Revue des livres du CEFRES

Pour célébrer la fin de l’année et vous réunir dans la toute nouvelle bibliothèque du CEFRES au 3, rue Na Florenci, rez de chaussée, sur cour, nous vous invitons à une

Rencontre autour des nouveautés en sciences humaines et sociales de France.

Cette rencontre amicale qui réunira lecteurs et chercheurs du CEFRES, professionnels de l’édition et des bibliothèques, sera accompagnée par une collation pour fêter la fin de l’année.

Grâce à cette toute nouvelle Revue des livres, nous souhaitons mieux faire connaître le paysage français actuel en SHS. Elle se tiendra désormais deux fois par an, avant les vacances de Noël et de l’été.
Certains comptes rendus seront en outre publiés sur le carnet du CEFRES www.cefres.hypotheses.org (et éventuellement dans une autre revue).

Sont déjà annoncées les présentations suivantes :

  • Jean-Hugues BARTHELEMY : Simondon (Belles Lettres) – par Lara Bonneau
  • Patrick BOUCHERON : L’entretemps (Verdier) – par Eloïse Adde
  • Luc BOLTANSKI : Enigmes et complots (Gallimard) – par Gwendal Piégais
  • Marc FUMAROLI : La République des lettres (Gallimard) – par Edita Wolf
  • Emmanuel FUREIX, François JARRIGE : Modernité désenchantée (La Découverte) – par Mátyás Erdelyi
  • Albert OGIEN, Sandra LAUGIER : Le principe démocratie (La Découverte) – par Jana Vargovčíková
  • Michel WIEVIORKA, Retour au sens (R. Laffont) par Nicolas Maslowski
  • Caroline ZUM KOLK (dir.) et al. : Voyageurs étrangers à la cour de France (Presses U. de Rennes) – par Zdeněk Hojda

Voir les dernières acquisitions de la bibliothèque.

Nous vous remercions d’avance de bien vouloir confirmer votre participation à ce tout dernier rendez-vous du CEFRES avant les fêtes de fin d’année!

Présences sociales : propositions pour une approche temporelle et sexuée des interdépendances

Dans le cadre des Grandes conférences de la Plateforme CEFRES,  le sociologue Marc Bessin, directeur de l’IRIS – Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (UMR8156 CNRS – EHESS – U997 Inserm – UP13), donnera une conférence sur les « Présences sociales ».

Langue : en français, traduction simultanée en tchèque.

Lieu : au CEFRES, Národní 18, Prague 1, salle de conférence, 7e étage.

Résumé
Cette conférence s’appuie sur des travaux empiriques sur les prises en charge sanitaires, sociales ou parentales, qui seront rapidement présentées pour alimenter les débats sur les dimensions morales et pratiques des activités de care, en insistant sur les enjeux de sexuation et de temporalisation. On postulera que ces pratiques d’accompagnement n’épargnent pas l’espace académique, qui sera abordé au prisme des tensions temporelles entre l’accélération qui affecte nos pratiques de recherche et la Slow Science à laquelle se réfère la sociologie des présences sociales.
Cette sociologie des présences sociales s’inscrit dans la tradition féministe qui observe la division sexuée du travail de prise en charge des besoins d’autrui. Mais elle intègre aussi les dimensions morales des diverses formes de soutiens, assistances, aides et interventions sociales, dans la tradition des politiques et éthiques du care. Dans cette combinaison, tout en suivant certaines approches en termes d’économies morales qui rappellent que les politiques publiques ou sociales s’opèrent dans une tension entre protéger et punir, la sociologie des présences sociales précise que cette distorsion s’étend aux attentions profanes et aux prises en charges privées et souligne surtout que cette polarité des interventions pour autrui est genrée. Loin de naturaliser la protection maternelle de la main gauche de l’Etat et l’autorité paternelle de ses fonctions régaliennes, c’est une approche temporelle des interdépendances qui permet de comprendre la division sexuée du travail social, sanitaire et sécuritaire. La tendance néolibérale contemporaine à la pénalisation de l’Etat social et sa re-masculinisation est la résultante des renoncements à la temporalisation de l’intervention publique et à la généralisation de l’esprit gestionnaire et de son présentisme, jusque dans les secteurs sanitaire, éducatif et social.
En considérant ainsi la temporalité au principe du genre, suivant en cela la problématisation des rapports sociaux de sexe, on peut dès lors définir les présences sociales comme des activités morales ou pratiques, profanes ou professionnelles, de veille ou d’intervention, sécuritaires ou protectrices, destinées à répondre aux besoins d’autrui. La notion de présence permet d’appréhender le processus au-delà de sa dimension matérielle, en ne se limitant pas à l’action présente ni à une relation dyadique. L’impact des présences sociales peut être différé ou s’inscrire dans des logiques de circulation, de don et de dette. Le genre féminin étant caractérisé par une disponibilité temporelle et la responsabilité de la durée, les activités de care sont féminisées et ce sont les femmes qui sont assignées pour en assurer la transmission.
On pourra enfin tirer les conséquences de ces propositions quant à l’engagement du chercheur sur son terrain et dans le monde académique. Ainsi, loin d’un rapport fondé sur la distance censée produire une connaissance neutre de la réalité sociale, ce sont des présences qu’assument les chercheur-e-s en sciences sociales sur le terrain. Elles sont faites de compassion, d’empathie, d’attentes, d’accompagnement et de soutien qui les engagent dans une relation de care. Celle-ci n’est pas unilatérale et peut s’engager dans la durée, allant vers une co-production de savoirs, voire de la recherche-action. La sociologie du travail de l’espace social où les chercheurs restituent, divulguent et transmettent les recherches issues de ce terrain est également caractérisé par d’autres présences. Le monde académique est tout aussi inégalitaire et traversé par les différents rapports sociaux de domination. Une lecture en termes de présences sociales peut en termes descriptifs mettre au jour le travail invisible et déconsidéré de nombre de ses acteurs, qui sont le plus souvent des actrices. En termes normatifs, parler de présences académiques, assumer les relations de care dans le monde de l’enseignement et la recherche, et ainsi objectiver les interdépendances de ses protagonistes, permet d’envisager d’autres formes de circulation du savoir, en prenant soin cependant d’y observer la perpétuation des rapports de pouvoir.
Quoi qu’il en soit, cette attention aux présences académiques impose de s’interroger sur l’esprit gestionnaire qui affecte l’univers de l’enseignement supérieur et de la recherche, se traduisant par une stigmatisation importante du temps long de nos activités et de sa dimension collective. Comment résister à ces tendances fortes tout en ne traduisant pas cette posture par un retrait du chercheur dans sa Tour d’Ivoire ? La sociologie des présences sociales entend contribuer à réfléchir à ces enjeux cruciaux pour les sciences sociales.

« Ralentir » la modernité : risqué, futile ou progressiste ?

Le séminaire IMS-CEFRES « Entre aires et disciplines » accueillera le post-doctorant
Filip Vostal (CEFRES & FLÚ AV ČR)
qui présentera ses travaux sur le thème:
« Ralentir » la modernité : risqué, futile ou progressiste ? 

Photo Marc BessinSa présentation sera discutée par le sociologue français Marc Bessin (directeur de l’IRIS, rédacteur en chef de la revue Temporalités).

Le séminaire se déroulera en anglais.

Lieu : Carolinum – Petite salle de réunions (2e étage), Ovocný trh 3, Prague 1.

 

Responsables: Paul Bauer paul.bauer@fsv.cuni.cz & Clara Royer clararoyer@cefres.cz

Les maisons pour les Dieux « à vendre ». Voyage des peintures sora (Inde)”

Cécile Guillaume-Pey (CEFRES-FMSH) donnera une conférence dans le cadre du séminaire Gellner co-organisé par l’Association tchèque d’Anthropologie sociale (CASA– Česká Asociace pro Sociální Antropologii) et la Société tchèque Masaryk de Sociologie, en coopération avec l’Institut d’Ethnologie de l’Académie des Sciences de République tchèque.

Lieu : New York University, Malé náměstí 11, Prague 1 – Staré Město (1er étage, entrée dans le passage), Prague.
Langue : anglais.

Résumé : Chez les Sora, groupe tribal du centre-est de l’Inde, on peut voir des peintures murales réalisées avec de la poudre de riz dans la pièce centrale des habitations. Ces images devant lesquelles des sacrifices sont régulièrement exécutés, constituent des sortes de ‘‘maisons divines’’ à l’intérieur des habitations des hommes. Leur réalisation s’insère à l’intérieur d’un dispositif rituel complexe dont la mise en œuvre requiert la collaboration entre un peintre et des spécialistes religieux qui invitent par leurs chants des dieux ou des ancêtres à venir habiter l’image.  Ces ‘‘peintures-autels’’, qui constituent un mode de relation privilégié avec le divin, sont parfois détachées du faisceau d’intentions mis en branle par le rituel dans lequel elles s’inséraient. De nos jours, en effet, les peintures sora, s’exposent dans les musées, sont mises en vente au marché et s’exportent même à l’étranger, notamment sous la forme de films d’animation. On suivra les tribulations de ces images qui traversent des frontières culturelles, rituelles, ethniques ou nationales, redéfinissant au cours de leur sinueux parcours, les conceptions esthétiques et religieuses de ceux qui les réalisent.

Séminaire interdisciplinaire d’épistémologie du CEFRES

Il ne fait pas de doute que l’interdisciplinarité transforme les disciplines, mais la nature de ces transformations demeure un champ d’investigation. Ce séminaire permettra de discuter ces questions et d’explorer les promesses et les écueils de l’interdisciplinarité en tant que pratique, discours et impératif de la recherche.

Les textes seront présentés par :

15 octobre – Filip Vostal
29 octobre – Lara Bonneau (16h30 – 18h)
12 novembre – Cécile Guillaume-Pey et Monika Brenišínová
26 novembre – Mátyás Erdélyi
10 décembre – Edita Wolf et Jana Vargovčíková

Modérateur : Filip Vostal (CEFRES & FLÚ AV ČR).

Langue : anglais.

Lieu : CEFRES, Štěpánská 35, 5e étage.

Le CEFRES déménage !

Nous quittons l’Institut français rue Štěpánská et nous installons dans nos nouveaux locaux au sein de l’Académie des sciences de République tchèque !

La bibliothèque du CEFRES sera donc fermée du 4 au 9 décembre.

Rendez-vous à partir du 10 décembre au 3 rue Na Florenci, au rez- de-chaussée sur cour pour la bibliothèque, et au 4e étage pour les bureaux.