florence Vychytil-Baudoux
Michel OFFERLÉ : La Profession politique (Belin), par Michel Perottino
Jean-Claude SCHMITT : Les Rythmes au Moyen Âge, par Paul-Antoine Méteier
Catherine SERVANT (dir.) : Les Héritages culturels du XIXe siècle sous les régimes communistes (Publications des Langues O éd.), par Petr Kyloušek
La Revue des livres se tient deux fois par an et a pour objectif de mieux faire connaître le paysage français actuel en SHS.
Vous pouvez consulter et télécharger la liste des nouveautés entrées à la bibliothèque du CEFRES et réserver vos ouvrages à l’adresse : claire@cefres.cz.
Lieu : bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3 Langue : français
Conférence d’Olga Sixtová (Université Charles, Prague) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).
Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1 Horaires : 17h00-18h30 Langue : anglais
Qui et quels facteurs présidèrent au choix de ce qui fut publié à Prague dans les milieux juifs de l’époque moderne ? Comme leurs lecteurs, les éditeurs de livres juifs (qui étaient le plus souvent distincts de leurs imprimeurs) étaient « enfant de leur époque » et bien qu’ils aient parfois introduit de nouveaux auteurs, de nouvelles idées, de nouveaux genres et de nouveaux savoirs, ils publiaient toujours ce qui intéressait, ce qu’ils estimaient pouvoir être apprécié et acheté par les lecteurs. Affaire sainte certes, l’édition demeurait en tout premier lieu une affaire économique. Néanmoins, les éditeurs et les imprimeurs devaient aussi se conformer aux positions idéologiques du rabbinat dont les interventions sont visibles à l’examen de l’appareil paratextuel et des titres publiés au fil du temps.
La plupart des livres édités à cette époque ont un contenu religieux. Les éditeurs espéraient explicitement conférer au public la valeur spirituelle de ces textes et hâter ainsi la Rédemption. Reste que le choix des textes chargés de remplir ce but ultime, relève d’un acte individuel. L’on distingue ainsi les différentes inclinations de chaque éditeur, les diverses domaines d’intérêt des différents groupes sociaux composant la communauté juive, ainsi que les transformations des dispositions spirituelles et intellectuelles durant la période ici considérée.