L’image du déclin culturel dans le roman francophone anticolonial des auteurs subsahariens : le processus de subjectivation, d’objectivation, de chosification et le vide identitaire
Axe de recherche 2 : Normes & transgressions
Contact : vojtech.sarse@cefres.cz
Les romans écrits en français par les auteurs subsahariens et publiés dans les années 1950 uniquement par les éditeurs français représentent une production littéraire des paradoxes. Ils sont considérés comme un des moyens de la révolution anticoloniale et comme l’expression de la renaissance des cultures africaines sévèrement opprimées pendant l’époque coloniale. Simultanément toutefois, ces œuvres décrivent la dégradation de l’identité africaine, l’aliénation culturelle des protagonistes et montrent comment les relations entre le colonisateur et le colonisé sont déséquilibrées. Ainsi, ces romans sont critiques envers la résolution des colonisateurs d’anéantir l’existence individuelle du colonisé.
Pour ma thèse, j’ai choisi dix romans (écrits entre 1953 et 1960). Les protagonistes, jeunes Africains, sont poussés par des circonstances qu’ils ne peuvent aucunement influencer (vie dans la colonie française, système éducationnel français imposé, politique d’assimilation) vers le carrefour de deux cultures : la culture africaine inférieure et la culture française dominante. Au cours du roman, soit le héros prend conscience de sa situation et commence à critiquer le système, soit il perd ses racines, sous l’influence de l’oppression européenne.
Mon travail est basé sur la fiction (je n’emploie pas les aspects réels de la sociologie et de la psychologie) ; les protagonistes sont également fictionnels. Pourtant les romans choisis sont clairement et distinctivement enracinés dans des faits historiques, politiques et culturels et sont ainsi liés au monde réel – à la situation des auteurs (il est facilement repérable où et quand les histoires se déroulent).
Il est indéniable que les nations africaines colonisées ont vécu le processus de l’assimilation, en conséquence les œuvres choisies sont centrées sur la recherche identitaire et sur le manque de repères culturels. Pour cette raison, dans mon travail, je m’attache à définir un terme nouveau, à savoir le vide identitaire que j’ai invité pour thématiser ces processus, liés à l’aliénation coloniale. Cet état d’esprit et de conscience est suscitée par l’obligation artificielle d’appartenir à la culture du colonisateur.
CV
Formation
2015– : Doctorat, Département des études romanes, Faculté des lettres, Université Charles (Prague)
2013–2015 : Master, Département des études romanes, Faculté des lettres, Université Charles (Prague)
2010–2013 : Licence, Département des études romanes, Faculté des lettres, Université Charles (Prague)
Sélection de publications
- Čtyři africké romány jako exkurz do antikoloniálních frankofonních literatur. Cizí jazyky, 2017, 60 (5), 38-45.
- La (dis)simulation des langues d’origine africane. In: ČERNÍKOVÁ, Veronika. Echo des études romanes. České Budějovice: Ústav romanistiky, 2017, s. 315-324.
- La manifestation (non)collective des sentiments dans l’Afrique romanesque. Acta Universitatis Carolinae. Philologica, 2018, 6 (3), 205-215.
- Hledání subsaharských identit v románové tvorbě. Antologie subsaharského frankofonního románu. Filozofická Fakulta, Univerzita Karlova. ediční řada Varia, 2018, 221 s.
- Rozpravy o identitách ve frankofonním prostoru subsaharské Afriky. Soubor rozhovorů a esejů. Filozofická Fakulta, Univerzita Karlova. ediční řada Varia, 2018, 129 s.
Projet de recherche
- 10/2016–12/2018: Grant Agency de l’Université Charles, n. 579916: „Analytický výzkum vybraných afrických frankofonních románů, zaměřený na otázku identity – od počátků (1935) až do dnešní doby” [Analyse d’un choix de romans africains francophones traitant de la question de l’identité (v. 1935-aujourd’hui)}
Expériences professionnelles
- 01/10/2018 – : Université Charles, Département des langues étrangères (enseignant)
- 01/10/2015 – : Université Charles, Département des études romanes (enseignant)
- 01/03/2015–31/12/2018 : Université Charles, département de la recherche