Vendre des âmes. Le trafic des migrants allemands en Europe et en Amérique (1648-1780)

Une conférence de William O’Reilly (Trinity Hall, University of Cambridge)

Lieu & horaire : CEFRES, salle de conférence – Na Florenci 3, escalier C, 3e étage, à 17:30
Langue : anglais
Organisée par : Veronika Čapská (FHS UK)

William O’Reilly est professeur d’histoire moderne à l’Université de Cambridge, vice-directeur du Centre d’histoire et d’économie et chercheur permanent à l’Institut d’études avancées (IEA) de Budapest. Parmi ses nombreux sujets de recherche en histoire moderne il s’est consacré à l’histoire des migrations européennes, du colonialisme et de l’impérialisme. Il est membre des comités de rédaction des revues Historical Journal et Themes in Migrations.

Résumé de la conférence
Selling Souls enquête sur l’histoire de l’émigration allemande aux XVIIe et XVIIIe siècles en Amérique du Nord et en Europe centrale et orientale à travers les actes des Seelenverkäufer, les trafiquants « marchands d’âme » qui recrutaient et accompagnaient les migrants et jouaient le rôle de passeurs entre des espaces géographiques distincts, des situations d’analphabétisme et d’alphabétisme, de sécurité et d’insécurité économique, de liberté et d’esclavage. Le développement de l’émigration européenne après le grand dépeuplement et les bouleversements de la guerre de Trente Ans vit croître le nombre des recruteurs.

Aux XVIIe et XVIIIe siècles, il était impossible d’envisager d’émigrer sans se soumettre à un agent ou un annonceur. Tout à la fois brigands et bienfaiteurs, il sont des acteurs incontournables des migrations de l’époque moderne et ont posé les bases des migrations de masse des XIXe et XXe siècles.

La conférence étudiera l’action des recruteurs colons pour la création d’un réseau complexe de communication dans un monde atlantique en expansion, s’étendant depuis la Pennsylvanie jusqu’à la Transylvanie. Sans l’action de ces recruteurs, les réseaux informels de contacts et de communication n’auraient pu être entretenus et par conséquent, les migrations n’auraient pu perdurer.