Cas-limites

Un atelier doctoral organisé par les doctorants du CEFRES, Filip Herza, Magdalena Cabaj et Katalin Pataki

Horaires & lieu : 14-17h à la bibliothèque du CEFRES, Na Florenci 3
Langue : anglais

Credit: Wellcome Library, London. Wellcome Images
A barber shaving a man who looks extremely fearful. Lithograph by L. Boilly after himself.
By: Louis-Léopold Boilly
Programme
Session I

Discutante : Sabine ARNAUD (Centre Alexandre Koyré, EHESS)

14h : Filip Herza (FHS UK – CEFRES) : Faces of Normative Masculinity: Shaving Practices and the Popular Exhibitions of “Hairy Wonders” in the early 20th Century Prague

14h25: Magdalena Cabaj (Université de Varsovie / ENS Ulm – CEFRES) : Dear Herculine, Dear Aaron: From the Angel to the Beast. On Two Cases of Hermaphroditic Writing

14h50 : Discussion

— Pause café —

Session II

Discutants : Veronika ČAPSKÁ (Département d’Anthropologie historique, FHS UK) et Karel ČERNÝ (Institut d’histoire de la médecine et des langues étrangères, 1re Faculté de médecine, Université Charles)

15h30 : Katalin Pataki (Central European University – CEFRES) : Medical Expertise in Service of Joseph II’s Monastic Reforms’

15h55 : Adam Mézes (Central European University) : ‘Seen and Discovered’ – the Diagnosis of Vampirism in 1730-1750’s Habsburg Empire

16h20 : Discussion

L’homme comme machine parlante et l’enseignement du langage : les enjeux de l’articulation dans la France du XVIIIe siècle

Une conférence de Sabine Arnaud (Centre Alexandre Koyré, EHESS)

Quand : mercredi 3 mai, 18h30-20h
Où : Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : anglais

Résumé

La fascination qu’exerça l’invention d’une machine parlante fait se croiser deux sujets majeurs du dix-huitième siècle : l’articulation comme signe de civilisation et la polémique autour de l’homme-machine. Alors que se développe l’enseignement de la parole aux élèves dits « sourds-muets », certains ont pu considérer la machine comme un complément de l’œuvre de la nature susceptible de fournir de nouveaux moyens de communiquer à l’humanité. D’autres en vinrent à présenter la machine comme un modèle pour enseigner l’articulation et les rouages de la voix humaine. C’est ainsi que la machine parlante a, d’une part, représenté une source d’enchantement et de terreur : si les machines pouvaient parler, le langage pouvait-il être considéré comme une caractéristique strictement humaine ? D’autre part, si l’articulation était mécanique, qu’est-ce qui distinguait les hommes des animaux ? J’analyserai comment les philosophes, les ingénieurs, hommes de lettres et pédagogues français du XVIIIe siècle ont médité à l’acquisition du langage et comment ils ont articulé la relation entre corps, machine et langage en rapport à leurs idées sur l’humanité en tant que telle.

Illustration : Affiche des Têtes parlantes de l’Abbé Mical.