Une conférence de Gábor Egry (Institut d’histoire – Académie hongroise des sciences)
Discutant : Rudolf Kučera (Institut Masaryk – AV ČR)
Où : Na Florenci 3, bâtiment C, 3e étage, salle de conférence
La fin de la Première Guerre mondiale a conduit à des développements similaires dans toute l’Europe du Centre-Est : l’écroulement des empires et l’émergence d’États-nations. Mais derrière la façade de transformations apparemment uniformes et la tendance à la nationalisation dans les nouveaux États, les sociétés locales et les micro-régions étaient parfois moins limitées dans leur influence sur les conditions spécifiques de transition que ce qu’on considère habituellement dans le cadre du récit dominant sur la chute des empires et la création des États-nations. Le passé impérial n’a pas disparu sans laisser de trace ; de plus, les nouvelles entités agissaient souvent comme de « mini-empires » reprenant ou conservant des acteurs, des méthodes et des structures de la gestion impériale du pouvoir et de la population.
Comparer des études de cas de la transition au niveau local permet un aperçu des contextes locaux, de la manière dont différentes constellations sociales locales, des préhistoires impériales, ont aidé certains groupes à négocier leur position dans les nouveaux États. Si certaines pratiques, habitudes ou institutions furent maintenues et souvent employées pour coopter les nouvelles élites dans le cercle des anciennes, certaines figures particulières de l’époque impériale parvinrent à se déplacer de manière fluide entre les États successeurs, et des changements sociaux de large portée affectèrent l’équilibre général et conférèrent de l’agency à des groupes jusqu’alors désavantagés. Dans ma conférence, je désignerai les plus importants facteurs régissant les différents types de transition et montrerai comment les individus se sont situés dans le nouveau monde des États-nations.