« Mémoire culturelle et historique du paysage en Hongrie au 18e siècle »
Axe 3. Objets, traces, mises en carte : espaces au quotidien
Introduction
Cette thèse étudie la mémoire culturelle et historique enracinée dans les paysages ruraux et semi-ruraux de la Hongrie du 18e siècle. Elle explore comment les communautés locales percevaient, façonnaient et se remémoraient leur environnement, en se concentrant sur les traces matérielles, les pratiques spatiales et les représentations symboliques qui reliaient les gens à leur territoire à travers le temps.
Questions de recherche
- Comment le paysage était-il remémoré et représenté dans les contextes légaux, religieux et sociaux du 18e siècle ?
- Quelles traces matérielles ou symboliques des usages et des significations passés peuvent être identifiées dans les paysages (par exemple les croix, les bornes, les infrastructures hydrologiques, les routes) ?
- Comment les éléments naturels (rivières, forêts, collines) sont devenus parties intégrantes de la mémoire collective ou de l’identité ?
- De quelles manières la transformation du paysage — par l’agriculture, la règlementation ou le peuplement — a affecté la mémoire culturelle de ses habitants ?
Méthodologie
Cette recherche combine des approches tirées de l’histoire environnementale, de l’anthropologie historique et de la cartographie critique. Elle s’appuie sur une variété de sources historiques :
- Les urbaria (terriers) et recensements reflétant l’usage socio-économique du territoire.
- Les cartes historiques et les plans cadastraux, pour retracer l’organisation et la mémoire de l’espace.
- Les registres paroissiaux, les inscriptions et les monuments religieux, pour retracer les éléments symboliques du paysage.
- Les sources narratives (telles que les chroniques locales) témoignant de géographies mentales et vécues.
Le projet utilise des études de cas microhistoriques de régions spécifiques de la Haute-Hongrie historique pour reconstruire les interactions entre les gens et le paysage.
Base empirique
La base empirique inclut :
- des matériaux d’archives provenant des Archives nationales hongroises et des archives régionales slovaques National,
- des cartes du 18e siècle provenant de collections militaires et ecclésiastiques,
- des recherches de terrain pour documenter les éléments paysagers subsistants (par exemple des croix de pierre, des vestiges d’anciens systèmes agricoles, des ouvrages d’art de régulation des crues).
Contribution à l’axe de recherche 3 – Objets, traces, mises en carte : espace au quotidien
Cette thèse contribue à la compréhension du paysage comme un palimpseste d’objets et de traces— un espace marqué par des strates de significations, d’usages et de représentations passés. Elle suggère que la mémoire d’un lieu n’est pas seulement transmise par des textes ou des rites mais est aussi inscrite dans le terrain par les pratiques spatiales et les vestiges physiques préservés. En enquêtant sur la manière dont les gens peuplaient et interprétaient leur environnement, cette recherche offre une perspective historique sur la production de l’espace, en reliant des objets tangibles avec la mémoire intangible. Elle s’attache également à cartographier ces traces, aussi bien littéralement (en utilisant un système d’information géographique) que conceptuellement, comme une manière de comprendre comment les paysages sont devenus des archives culturelles et historiques.