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Fedora Parkmann : recherche & CV

La photographie tchèque au temps du socialisme (1948-1968) : entre réalisme socialiste et avant-garde

Axe de recherche 1: Déplacements, dépaysements et décalages
Axe de recherche 2 : Normes et transgressions

Fedora Parkmann

L’instauration du régime communiste en Tchécoslovaquie en 1948 eut d’importantes répercussions sur la production photographique, suscitant des changements à la fois fonctionnels et esthétiques. Une doctrine officielle inspirée du réalisme socialiste fut notamment développée, que les recherches conduites à ce jour ont décrite comme conservatrice du point de vue formel, strictement officielle et dépendante du modèle soviétique. Le projet s’attache à nuancer cette vision, en révélant la diversité formelle et théorique de la photographie tchèque au temps du socialisme et son ambiguïté au regard de la césure traditionnellement admise entre les notions de réalisme socialiste et d’avant-garde.

Le projet interroge les ressorts théoriques du réalisme socialiste en photographie et la façon dont il fut mis en œuvre dans les revues, les expositions et la production des photographes. La période examinée s’étend de l’ère dogmatique du début des années 1950 jusqu’aux années 1960. Durant cette phase tardive, les photographes et critiques, parmi lesquels le critique d’art marxiste Lubomír Linhart, développèrent une conception du réalisme socialiste moins rigide et plus ouverte aux démarches modernistes. Pour mieux cerner la spécificité de ces approches tchèques du réalisme socialiste, il importe également de s’intéresser au rôle formateur de l’expérience de la photographie sociale tchèque de l’entre-deux-guerres, de retracer les échanges avec l’URSS et d’autres pays et de se demander dans quelle mesure les photographes et critiques se sont référés à ces modèles étrangers.

L’objectif est de mieux situer la photographie tchèque au temps du socialisme par rapport aux catégories établies de réalisme socialiste, d’avant-garde et de modernisme et de révéler des points de vue différents, originaires d’Europe de l’Est, sur ces concepts. Il s’agira ainsi de contribuer à « globaliser l’Europe de l’Est » (Anu, Hock, 2018), c’est-à-dire à contrer l’hypothèse selon laquelle les expériences culturelles du monde occidental pourraient servir de modèle universel d’analyse historique.

CV

Formation et diplômes
  • 2017 : Doctorat d’histoire de l’art, Sorbonne Université.
  • Titre de la thèse : Paris – Prague : transferts en photographie, 1918-1939
  • 2011 : Master recherche en histoire de l’art, Sorbonne Université
  • 2010 : Échange universitaire, Master of Arts in Art History, Columbia University
  • 2009 : Diplôme de muséologie, École du Louvre
  • 2007 : Diplôme de Premier cycle, École du Louvre ; Licence d’histoire de l’art et archéologie, Sorbonne Université
Bourses
  • 2019 : Bourse de recherche court séjour, Centre d’études franco-russe, Moscou
  • 2014 : Bourse de recherche Histoire de l’art, Musée national d’art moderne (Centre Pompidou)
  • 2012 : Bourse Louis Rœderer pour la photographie, Bibliothèque nationale de France

Enseignement

  • 2021 : Chargée de cours magistral, Université de Lorraine, Nancy : L’art des avant-gardes (1905-1945) : une perspective transnationale (24h)
  • 2018 : Chargée de cours magistral et TD, Université catholique de l’Ouest, Angers : Histoire de l’art moderne : 1905-1945 (30h)
  • 2017-2018 : ATER en histoire de l’art contemporain, Sorbonne Université (192h)
  • 2016 : Chargée de cours magistral et TD, Université catholique de l’Ouest, Angers : L’image au XIXe siècle : de l’unique au multiple (24h)
Choix de publications

Articles dans des revues à comité de lecture

  • « Asserting Photography’s Social Function: Exhibitions of Soviet Photography in Interwar Czechoslovakia », History of photography, n°1, vol. 45, 2022, à paraître
  • « Un patrimoine visuel sous le communisme. La photographie amateur et sociale du président tchécoslovaque Antonín Zápotocký», Photographica, n°1, septembre 2020, p. 93-109
  • « Une histoire en deux actes : la photographie sociale tchèque de l’entre-deux-guerres au prisme de l’historiographie de l’ère communiste », Transbordeur : photographie, histoire, société, n°4, 2020, p. 50-59
  • « Photographies parisiennes des surréalistes tchèques : des preuves à l’appui d’une mémoire partagée du surréalisme », Marges, revue d’art contemporain, n°29, 2019, p. 84-102
  • « Du photomontage comme trace de la circulation des savoirs artistiques. Le cas de Karel Teige », Histoire de l’art, n°78, 2016/1, p. 117-130
  • « Logique circulatoire de la photographie imprimée. Le cas des revues d’avant-garde tchèques », Artl@s Bulletin, n°2, automne 2015 p. 14-25
  • « Vilem Kriz (1921-1994) : la photographie surréaliste dans l’engrenage du temps », Revue de la Bibliothèque nationale de France, n° 47, octobre 2014, p. 68-77
  • Études photographiques, n° 29, mai 2012, p.43-81.« Un avatar tchécoslovaque de la Fifo : l’Exposition internationale de photographie, Prague, 1936 », Études photographiques, n° 29, mai 2012, p. 43-81
Choix de communications scientifiques
  • « The Geopolitics of Photography Exhibitions. Showcasing Soviet Photographers in Interwar Czechoslovakia », VIIe Congrès des historiens et historiennes de l’art, 23–25 sept. 2021, Ústí nad Labem, Université J. E. Purkyně
  • « The Entangled Reception of Ukrainian and Soviet Photography in Interwar Czechoslovakia », Colloque international Kharkiv Photo Forum, 18 – 21 août 2020, Kharkiv, en ligne
  • « Les albums de famille du président Antonín Zápotocký : mémoire privée, enjeux publics», Colloque Patrimoines photographiques : histoire, ethnologie, émotions, 7 – 8 nov. 2019, Paris, Musée des Arts décoratifs
  • « Triangular Circulation. Interwar Photograms between France, Germany and Czechoslovakia », Colloque international Practices, Circulation and Legacies. Photographic Histories in Central and Eastern Europe, 8 – 10 mai 2018, Ljubljana, City Museum of Ljubljana
  • « Psychogéographies parisiennes dans la photographie des surréalistes tchèques », Workshop international Paris – haut-lieu urbain, institutionnel et artistique de la photographie, 3 – 7 juill. 2017, Paris, Centre allemand d’histoire de l’art
  • « Aspects internationaux de la photographie sociale en Tchécoslovaquie », Journée d’étude L’internationale de la photographie sociale, 3 mars 2017, Paris, Institut national d’histoire de l’art
  • « An Example of Interwar Czech-Russian Cultural Transfer. The Czech Worker Photography Movement », Colloque international East Central Europe in the First Half of the 20th Century – Transnational Perspectives, 14 – 16 janv. 2016, Leipzig, Geisteswissenschaftliches Zentrum Geschichte und Kultur Ostmitteleuropas
  • East Central Europe in the First Half of the 20th Century – Transnational Perspectives, 14 – 16 janv. 2016, Leipzig, Geisteswissenschaftliches Zentrum Geschichte und Kultur Ostmitteleuropas.

Liste des stagiaires 2017/2018

Zuzana Zachová

Master en Traduction et en Interprétation : français – tchèque, Faculté des Lettres de l’Université Charles
Intérêts professionnels : traduction des textes non littéraires, interprétation français-tchèque, interprétation de la langue des signes tchèque, communication interculturelle
Sujet de mémoire de master : « Le modèle d´efforts de Daniel Gile et son application à l´interprétation simultanée des discours contenant des noms propres. Comparaison de deux langues : Français — tchèque, Langue des signes tchèque — tchèque » – Le but de ce mémoire est de voir comment la présence excessive des noms propres dans le discours influence son interprétation en utilisant le modèle d´efforts de Daniel Gile et de comparer les résultats de deux langues différentes.
Durée du stage : avril-mai 2018
Stage administratif (interprétation, traduction)

Marion Munch

Master Histoire politique des mondes contemporains, Ecole Normale Supérieure Paris-Saclay et Université Paris I – Sorbonne
Intérêts professionnels : histoire contemporaine ; médiation culturelle dans le domaine de la mémoire historique ; administration d’établissements culturels, notamment de musées d’histoire
Sujet de mémoire de master : « Les Comportements déviants des SS au camp d’Auschwitz, avril 1940 – janvier 1945 »
Durée du stage : février–mars 2018
Stage de recherche et stage administratif

Ondřej Sobotka

Master en Traduction : français – tchèque + anglais – tchèque, Faculté des Lettres de l’Université Charles
Intérêts professionnels : traduction littéraire, littérature au tournant du XXe siècle, communication interculturelle
Sujet de mémoire de master : « Les Traductions de la littérature française vers le tchèque dans la deuxième décennie du XXe siècle. » – Analyse de la réception de la littérature française avec référence au contexte politique et culturel en France et en Tchécoslovaquie.
Durée du stage : novembre-décembre 2017
Stage administratif (traduction)

Tereza Kortusová

Master Philologie française + Traduction : français – tchèque, Faculté des lettres de l’Université Charles
Intérêts professionnels : traduction littéraire, théâtre, communication interculturelle
Sujet de mémoire de master : « Sylviane Dupuis: La Seconde Chute. Traduction commentée accompagnée d’une étude sur le théâtre suisse francophone »
Durée du stage : août–octobre 2017
Stage administratif (traduction)

AAC : Théologies de la révolution. L’Europe du Moyen Âge aux Temps modernes

Journées d’étude

Date : 20 et 21 mai 2019
Lieu
:CEFRES (Na Florenci 3, Prague 1), Centre d’études médiévales (CMS, Jilská 1, Prague 1)
Date limite d’envoi des propositions : 15 Janvier 2019
Organisateur : Martin Pjecha (CEU, CEFRES)
Organisée en collaboration avec : CEFRES, Centre for Medieval Studies (CMS), Central European University (CEU)
Langue : anglais

« L’entrée dans le second millénaire de l’Eglise est une des « révolutions totales » interconnectées déclarées par ceux auquels le paradis et le retour du Christ ont été promis mais auxquels il n’est donné de vivre que le désespoir. Leur haine de ce statu quo, haine de l’absence du ciel, attint une telle force qu’ils se battirent pour apporter le ciel en ce monde. »[1]

La lecture désormais classique que livre Eugen Rosenstock-Huessy des révolutions européennes du Moyen Âge et des Temps modernes[2] ménage une place centrale au point de vue religieux. Il était, autrefois, quasiment impensable de déposer un souverain ou d’abolir les hiérarchies – impensable en particulier que le peuple puisse ce faire – du fait de la signification de ces derniers pour le maintien de l’ordre « politique » et « religieux ». Depuis Rosenstock-Huessy, néanmoins, pour expliquer ces violences, les chercheurs ont préféré mettre en avant des raisons socio-économiques, politico-idéologiques, ethno-linguistiques et généralement matérialistes, au gré des courants historiographiques, plutôt que les motivations religieuses et théologiques que seule la révolution iranienne de 1979 a ramené sur la scène académique. Les résultats de recherches interdisciplinaires suggèrent que ce que l’on qualifie aujourd’hui de « religieux » correspond à des structures sémantiques internes utilisées par les acteurs pour exprimer et façonner leurs propres actions en s’adaptant à des récits sur l’au-delà (augustinien, apocalyptique, mystique, etc.) ou en transformant ces récits à l’aide d’idées nouvelles ou de redécouvertes (humanisme, joachisme, platonisme chrétien, etc.).

Les chercheurs ont encore aujourd’hui du mal a trouver un équilibre entre explications « emic » et « etic » de l’action révolutionnaire, tandis que les mouvements et les penseurs ayant défini leur action violente et révolutionnaire en termes théologiques, ou en termes ne séparant pas clairement le « religieux » du « politique », sont apparus depuis le XIVe siècle au moins: les frères apostoliques, Cola de Rienzo en Italie, les hussites en Bohême, Thomas Müntzer dans les pays allemands, György Dozsa en Hongrie, les Lollards et Oliver Cromwell en Angleterre. La liste pourrait aussi inclure des événements comme la Révolution française, celle pan-européenne de 1848 et la révolution russe, qui n’ont pas fait l’objet d’analyses théologiques. Ces mouvements se sont développés et ont innové à partir de cadres de compréhension déjà existants en matière de condition humaine et d’histoire, de perfectabilité du monde, de relation des hommes à Dieu, non seulement en vue de légitimer des actes violents (a posteriori) mais pour leur conférer leur motivation, leur direction et leur forme.

Cette journée d’étude souhaite apporter une réflexion autour des thématiques de la révolution à l’ouest et l’est de l’Europe depuis le Moyen Age jusqu’aux Temps modernes. Elle souhaite saisir ce qu’implique une réouverture du débat historien qui prenne au sérieux le facteur politico-religieux dans les révolutions. Nous souhaitons en particulier que soient pris compte des champs géographiques et chronologiques élargis et accueillerons les approches nouvelles et interdisciplinaires qui remettent en question les récits établis. La journée sera organisée de façon thématique et invitera les participants à interagir.

Les questions que nous souhaitons aborder sont en particulier sont :

  • Est-ce que les « révolutions totales » du second millénaire ont une forme religieuse commune ?
  • Est-ce que l’homme moderne est né de la revolution ?
  • Dans quelle mesure peut-ont comparer les révolutions, les considérer dans en continuité avec des tendances, ou au contraire dans leur unicité ?
  • En quoi les figures hétérodoxes culturelles, intellectuelles et/ou religieuses qui ont mené les rébellions et les révolutions étaient novatrices ?
  • Y a-t-il des événements uniques en matière de rébellions et de révolutions dans l’histoire européenne ?
  • Quelles méthodologies peuvent nous permettre de dépasser l’approche matérialiste des sociétés et de l’économie ?
  • Dans quelle mesure les « nouvelles » idées et traditions nées dans des périodes passées ont influencé la pensée religieuse qui les ont suivies ?
Conférenciers invités
  • Phillip Haberkern (Boston University)
  • Matthias Riedl (Central European University, Budapest)
Comité scientifique de la conférence
  • Jérôme Heurtaux (Centre français de recherche en sciences sociales, Prague)
  • Matthias Riedl (Central European University, Budapest)
  • Pavel Soukup (Centre pour les études médiévales, Prague)
  • Martin Pjecha (doctorant, CEU/CEFRES)

Les personnes intéressées sont priées d’envoyer un court résumé (200-300 mots) de la contribution qu’ils proposent d’ici au 15 janvier 2019 à  Martin Pjecha (Pjecha_Martin |at| phd.ceu.edu) en expliquant en particulier en quoi elle contribue au thème proposé. Les participants, outre leur présentation de 20 minutes, seront invités à prendre une part active aux discussions qui se tiendront en anglais.

Les intervenants qui n’auraient pas les moyens de financer leur participation à la journée d’étude sont priés de faire la demande d’un soutien en envoyant leur proposition de contribution. Les demandes seront examinées dans la limite des moyens disponibles.

[1] Wayne Cristaudo, “Eugen Rosenstock-Huessy”, The Stanford Encyclopedia of Philosophy (Winter 2017 Edition), Edward N. Zalta (ed.), URL = <https://plato.stanford.edu/archives/win2017/entries/rosenstock-huessy/>.

[2] En particulier dans : Die europäischen Revolutionen und der Charakter der Nationen (1931).

Ekaterina Zheltova : recherche et CV

Appartenance nationale, localités transnationales et idéologies de la langue : pratiques discursives des régions frontalières gréco-albanaises

Axe de recherche 3 – Objets, traces, mises en carte : espaces au quotidien

Contact : ekaterina.zheltova@cefres.cz (à partir du 1er septembre 2018)

Mon projet doctoral analyse la façon dont les habitants des régions frontalières albano-grecques imaginent et mettent en récit leur vie à la frontière, leur relation vis-à-vis des différents États-nations ainsi que leur expérience de cet espace contesté.

La frontière albano-grecque est un de ces espaces divisés par des récits nationaux conflictuels, par la variété des langues employées parfois par les plus proches voisins, par les conflits au long cours, souvent de nature économique ou politique mais traditionnellement traduits en termes ethniques, un de ces espaces partagés aussi, grâce aux relations d’amitié, aux mariages mixtes et aux activités économiques.

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Raluca Muresan : recherche et CV

Culture, société urbaine et représentation des territoires. L’architecture des théâtres publics dans les pays orientaux de la Monarchie des Habsbourg (1770- 1812)

Axe de recherche 1 : Déplacements, dépaysements et décalages : hommes, savoirs et pratiques

Contact : raluca.muresan@cefres.cz (à partir du 1er septembre 2018)

Ma thèse explore les mécanismes d’émergence des édifices théâtraux publics, leurs particularités architecturales, ainsi que leur impact sur la représentation du degré d’urbanité des villes des pays orientaux de la Monarchie des Habsbourg entre 1770 et 1812. La dénomination « orientaux » est ici une convention géographique faisant référence aux pays situés à l’est de la frontière du Saint Empire romain germanique : le royaume de Hongrie avec les pays de la couronne de Saint-Etienne et le Royaume de Galicie-Lodomérie. Continuer la lecture de Raluca Muresan : recherche et CV