La traduction du français en Europe centrale au XXe siècle : contexte politique et culturel

Table ronde internationale : La traduction du français en Europe centrale au XXe siècle : contexte politique et culturel (Hongrie, Pays tchèques, Pologne, Slovaquie)

: Institut des Littératures étrangères de l’Académie slovaque des sciences, Konventná 13, Bratislava

Comité d’organisation : Antoine Marès (Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne), Clara Royer (CEFRES Prague), Jana Truhlářová (Université Comenius de Bratislava), Mária Kusá (Institut de Littératures étrangères de l’Académie slovaque des Sciences), Petr Kyloušek (Université Masaryk de Brno)

Initiateur : UMR SIRICE (axe 2), Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, programme « Construction des savoirs réciproques sur l’Europe médiane en France et sur la France en Europe médiane »
Partenaires : CEFRES de Prague, Université Comenius de Bratislava, Académie slovaque des sciences, Université Masaryk de Brno, Gallica, Ambassade de France à Bratislava

Programme
Mardi 16 mai

9h – 9h15 Allocutions d’ouverture de la Table ronde internationale: 

Mot d’accueil de l’Institut français de Bratislava

Jaroslav Šušol, doyen de la Faculté des Lettres de l’Université Comenius de Bratislava

Adam Bžoch, directeur de l´Institut de Littératures étrangères de l’Académie slovaque des Sciences

9h15 – 9h30 Introduction
Antoine Marès (Paris1 Panthéon-Sorbonne): Histoire d’un projet

9h30  Gisèle Sapiro (EHESS): intervention présentée par  Clara Royer
10h00 Ioana Popa (ISP, CNRS): Une sociologie des intermédiaires culturels  internationaux: transferts littéraires vers la France en contexte (post)-communiste

10h30 – 11h00 Pause – café

11h13h Session I. Contexte historique des quatre espaces culturels concernés : Héritages et traditions ; Le rapport à la culture française ; Contraintes matérielles et politiques

Modérateur : Antoine Marès (Paris1 Panthéon-Sorbonne)

11h Bohumila Ferenčuhová (Institut d’Histoire – SAV) : Le contexte historique et politique des relations culturelles slovaco-françaises  au XXe  siècle

11h30 Jiří Hnilica (Département d’Histoire, Faculté de pédagogie de l’Université Charles,  Prague) : Les tendances quantitatives des livres traduits du français en tchèque (et slovaque) aux XIXe et XXe siècles

12h Gusztáv Kecskés (Institut d’histoire, MTA, Budapest) : Des possibilités de transferts culturels français en Hongrie, 1945-1990

12h30 Maria Pasztor  (Institut des relations internationales, Université de Varsovie) : Les relations culturelles entre la France et la Pologne (1945-1989)

13:00 -14:30 Déjeuner – buffet à l’Institut de Littératures étrangères

14h30 – 18h30 Session II. Les acteurs de la traduction : Traducteurs, Éditeurs, Médiateurs

Modératrice : Jana Truhlářová (Université Comenius de Bratislava)

14h30 Éva Mártonyi (Université de Pécs et Université catholique Pázmány Péter) : Traductions du français en Hongrie – aperçu historique

15h Jovanka Šotolová (Institut de traductologie, Université Charles) : Par monts et par vaux des traductions tchèques de la littérature française : les flux des oeuvres traduites, la question du rapport entre la qualité et l’influence

15h30 Katarína Bednárová (Université Comenius) : Le critique littéraire comme modificateur de traduction

16h00 – 16h30 Pause – café

16h30 Anikó Ádám (Université Catholique Pázmány Péter) : La difficile liberté du traducteur

17h Petr Kyloušek (Université Masaryk, Brno) : Les contacts français d’Adolf Kroupa – Archives du Musée morave, fonds Kroupa

18h30 Cocktail dînatoire à l’Institut français de Bratislava, rue Sedlárska 2

Mercredi 17 mai

9h – 12h30 Session III. Les flux de traduction: quantification des flux;  nature des flux (littérature et autres); influence des flux : question du rapport entre quantité et influence

Modérateur : Petr Kyloušek (Université Masaryk de Brno)

9h Elzbieta Skibińska (Université de Wroclaw) : Le Nouveau roman en polonais

9h30 Joanna Warmuzińska-Rogóź (Université de Silésie, Katowice): D´une Maria Chapdelaine à l´autre ou quelques mots sur le marché de traduction en Pologne

10h Mária Kusá (Université Comenius, Institut de Littératures étrangères de l’Académie slovaque des Sciences): Réflexions  en marge  du travail sur Le Dictionnaire des traducteurs slovaques du XXe siècle

10h30 – 11h Pause – café

Modératrice: Clara Royer (CEFRES Prague)

11h00 Libuša Vajdová (Institut de Littératures étrangères de l’Académie slovaque des Sciences): Les sciences sociales de France en Slovaquie

11h30 Jana Truhlářová (Université Comenius de Bratislava): Le sort de certains romanciers et mouvements esthétiques français du XIXe siècle (Flaubert, Zola et le naturalisme, Maupassant)  à travers le temps en Slovaquie

12h00 Zuzana Ráková (Université Masaryk de Brno): Éditeurs, traducteurs, auteurs français en traductions tchèques publiées par les éditeurs tchèques à la Belle époque (1890-1914)

12h30 – 12h40  Pause – café

Conclusions
Antoine  Marès, Clara Royer, Jana Truhlářová, Mária Kusá, Petr Kyloušek

13h00 Déjeuner – buffet à l’Institut de Littératures étrangères

Argumentaire

En quoi les traductions peuvent-elles intéresser l’histoire des relations internationales et des échanges internationaux ? Ni l’historien de la littérature, qui étudie le contenu et le destin des œuvres littéraires, ni le comparatiste, qui s’occupe de la réception et des influences entre littératures, ne répondent pleinement à ses préoccupations, même si les travaux des romanistes, des historiens de la littérature et des comparatistes centre-européens constituent un matériau précieux à manier avec profit par les « internationalistes » et si leurs approches, à partir du moment où elles intègrent le contexte, sont très précieuses. Les contenus littéraires, la qualité des traductions et les problèmes qu’elles soulèvent, évoqués par les différentes théories de la traduction, seront donc secondaires ici. En revanche, les apports des historiens du culturel sont fondamentaux, avec en particulier la notion de « transferts culturels » ; il en est de même pour les problématiques soulevées par les sociologues de la littérature ou de la culture. La notion d’espaces littéraires différents est également importante, avec le rapport entre un espace littéraire mondial et les effets de frontière, tout comme les relations entre centres et périphéries (avec la notion de capitale littéraire), qui peuvent être riches en pistes de recherche[1].

Ce sont donc les flux de traduction, les acteurs, les contacts, les réseaux, les médiations qui seront privilégiés au cours de cette rencontre qui réunira des historiens, des sociologues et des littéraires. Il s’agira d’une part de faire le point sur les travaux existants concernant la traduction du français en Europe centrale : au-delà du précieux état des lieux que nous en attendons pays par pays, c’est la comparaison entre les quatre espaces nationaux abordés qui sera fondamentale. Par ailleurs seront posées et analysées dans leurs développements historiques tout au long du 20e siècle (principalement entre 1918 et 1990) un certain nombre de questions :

  • Pourquoi édite-t-on des livres traduits du français vers une langue d’Europe centrale ?
  • Quels sont les mécanismes complexes qui régissent ce processus et les enjeux ?
  • Quels en sont les émetteurs, les médiateurs et les récepteurs ?
  • Et comment cela traduit-il des flux internationaux, idéologiques et intellectuels, qui dépassent le champ littéraire ?

[1] Christophe Charle, Les intellectuels en Europe au XIXe siècle, Paris, Seuil, 2001 ; Michel Espagne, Le paradigme de l’étranger, Paris, Les éditions du Cerf, 1993 ; Pascal Ory, L’histoire culturelle, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », 2010 ; Michel Espagne, Michael Werner, Transferts. Les relations interculturelles dans l’espace franco-allemand (XVIIIe-XIXe siècle), Paris, Éditions recherches sur les civilisations, 1988. Voir les travaux de Gisèle Sapiro (par exemple http://www.lemotif.fr/fr/etudes-et-donnees/etudes- du-motif/etude-paris-new-york-paris/) et Pascale Casanova, La République mondiale des lettres, Paris, Seuil, coll. « Points », 2008. Sur un sujet proche, mais inverse à celui traité ici, Ioana Popa, Traduire sous contraintes. Littérature et communisme (1947-1989), Paris, CNRS Éditions, coll. « Culture et sociétés », 2010 ; Ioana Popa, « Le réalisme socialiste, un produit d’exportation politico-littéraire », Sociétés & Représentations 1/2003, n° 15, p. 261-292.

LA TRADITION DE LA PHILOSOPHIE FRANÇAISE DU CORPS ET DE LA VIE

Ce colloque sur la tradition française de la philosophie du corps et de la vie vise d’abord la discussion de l’idée même d’une « tradition », si ce n’est d’une obsession de la philosophie française pour la question du corps, en retissant les fils épars de dialogues parfois anachroniques et souvent surprenants, tant les questions qui les sous-tendent changent en apparence : de Biran à Ravaisson, Merleau-Ponty, Ruyer, Bergson, jusqu’à Deleuze ou Foucault, nous questionnerons ainsi un même héritage, qui de la question du corps s’achemine toujours davantage vers la question de la vie, jusqu’à renouveler en profondeur les problématiques scientifiques mais aussi éthiques, et les questions de pouvoir et de genre. Et cet héritage, il s’agira aussi et enfin de le mettre en regard tant de la pensée allemande que de la phénoménologie tchèque.

Programme Continuer la lecture de LA TRADITION DE LA PHILOSOPHIE FRANÇAISE DU CORPS ET DE LA VIE

La stratégie de l’identité : patrimoine et diversité

Dans le cadre de la Semaine des sociétés plurielles, L’Institut d’histoire mondiale en coopération avec ses partenaires organise un séminaire intitulé La stratégie de l’identité : patrimoine et diversité.

: Hybernská 3, Prague 1 (salle 303)

Qu’y a-t-il de commun entre le patrimoine culturel, l’identité et la diversité ? Cette question sera au centre du séminaire intitulé „La stratégie de l’identité“. De quelles stratégies la sélection des monuments inscrits sur la liste de l’UNESCO et leur présentationt sont-elles le signe ? Linda Kovářová abordera cette question en comparant les monuments classés par l‘UNESCO en République tchèque, en Italie et au Japon. L’alimentation unit et divise, délimite les identités et les assigne ; c’est ce que montrera Aurore Navarro en présentant les recherches qu’elle mène à Prague sur les marchands de produits alimentaires considérés comme étant „de qualité“. Pourquoi la riche culture et les traditions bretonnes ne sont-elles pas devenues les piliers d‘un régionalisme délibéré ? Est-ce à cause des choix stratégiques des élites bretonnes ? C’est la question que posera Martina Reiterová. Alena Křivánková nous dira qui s’est intéressé à la langue d’oc au début de la Révolution française et nous expliquera pourquoi cette langue n’est pas devenue le ciment d’une identité française méridionale. Jan Krajíček nous présentera les rêves technocratiques de František Radouš, la façon dont il concevait dans les années 1930 les espaces périphériques et retardés (ici Vysočina) comme des lieux idéaux pour mettre en oeuvre des stratégies de modernisation.

Venez nous rejoindre pour ce brainstorming et partager avec nous vos expériences et vos exemples.

Programme

Linda KOVÁŘOVÁ (FF UK) UNESCO a koncept diverzity na příkladě Kutné Hory, Hirošimy a Villa Romana di Casale

Aurore NAVARRO (CEFRES/Université de Lyon) Food quality and retail trade in Prague: heritage, reinvention and innovation.

Martina REITEROVÁ (FF UK):  Problematické dědictví? Identifikační strategie bretonských regionalistů přelomu 19. a 20. století. 

Alena KŘIVÁNKOVÁ (FF UK): „Okcitánština“ – počátky vědeckého zájmu a sporů o jeden (?) jazyk

Martin THARP (FHS UK): Thomasius’ Legacy or the Language Paradox of European Universities

Jakub NEUMANN (FF UK): Proměny kladenské industriální krajiny ve 20. století

Jan KRAJÍČEK (FF UK): Periferní region jako technologický projekt: modernizace Vysočiny podle Františka Radouše (1939)

Voir le programme complet et les résumés des contributions (en tchèque) ici.

 

La spatialité esthétique : retour sur Ludwig Binswanger

Journée d’étude autour de Ludwig Binswanger organisée par l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

Horaires & lieu : 9h-17h à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, 17, rue de la Sorbonne, UFR de philosophie, salle Halbwachs
Organisatrices : Lara Bonneau (Université Panthéon-Sorbonne / doctorante associée du CEFRES), Danièle Cohn (professeur à l’Université Panthéon-Sorbonne), Raphaëlle Cazal (doctorante à l’Université Panthéon-Sorbonne)
Langue : français

Voir l’affiche et le programme de la journée d’étude ici.

La Shoah et après : la perspective familiale

Lieu : Villa Lanna, V sadech 1, Prague 1
Organisatrices : Eliyana Adler (Pennsylvania State University), Kateřina Čapková (ÚSD AV ČR) et Ruth Leiserowitz (Institut historique allemand, Varsovie)
Langue : anglais

Plus d’informations sur le programme et les intervenants sur le site de l’Institut d’histoire contemporaine ici

Programme

Mercredi 15 mars

9:00 – Mot de bienvenue

9:15 – 11:00 Famille et génocide
Modératrice : Eliyana Adler (Pennsylvania State University)

Dalia Ofer (Hebrew University of Jerusalem): Narrating Families’ Daily Life in East European Ghettos: Concepts and Dilemmas

Michal Unger (Ashkelon Academic College, Israel): Separation and Divorce in the East European Ghettos

Volha Bartash (Hugo Valentin Centre, University of Uppsala): Romani Family in the Holocaust: Ethnographic Field Notes from the Belarusian-Lithuanian Borderland

11:00-11:15  Pause café

11:15 -12:30 Correspondances familiales
Modératrice :  Kateřina Králová (Charles University, Prague)

Joachim Schlör (University in Southampton): „I could never forget what they had done to my father“: The Absence and Presence of Holocaust Memory in a Family’s Letter Collection

Rony Alfandary (Bar Ilan University): Family Letters from Thessaloniki – Real and Imaginary Consequences

12:30 – 14:00 Déjeuner

14:00-15:45 Famille et choix
Modératrice : Ruth Leiserowicz (German Historical Institute, Warsaw)

Kiril Feferman (Ariel University): Changing Roles: Flight Decision-Making in the Mixed Families in the Soviet Union, 1941

Alina Bothe (Free University, Berlin): “This was the last time I saw my mother” – Families Responding to the First Mass Deportation in October 1938

Atina Grossmann (Cooper Union, New York City): Negotiating Gender, Family, and Survival Behind the Lines: Perspectives from the Margins of Holocaust History

15:45-16:00 Pause café

16:00-17:45 Perspectives d’enfants
Modératrice : Clara Royer (CEFRES, Prague)

Boaz Cohen (Western Galilee College, Akko): Family Survival Strategies as Seen by Survivor Children in their Early Testimonies

Sarah Rosen (Yad Vashem, Jerusalem): The Survival of Deported Families in Transnistrian Ghettos as Reflected in Diaries of the Youth

Joanna Beata Michlic (Bristol University): Grayer Shades of Jewish Identity: Atypical Histories of Child Survivors from Mixed Polish-Jewish Families in the Aftermath of the Holocaust

Jeudi 16 mars

9:00 – 10:45 Familles imaginées
Modérateur : István Pál Ádám (CEFRES, Prague)

Natalia Aleksiun (Touro College, New York City): Uneasy Bonds: On Jews in Hiding and the Making of Surrogate Families

Rita Horvath (Yad Vashem): Hasidic Families under Pressure: An In-Depth Analysis of the Holocaust Testimonies Collected by Yaffa Eliach

Viktória Bányai (Institute for Minority Studies, Hungarian Academy of Sciences): The Impact of the Joint’s Assistance Strategy on the Lives of Jewish Families in Hungary, 1945-49

10:45 – 11:00 Pause café

11:00 – 12: 45 Dilemmes d’après-guerre
Modérateur : Stephan Stach (Institute of Contemporary History, Prague)

Laura Hobson Faure (Sorbonne Nouvelle University): Siblings in the Holocaust and its Aftermath: Rethinking the “Holocaust Orphan” in France and the United States

Marcos Silber (University of Haifa): Migrations, Gender and Family: Bottom-Up Perspectives on Migrations and Nation Building in 1950s’ Poland and Israel

Kamil Kijek (Wrocław University): Jewish Family Confronting the Holocaust Aftermath and Demise of Modernism: The Case of Polish Lower Silesia, 1945-1957

12:45-14:00 Déjeuner

14:00 – 15:45 Reconstruire la famille
Modératrice : Kateřina Čapková (Institute of Contemporary History, Prague)

Robin Judd (Ohio State University): “Experiencing Family and Home”: Jewish Military Brides, Allied Soldier Husbands, and the Centrality of Kinship, 1944-1950

Anja Reuss, Independent Historian: “Return to Normality”—The Relevance of Motherhood and Family for Sinti and Roma Survivors in the Aftermath of World War II

Sarah Wobick-Segev, University of Western Ontario: Looking for a Nice Jewish Girl . . .: Personal Ads and the Creation of Jewish Families in Germany during and after the Shoah, 1938-1953

15:45-16:15 Pause café

16:15 – 17:45 Conclusions

 

La sémantique historique dans une perspective transnationale et transdisciplinaire : le cas du « milieu »

Wolf FeuerhahnDans le cadre des Grandes conférences de la Plateforme CEFRES,  Wolf Feuerhahn, chercheur au CNRS, directeur adjoint du Centre Alexandre Koyré et directeur de la Revue d’histoire des sciences humaines, prononcera une conférence sur « La Sémantique historique dans une perspective transnationale et transdisciplinaire » en étudiant le cas du « milieu ».

Langue : anglais.

Lieu : CEFRES, Národní 18, Prague 1, salle de conférence, 7e étage.

L’histoire transdisciplinaire est aujourd’hui un domaine de recherche florissant. Dans les dix dernières années, l’histoire des concepts a été influencée  par ce tournant historiographique. Bien plus qu’auparavant, l’accent est mis sur les problèmes de re-sémantisation transnationale et transculturelle des concepts. L’émergence et le succès de nouvelles expressions comme « travelling concepts » (Mieke Bal) ou « nomadic concepts » (Olivier Christin) témoignent bien de ce changement.

Cette présentation se propose d’aller plus loin en s’appuyant sur l’histoire transnationale du terme « milieu ». Après avoir voyagé de la France à l’Allemagne, de l’histoire littéraire à la biologie et à la sociologie, on en est venu à faire du mot milieu une théorie française. On l’a vu comme l’expression d’une forme de déterminisme, d’un lien entre l’essor des sciences naturelles et celui du socialisme. La grande majorité des chercheurs allemands réfutent cette théorie et le mot Umwelt  a été créé pour s’opposer au terme français. Mais Umwelt  a précisément été retraduit par le terme français « milieu », devenant ainsi l’étendard d’une philosophie anti-déterministe et postmoderne (Deleuze).

À travers cette étude de cas, je voudrais promouvoir ce que j’appellerais une « sémantique transnationale et historique », à l’opposé de l’Histoire des concepts de Koselleck qui distingue a priori les mots et les concepts, et réfléchir sur la façon dont les mots sont sémantiquement affectés par leur trajectoire transnationale et interdisciplinaire.