Violence et démocratie

Conférence de Michel Wieviorka au Département de sociologie historique de la Faculté des sciences humaines (Université Charles), dans le cadre du cycle « Confrontations socio-historiques ».

Organisateur : Nicolas Maslowski.

Lieu : U Kříže 8, Praha 5 – Jinonice, salle 1034.

Voir l’invitation en tchèque.

Forum Visegrad : Michel Wieviorka, entre Prague et Varsovie

Programme

Jeudi 25 février – Prague

10h30-12h30
Conférence dans le cadre du cycle « Confrontations socio-historiques » du Département de sociologie historique de la Faculté des sciences humaines (Université Charles).
Thème : Violence et démocratie.
Langue : en anglais.
Lieu : U Kříže 8, Praha 5 – Jinonice, salle 1034.

MW_Retour au sens

18h-20h
Conférence-débat grand public coorganisée par le CEFRES et l’Institut français de Prague.
Thème : Les intellectuels d’Europe ont-ils peur du déclin de l’Occident ? Autour du livre Retour au sens. Pour en finir avec le déclinisme.
Discutant : Pavel Barša (FF UK).
Langue :  en français, traduction simultanée en tchèque.
Lieu : au Kino de l’Institut français, Štěpánská 35.

Vendredi 26 février – Varsovie

14h-16h
Conférence-débat organisé par le CCFEF en coopération avec l’Université de Varsovie.
Thème : Condamnés à la peur ? Terrorisme en Europe.
Langue :  en français, traduction simultanée en polonais.
Discutants : prof. Rafał Pankowski (CC), dr. Paweł Kuczyński (CIS/ZARS), dr? Krzysztof Liedel (CC) et Basil Kerski (ECS).
Introduction et modération : dr Łukasz Jurczyszyn, Centre d’interventions sociologiques, Collegium Civitas.
Lieu : Collegium Civitas, PKiN, Amphi A.
Voir sur le site du CCFEF.

La popularisation du divertissement des Lumières au modernisme : un transfert culturel d’ouest en est ?

Colloque international organisé par l’UMR EUR’ORBEM et le CEFRES.

: salle de conférence du CEFRES – Na Florenci 3, bâtiment C, 4e étage.

Programme

9h30 : Accueil des participants.

Session 1 : Des genres à la pratique du divertissement

Modérateur : Stanislaw Fiszer (Université de Lorraine / CERCLE)

9h45-10h10 : Olga Granasztói (Université de Debrecen) – Les langues et les genres du divertissement d’après les sources de la librairie hongroise.

10h10-10h35 : Diana Grgurić & Svjetlana Janković-Paus (Université de Rijeka) – Mediterranean Culture in Processes of Cultural Mobility – Rijeka’s canzonette fiuman.

10h35-11h : Discussion.

– Pause café –

11h-11h25 : Myriam Truel (Université de Lille 3 / CECILLE) – Le Sonneur de la cathédrale et Les Marins, ou comment le lubok russe s’approprie Victor Hugo.

11h25-11h50 : Blanka Hemeliková (Académie des sciences en République tchèque) – On Cultural Transfer and Circulation in the Field of Popular Humour and their Limits: on the Material of Czech Satirical Magazines of the 19th century.

11h50-12h15 : Discussion.

– Pause déjeuner –

Session 2 : Pratiques de popularisation du divertissement

Modérateur : Markéta Theinhardt (Université Paris-Sorbonne / EUR’ORBEM)

14h-14h25 : Claire Madl (CEFRES) : « À leurs débuts, l’engouement fut vif ». Les cabinets de lecture et de prêt et la diffusion de la lecture comme pratique de divertissement.

14h25-14h50 : Veronika Čapská (Université Charles de Prague) – Whose Laughter? What Subjects? Diversion and Entertainment in the Circles of Silesian Nobility Between Enlightenment and Romanticism.

14h50-15h10 : Discussion.

– Pause café –

15h30-15h55 : Dalia Pauliukevičiūtė (Université de Vilnius) – Melodramatic Reading and Promises of Serial Fiction at the End of 19th Century Lithuania.

15h55-16h20 : Jakub Machek (Université Charles de Prague) – Adapting Global Patterns of Sensational Press to Local Audiences: The Examples of Illustrirtes Prager Extrablatt (1879-1882) and Pražský Illustrovaný Kurýr (1893-1918).

16h20-16h40 : Discussion.

– Pause café –

17h-17h30 : Xavier Galmiche et Clara Royer – Quelques conclusions et une discussion autour de l’élaboration d’un réseau européen de recherche sur le divertissement.

Fermeture de la bibliothèque

A l’occasion des fêtes de fin d’année, la bibliothèque du CEFRES sera fermée au public du mercredi 23 décembre 2015 au dimanche 3 janvier 2016. Vous pouvez nous joindre à l’adresse : claire@cefres.cz

Revue des livres du CEFRES

Pour célébrer la fin de l’année et vous réunir dans la toute nouvelle bibliothèque du CEFRES au 3, rue Na Florenci, rez de chaussée, sur cour, nous vous invitons à une

Rencontre autour des nouveautés en sciences humaines et sociales de France.

Cette rencontre amicale qui réunira lecteurs et chercheurs du CEFRES, professionnels de l’édition et des bibliothèques, sera accompagnée par une collation pour fêter la fin de l’année.

Grâce à cette toute nouvelle Revue des livres, nous souhaitons mieux faire connaître le paysage français actuel en SHS. Elle se tiendra désormais deux fois par an, avant les vacances de Noël et de l’été.
Certains comptes rendus seront en outre publiés sur le carnet du CEFRES www.cefres.hypotheses.org (et éventuellement dans une autre revue).

Sont déjà annoncées les présentations suivantes :

  • Jean-Hugues BARTHELEMY : Simondon (Belles Lettres) – par Lara Bonneau
  • Patrick BOUCHERON : L’entretemps (Verdier) – par Eloïse Adde
  • Luc BOLTANSKI : Enigmes et complots (Gallimard) – par Gwendal Piégais
  • Marc FUMAROLI : La République des lettres (Gallimard) – par Edita Wolf
  • Emmanuel FUREIX, François JARRIGE : Modernité désenchantée (La Découverte) – par Mátyás Erdelyi
  • Albert OGIEN, Sandra LAUGIER : Le principe démocratie (La Découverte) – par Jana Vargovčíková
  • Michel WIEVIORKA, Retour au sens (R. Laffont) par Nicolas Maslowski
  • Caroline ZUM KOLK (dir.) et al. : Voyageurs étrangers à la cour de France (Presses U. de Rennes) – par Zdeněk Hojda

Voir les dernières acquisitions de la bibliothèque.

Nous vous remercions d’avance de bien vouloir confirmer votre participation à ce tout dernier rendez-vous du CEFRES avant les fêtes de fin d’année!

Présences sociales : propositions pour une approche temporelle et sexuée des interdépendances

Dans le cadre des Grandes conférences de la Plateforme CEFRES,  le sociologue Marc Bessin, directeur de l’IRIS – Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (UMR8156 CNRS – EHESS – U997 Inserm – UP13), donnera une conférence sur les « Présences sociales ».

Langue : en français, traduction simultanée en tchèque.

Lieu : au CEFRES, Národní 18, Prague 1, salle de conférence, 7e étage.

Résumé
Cette conférence s’appuie sur des travaux empiriques sur les prises en charge sanitaires, sociales ou parentales, qui seront rapidement présentées pour alimenter les débats sur les dimensions morales et pratiques des activités de care, en insistant sur les enjeux de sexuation et de temporalisation. On postulera que ces pratiques d’accompagnement n’épargnent pas l’espace académique, qui sera abordé au prisme des tensions temporelles entre l’accélération qui affecte nos pratiques de recherche et la Slow Science à laquelle se réfère la sociologie des présences sociales.
Cette sociologie des présences sociales s’inscrit dans la tradition féministe qui observe la division sexuée du travail de prise en charge des besoins d’autrui. Mais elle intègre aussi les dimensions morales des diverses formes de soutiens, assistances, aides et interventions sociales, dans la tradition des politiques et éthiques du care. Dans cette combinaison, tout en suivant certaines approches en termes d’économies morales qui rappellent que les politiques publiques ou sociales s’opèrent dans une tension entre protéger et punir, la sociologie des présences sociales précise que cette distorsion s’étend aux attentions profanes et aux prises en charges privées et souligne surtout que cette polarité des interventions pour autrui est genrée. Loin de naturaliser la protection maternelle de la main gauche de l’Etat et l’autorité paternelle de ses fonctions régaliennes, c’est une approche temporelle des interdépendances qui permet de comprendre la division sexuée du travail social, sanitaire et sécuritaire. La tendance néolibérale contemporaine à la pénalisation de l’Etat social et sa re-masculinisation est la résultante des renoncements à la temporalisation de l’intervention publique et à la généralisation de l’esprit gestionnaire et de son présentisme, jusque dans les secteurs sanitaire, éducatif et social.
En considérant ainsi la temporalité au principe du genre, suivant en cela la problématisation des rapports sociaux de sexe, on peut dès lors définir les présences sociales comme des activités morales ou pratiques, profanes ou professionnelles, de veille ou d’intervention, sécuritaires ou protectrices, destinées à répondre aux besoins d’autrui. La notion de présence permet d’appréhender le processus au-delà de sa dimension matérielle, en ne se limitant pas à l’action présente ni à une relation dyadique. L’impact des présences sociales peut être différé ou s’inscrire dans des logiques de circulation, de don et de dette. Le genre féminin étant caractérisé par une disponibilité temporelle et la responsabilité de la durée, les activités de care sont féminisées et ce sont les femmes qui sont assignées pour en assurer la transmission.
On pourra enfin tirer les conséquences de ces propositions quant à l’engagement du chercheur sur son terrain et dans le monde académique. Ainsi, loin d’un rapport fondé sur la distance censée produire une connaissance neutre de la réalité sociale, ce sont des présences qu’assument les chercheur-e-s en sciences sociales sur le terrain. Elles sont faites de compassion, d’empathie, d’attentes, d’accompagnement et de soutien qui les engagent dans une relation de care. Celle-ci n’est pas unilatérale et peut s’engager dans la durée, allant vers une co-production de savoirs, voire de la recherche-action. La sociologie du travail de l’espace social où les chercheurs restituent, divulguent et transmettent les recherches issues de ce terrain est également caractérisé par d’autres présences. Le monde académique est tout aussi inégalitaire et traversé par les différents rapports sociaux de domination. Une lecture en termes de présences sociales peut en termes descriptifs mettre au jour le travail invisible et déconsidéré de nombre de ses acteurs, qui sont le plus souvent des actrices. En termes normatifs, parler de présences académiques, assumer les relations de care dans le monde de l’enseignement et la recherche, et ainsi objectiver les interdépendances de ses protagonistes, permet d’envisager d’autres formes de circulation du savoir, en prenant soin cependant d’y observer la perpétuation des rapports de pouvoir.
Quoi qu’il en soit, cette attention aux présences académiques impose de s’interroger sur l’esprit gestionnaire qui affecte l’univers de l’enseignement supérieur et de la recherche, se traduisant par une stigmatisation importante du temps long de nos activités et de sa dimension collective. Comment résister à ces tendances fortes tout en ne traduisant pas cette posture par un retrait du chercheur dans sa Tour d’Ivoire ? La sociologie des présences sociales entend contribuer à réfléchir à ces enjeux cruciaux pour les sciences sociales.