Semaine des sociétés plurielles

Týden diverzityURL: www.tydendiverzity.cz

La semaine des sociétés plurielles a pour objectif d’entrer par différents types d’actions dans l’espace et le débat publics afin de répondre à l’un des enjeux majeurs de nos sociétés : la diversité sous tous ses aspects.

Cet événement culturel et scientifique veut ouvrir le dialogue entre les différents acteurs de l’espace public, mettre en commun les savoirs tchèque et français, et développer l’interconnexion quotidienne entre science et culture.

Dans ce cadre, en coopération avec la Faculté des lettres et l’Institut français de Paris, le CEFRES soutiendra la conférence suivante :

Mardi 24 novembre 2015, à 11 h
Catherine WIHTOL DE WENDEN  (directrice de recherche au CERI-Sciences Po)

Diversité et autochtonie dans l’histoire française et européenne.

Voir le programme détaillé.

Revue des livres du CEFRES

Pour célébrer la fin de l’année et vous réunir dans la toute nouvelle bibliothèque du CEFRES au 3, rue Na Florenci, rez de chaussée, sur cour, nous vous invitons à une

Rencontre autour des nouveautés en sciences humaines et sociales de France.

Cette rencontre amicale qui réunira lecteurs et chercheurs du CEFRES, professionnels de l’édition et des bibliothèques, sera accompagnée par une collation pour fêter la fin de l’année.

Grâce à cette toute nouvelle Revue des livres, nous souhaitons mieux faire connaître le paysage français actuel en SHS. Elle se tiendra désormais deux fois par an, avant les vacances de Noël et de l’été.
Certains comptes rendus seront en outre publiés sur le carnet du CEFRES www.cefres.hypotheses.org (et éventuellement dans une autre revue).

Sont déjà annoncées les présentations suivantes :

  • Jean-Hugues BARTHELEMY : Simondon (Belles Lettres) – par Lara Bonneau
  • Patrick BOUCHERON : L’entretemps (Verdier) – par Eloïse Adde
  • Luc BOLTANSKI : Enigmes et complots (Gallimard) – par Gwendal Piégais
  • Marc FUMAROLI : La République des lettres (Gallimard) – par Edita Wolf
  • Emmanuel FUREIX, François JARRIGE : Modernité désenchantée (La Découverte) – par Mátyás Erdelyi
  • Albert OGIEN, Sandra LAUGIER : Le principe démocratie (La Découverte) – par Jana Vargovčíková
  • Michel WIEVIORKA, Retour au sens (R. Laffont) par Nicolas Maslowski
  • Caroline ZUM KOLK (dir.) et al. : Voyageurs étrangers à la cour de France (Presses U. de Rennes) – par Zdeněk Hojda

Voir les dernières acquisitions de la bibliothèque.

Nous vous remercions d’avance de bien vouloir confirmer votre participation à ce tout dernier rendez-vous du CEFRES avant les fêtes de fin d’année!

Adrian Brisku: Pensée d’économie politique, Empire et État-Nation

Le séminaire IMS-CEFRES « Entre aires et disciplines » accueillera le post-doctorant Adrian Brisku (FSV UK), qui présentera ses travaux sur La Pensée d’économie politique, l’Empire et l’État-Nation – les cas de l’Albanie, la Tchéco/Slovaquie et la Géorgie, des années 1880 à 1920.

Xavier Bougarel - copieSa présentation sera discutée par l’historien français Xavier Bougarel (CETOBAC-EHESS et Centre Marc Bloch, Berlin).

Le séminaire est en anglais.

Lieu : Jinonice, salle 1037.

Présences sociales : propositions pour une approche temporelle et sexuée des interdépendances

Dans le cadre des Grandes conférences de la Plateforme CEFRES,  le sociologue Marc Bessin, directeur de l’IRIS – Institut de Recherche Interdisciplinaire sur les enjeux Sociaux (UMR8156 CNRS – EHESS – U997 Inserm – UP13), donnera une conférence sur les « Présences sociales ».

Langue : en français, traduction simultanée en tchèque.

Lieu : au CEFRES, Národní 18, Prague 1, salle de conférence, 7e étage.

Résumé
Cette conférence s’appuie sur des travaux empiriques sur les prises en charge sanitaires, sociales ou parentales, qui seront rapidement présentées pour alimenter les débats sur les dimensions morales et pratiques des activités de care, en insistant sur les enjeux de sexuation et de temporalisation. On postulera que ces pratiques d’accompagnement n’épargnent pas l’espace académique, qui sera abordé au prisme des tensions temporelles entre l’accélération qui affecte nos pratiques de recherche et la Slow Science à laquelle se réfère la sociologie des présences sociales.
Cette sociologie des présences sociales s’inscrit dans la tradition féministe qui observe la division sexuée du travail de prise en charge des besoins d’autrui. Mais elle intègre aussi les dimensions morales des diverses formes de soutiens, assistances, aides et interventions sociales, dans la tradition des politiques et éthiques du care. Dans cette combinaison, tout en suivant certaines approches en termes d’économies morales qui rappellent que les politiques publiques ou sociales s’opèrent dans une tension entre protéger et punir, la sociologie des présences sociales précise que cette distorsion s’étend aux attentions profanes et aux prises en charges privées et souligne surtout que cette polarité des interventions pour autrui est genrée. Loin de naturaliser la protection maternelle de la main gauche de l’Etat et l’autorité paternelle de ses fonctions régaliennes, c’est une approche temporelle des interdépendances qui permet de comprendre la division sexuée du travail social, sanitaire et sécuritaire. La tendance néolibérale contemporaine à la pénalisation de l’Etat social et sa re-masculinisation est la résultante des renoncements à la temporalisation de l’intervention publique et à la généralisation de l’esprit gestionnaire et de son présentisme, jusque dans les secteurs sanitaire, éducatif et social.
En considérant ainsi la temporalité au principe du genre, suivant en cela la problématisation des rapports sociaux de sexe, on peut dès lors définir les présences sociales comme des activités morales ou pratiques, profanes ou professionnelles, de veille ou d’intervention, sécuritaires ou protectrices, destinées à répondre aux besoins d’autrui. La notion de présence permet d’appréhender le processus au-delà de sa dimension matérielle, en ne se limitant pas à l’action présente ni à une relation dyadique. L’impact des présences sociales peut être différé ou s’inscrire dans des logiques de circulation, de don et de dette. Le genre féminin étant caractérisé par une disponibilité temporelle et la responsabilité de la durée, les activités de care sont féminisées et ce sont les femmes qui sont assignées pour en assurer la transmission.
On pourra enfin tirer les conséquences de ces propositions quant à l’engagement du chercheur sur son terrain et dans le monde académique. Ainsi, loin d’un rapport fondé sur la distance censée produire une connaissance neutre de la réalité sociale, ce sont des présences qu’assument les chercheur-e-s en sciences sociales sur le terrain. Elles sont faites de compassion, d’empathie, d’attentes, d’accompagnement et de soutien qui les engagent dans une relation de care. Celle-ci n’est pas unilatérale et peut s’engager dans la durée, allant vers une co-production de savoirs, voire de la recherche-action. La sociologie du travail de l’espace social où les chercheurs restituent, divulguent et transmettent les recherches issues de ce terrain est également caractérisé par d’autres présences. Le monde académique est tout aussi inégalitaire et traversé par les différents rapports sociaux de domination. Une lecture en termes de présences sociales peut en termes descriptifs mettre au jour le travail invisible et déconsidéré de nombre de ses acteurs, qui sont le plus souvent des actrices. En termes normatifs, parler de présences académiques, assumer les relations de care dans le monde de l’enseignement et la recherche, et ainsi objectiver les interdépendances de ses protagonistes, permet d’envisager d’autres formes de circulation du savoir, en prenant soin cependant d’y observer la perpétuation des rapports de pouvoir.
Quoi qu’il en soit, cette attention aux présences académiques impose de s’interroger sur l’esprit gestionnaire qui affecte l’univers de l’enseignement supérieur et de la recherche, se traduisant par une stigmatisation importante du temps long de nos activités et de sa dimension collective. Comment résister à ces tendances fortes tout en ne traduisant pas cette posture par un retrait du chercheur dans sa Tour d’Ivoire ? La sociologie des présences sociales entend contribuer à réfléchir à ces enjeux cruciaux pour les sciences sociales.

Vers une anthropologie des apparitions: l’importance de la recherche de terrain en Europe du Sud-Ouest

Conférence (en anglais) du Pr. Galia VALTCHINOVA (Laboratoire Interdisciplinaire Solidarités, Sociétés, Territoires, Maison de la Recherche, Toulouse 2 University–Jean Jaurès)

à l’École doctorale d’anthropologie de l’Université de Pécs, dans le cadre du cycle de conférences soutenu par l’Académie hongroise des sciences, la FMSH et le CEFRES.

LIEU: PTE BTK, Ifjúság útja 6, Bâtiment D, salle 425, à Pécs, Hongrie.

Anthropology of apparitions is a subfield within anthropology of religion characterized by its dynamism, both in fieldwork and in theoretical issues. It is well known that Central-European field materials have largely contributed to its emergence. In my presentation I will try to demonstrate that Balkans materials may open new thematic avenues in anthropology of apparitions.

The presentation deals with several Balkan examples of visionaries, or alternative religious experts, whose subjectivities and the cultural techniques they use in their religious expertise are patterned by three mainstream religious cultures: Roman Catholicism, or Eastern Orthodoxy, Islam.

Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

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Le Centre d’histoire et de théorie de la sociologie et le CEFRES vous invitent à la conférence-débat

Transformation, dégradation, perte des objets scientifiques

La conférence principale « De la disparition des objets de science » sera prononcée par le professeur Olivier Clain (Université Laval à Québec).

Depuis près d’un demi-siècle, l’histoire des sciences s’est affranchie du schème d’un progrès linéaire qui mènerait les hommes de science de découverte en découverte. Ainsi, au moment de leur introduction dans le discours scientifique, les concepts de paradigme et de révolution scientifique, tout comme celui d’épistémè, par exemple, ont témoigné de la nouvelle attention portée aux ruptures qui affectent l’histoire des savoirs. Or, à l’encontre des « inventions », des « constructions » ou des « généalogies » qui figurent aujourd’hui encore au cœur de la plupart des travaux, et donc contre la préférence ainsi manifestée pour le versant « constructif » de l’histoire, nous souhaitons attirer l’attention sur un phénomène moins abordé, pour ne pas dire négligé, celui des « disparitions ».

Disparition n’est pas absence. Autrement dit on peut poser un certain nombre de questions relatives à la disparition des objets de savoir qui se manifestent dans l’histoire des disciplines : comment le savoir abandonne-t-il ses objets et que devient « le site » qui leur donnait consistance, à savoir les solutions aux problèmes et les questions dont ils étaient les témoins? Quelles traces les objets scientifiques eux-mêmes laissent-ils et quels retours opèrent-ils éventuellement? Existe-t-il une logique de la disparition qui renvoie à la structure du réel lui-même? Ces questions revêtent peut-être une importance particulière pour des disciplines dans lesquelles les grandes ruptures et les révolutions scientifiques sont difficiles à repérer, comme c’est le cas pour les sciences sociales.

Langue : français.

Lieu : CEFRES, Štěpánská 35, 5e étage.

Pour tout renseignement, contacter Jan Maršálek: jan.marsalek@fsv.cuni.cz