Publier des livres dans la Prague juive des Temps Modernes

Conférence d’Olga Sixtová (Université Charles, Prague) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs, organisé par l’Institut d’histoire contemporaine (Académie tchèque des sciences) et le CEFRES en partenariat avec l’Institut Masaryk (Académie tchèque des sciences).

Lieu : Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Horaires : 17h00-18h30
Langue : anglais

Qui et quels facteurs présidèrent au choix de ce qui fut publié à Prague dans les milieux juifs de l’époque moderne ? Comme leurs lecteurs, les éditeurs de livres juifs (qui étaient le plus souvent distincts de leurs imprimeurs) étaient « enfant de leur époque » et bien qu’ils aient parfois introduit de nouveaux auteurs, de nouvelles idées, de nouveaux genres et de nouveaux savoirs, ils publiaient toujours ce qui intéressait, ce qu’ils estimaient pouvoir être apprécié et acheté par les lecteurs. Affaire sainte certes, l’édition demeurait en tout premier lieu une affaire économique. Néanmoins, les éditeurs et les imprimeurs devaient aussi se conformer aux positions idéologiques du rabbinat dont les interventions sont visibles à l’examen de l’appareil paratextuel et des titres publiés au fil du temps.

La plupart des livres édités à cette époque ont un contenu religieux. Les éditeurs espéraient explicitement conférer au public la valeur spirituelle de ces textes et hâter ainsi la Rédemption. Reste que le choix des textes chargés de remplir ce but ultime, relève d’un acte individuel.  L’on distingue ainsi les différentes inclinations de chaque éditeur, les diverses domaines d’intérêt des différents groupes sociaux composant la communauté juive, ainsi que les transformations des dispositions spirituelles et intellectuelles durant la période ici considérée.

Voir en détail la présentation du séminaire d’histoire juive.

L’homme comme machine parlante et l’enseignement du langage : les enjeux de l’articulation dans la France du XVIIIe siècle

Une conférence de Sabine Arnaud (Centre Alexandre Koyré, EHESS)

Quand : mercredi 3 mai, 18h30-20h
Où : Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : anglais

Résumé

La fascination qu’exerça l’invention d’une machine parlante fait se croiser deux sujets majeurs du dix-huitième siècle : l’articulation comme signe de civilisation et la polémique autour de l’homme-machine. Alors que se développe l’enseignement de la parole aux élèves dits « sourds-muets », certains ont pu considérer la machine comme un complément de l’œuvre de la nature susceptible de fournir de nouveaux moyens de communiquer à l’humanité. D’autres en vinrent à présenter la machine comme un modèle pour enseigner l’articulation et les rouages de la voix humaine. C’est ainsi que la machine parlante a, d’une part, représenté une source d’enchantement et de terreur : si les machines pouvaient parler, le langage pouvait-il être considéré comme une caractéristique strictement humaine ? D’autre part, si l’articulation était mécanique, qu’est-ce qui distinguait les hommes des animaux ? J’analyserai comment les philosophes, les ingénieurs, hommes de lettres et pédagogues français du XVIIIe siècle ont médité à l’acquisition du langage et comment ils ont articulé la relation entre corps, machine et langage en rapport à leurs idées sur l’humanité en tant que telle.

Illustration : Affiche des Têtes parlantes de l’Abbé Mical.