Georges Didi-Huberman et quatre photographies d’août 1944
Deuxième session du Séminaire interdisciplinaire francophone du CEFRES 2025-2026 : Dépaysement : traces & trajectoires.
En 2023, nous avons commencé par interroger l’acte même de délimiter et de représenter (un territoire, une période, une trajectoire), bref, à l’aide du feu croisé de nos disciplines respectives, interroger la carte et la frontière.
Lieu : CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1
Date : vendredi 28 novembre 2025, à 10 h
Langue : français
Intervenant : Marek KETTNER (Université de Plzeň)
Discutante : Fedora PERKMANN (Institut d’histoire de l’art de l’Académie tchèque des sciences / associée au CEFRES)
Résumé
Georges Didi-Huberman conçoit l’imagination comme un montage d’images créant des images dialectiques complexes. Dans son livre Images malgré tout, il explore l’histoire de quatre photographies exceptionnelles d’Auschwitz. Au moment où l’auteur écrit son livre, grâce à de nouveaux témoignages et à des découvertes d’archives, ces traces visuelles de la Shoah s’ouvrent à de nouvelles interprétations, dans lesquelles l’imagination joue un rôle essentiel. Selon l’auteur, il n’y a pas de connaissance historique sans imagination. Mais l’imagination seule ne peut fonctionner sans traces visuelles, comprises ici comme des moments singuliers d’un processus temporel irréconstructible. S’il n’est pas possible de reconstruire les événements historiques, il est néanmoins possible de construire des images dialectiques, des montages de traces visuelles individuelles qui présentent un événement donné sous un jour nouveau, souvent surprenant. Avec son concept d’image dialectique, Didi-Huberman s’inscrit dans la lignée de Walter Benjamin, mais s’en distingue sur des points essentiels, comme le montre peut-être le mieux son livre Images malgré tout.
Voyez le programme complet du séminaire 2025–2026 ici.