Archives de catégorie : Non classé

Nouveaux doctorants au CEFRES 2021-2022

Le jury de sélection interdisciplinaire des bourses de mobilité du CEFRES a auditionné 12 candidats le 2 juin 2021. Après délibération, le jury a décidé ainsi :

Bourses « Jeunes chercheurs »

  1. Vojtech Pojar (CEU) : Experts in Post-imperial Transitions: Entanglements and Diverging Trajectories of Eugenicists between the Habsburg Empire and the Nation States, 1912–1939
  2. Agnieszka Sobolewska (Université de Varsovie) : Entre l’autoanalyse et l’autobiographie. Pratiques quotidiennes de l’écriture des premiers psychanalystes et l’importance des documents intimes pour le développement de la théorie freudienne
  3. Nikola Ludlová (CEU) : Roma as an Object of Science and State Polices. Knowledge and Citizens in the Making in Post-war Czechoslovakia, 1945–1989
  4. Véronique Gruca (Univ. Paris-Nanterre) : Des histoires de famille. Sociabilité, rituels et vie quotidienne des éleveurs bouriates en Mongolie

Bourses « Plateforme CEFRES »

  1. Jan Kremer (UK) : Digital Game as a Representation of History

Nouveaux doctorants associés 

Honoré Banidjé (UK) : La construction nationale au Bénin (1894-1975), un exemple centre européen ?
Adrien Beauduin (CEU) : Réarticulations de genre, sexualité, race et classe dans la droite radicale populiste en Tchéquie et en Pologne
Eva Kotasková (Université de Masaryk) : From Coal Mining Production to Wilderness Industry: Ethnography of Svalbard
Archipelago

Barbora Kyereko (UK) : « Cocoa is Ghana, Ghana is Cocoa »: Ethnography of Research Institute
Dusan Ljuboja (Eötvös Loránd Université) : The State, Nationalism and Pan-Slavism in the “Age of Metternich” (1815-1848) – The Case of the Serbs of Pest and Buda

AAC – Les sciences humaines et sociales à l’heure du numérique : qui est le peuple

Le 1er Séminaire doctoral francophone en ligne du Collège Européen Francophone en Sciences Humaines et Sociales, organisé dans le cadre du Projet de l’Alliance 4EU+ « Dimension Francophone »

Date : les 18-20 mars 2021

Les propositions de communication (résumés de 300-400 mots avec un titre et 2-3 références bibliographiques) sont à envoyer à seminarium.okf@uw.edu.pl avant le 18 janvier 2021. Les propositions ne doivent pas être l’objet d’un texte publié ou soumis à publication dans une revue scientifique.

Calendrier :
Date limite d’envoi de propositions : le 18 janvier 2021
Sélection des candidatures et réponse aux participants : le 8 février 2021
Séminaire doctoral : les 18-20 mars 2021
Date limite d’envoi d’articles : le 30 juin 2021
Publication : décembre 2021

Langue : français.

Participants : doctorants francophones en sciences humaines et sociales des universités de l’Alliance 4EU+ (priorité) et d’autres établissements.

Descriptif :
Le développement de l’informatique et du réseau Internet a provoqué un grand bouleversement des sociétés, de notre rapport à l’information et de nos pratiques quotidiennes. Il en est de même pour la recherche, notamment pour les sciences humaines et sociales : la « révolution numérique » a forcé à repenser les problématiques et les méthodologies de recherche ainsi qu’à en trouver des nouvelles, plus adaptées. En même temps, les repères traditionnels des activités académiques (espace, divulgation du savoir, institutions, etc.) changent diamétralement à l’échelle mondiale.

Depuis ses origines, l’informatique est un outil pour les sciences humaines et sociales, mais l’accélération de l’utilisation des techniques numériques au cours de la dernière décennie affecte profondément les pratiques et le rapport à la science aussi bien des milieux académiques que des personnes non-initiées au monde savant. Le numérique, dans son développement rhizomatique, n’est plus uniquement un outil de recherche mais devient également un objet d’étude, ainsi qu’un terrain, un instrument et une méthode (Bourdeloie, 2014). A travers la navigation hyperdocumentaire et l’accès ouvert (open access), l’impératif numérique ouvre de nouveaux types de raisonnement et des voies des connaissance. Néanmoins, ces technologies ne peuvent que démultiplier et prolonger la réflexion scientifique, sans jamais la remplacer (Wieviorka, 2013). La modélisation et la programmation informatiques permettent de visualiser et d’imager des concepts et des connaissances abstraites, mais cette production peut devenir éphémère si son application de codage devient obsolète (Grau, Hoth, Wandl-Vogt, 2019) ou en cas d’incompatibilité entre interfaces différentes (Plantin, Monnoyer-Smith, 2014). Et même si la visualisation est réussie, elle ne peut pas exister en soi sans avoir un fondement clair dans l’interprétation et l’analyse des sciences humaines (Drucker, 2011).

Nous proposons de mener une réflexion méthodologique, épistémologique et conceptuelle sur le numérique et d’effectuer des études de cas dans différents domaines de recherche appartenant à l’univers des sciences humaines et sociales, en se concentrant autour d’un thème fédérateur – le peuple. Nous invitons les propositions de réflexion concernant le peuple dans tous les sens du terme : en tant que construction politique, sociale, nationale, géographique, linguistique ou ethnique. D’une certaine façon, l’avènement du numérique dans la société a rendu visible et tangible une population (Lévy, 1997), l’enjeu est de réfléchir à la manière dont la dimension numérique impacte ces multiples constructions. A l’heure des Big Data et de l’individualisation des expériences numériques, les frontières de la notion de peuple s’effacent progressivement, notamment avec la nouvelle génération née à l’ère du numérique et qui peut être définie comme une « génération globale » (Tubella, 2015). De même, le tournant numérique permet à des milieux économiquement et socialement défavorisés d’avoir une visibilité plus forte, par exemple, à travers les pratiques liées à l’utilisation des téléphones portables (Allard, 2017). Dans les champs sociologique, ethnographique et anthropologique, il devient difficile d’utiliser uniquement une méthodologie empirique, puisqu’avec le développement des techniques d’information et de communication, l’objet d’étude n’est pas figé et se trouve en mouvement et changement permanent. Même si pour l’historien le corpus reste défini par les sources et les archives, les techniques numériques ouvrent une multiplicité des choix d’approche et des usages, qui permettent de visualiser et ancrer sa recherche, tout en exigeant une justification claire de ces choix et l’intégration de ces analyses dans un champ transdisciplinaire (Costa, 2012).

Ainsi, ce webinaire doctoral se veut ouvert et interdisciplinaire, ayant notamment pour objectif de mettre en contact de jeunes chercheurs de différentes disciplines. Cet appel déboucherait sur un webinaire francophone réunissant des réflexions et des nouvelles études sur le peuple au sens large à travers l’application des outils numériques aux SHS.

Pour plus d’informations veuillez télécharger le document suivant :

Composition du Comité de gestion 2018-2019

Membres statutaires

  • Pavel Baran, vice-président chargé de la IIIe section de l’AV ČR
  • Lenka Rovná, prorectrice responsable de la problématique européenne de l’UK
  • Jérôme Heurtaux, directeur du CEFRES

Représentants de l’UK

Représentants de l’AV ČR

Claire Madl – CV & recherche

Adjointe à la direction et responsable de la bibliothèque du CEFRES

Gestion de la recherche
Depuis 2018 – participation à l’organisation de la vie du centre et au développement de la Plateforme de coopération scientifique franco-tchèque, dite Plateforme CEFRES

Édition et communication
Depuis 2006 – Secrétariat d’édition, responsable des publications papiers (publications en série, monographies) et électroniques (collection sur HAL-SHS, site internet, vidéos en ligne et blog)
Communication : Animation des comptes sur réseaux sociaux ; site internet trilingue

Bibliothèque et gestion de l’information scientifique
Depuis 1994 – Responsable de la bibliothèque (acquisitions, gestion des ressources, communication, veille, relations avec les fournisseurs et le public, animation de revues de livres publiques)

Recherche

Les recherches de Claire Madl portent sur l’histoire du livre et les pratiques de l’écrit dans la monarchie des Habsbourg aux dix-huitième et dix-neuvième siècles, c’est-à-dire à un moment charnière où l’historiographie a observé un changement de paradigme entre Lumières et affirmation nationale.
 
Ses travaux sur l’histoire de la lecture, tout d’abord, cherchent à reconstituer cette dernière comme pratique sociale permettant de manifester des appartenances à des groupes sociaux, d’imposer une activité intégratrice à une population, mais aussi d’affirmer une pensée autonome et une distanciation par rapport à des corpus et des pratiques partagées ou dominantes. Elle a ainsi travaillé sur les collections de la noblesse et  sur des lecteurs qu’elle s’applique à ne pas réduire à leur appartenance sociale, en croisant sources d’archives et fonds des bibliothèques de châteaux.
Ses travaux sur le marché international du livre lui permettent de placer la Bohême sur la carte des réseaux européens de librairie et d’examiner à nouveaux frais la place des centres politiques et commerciaux que constituent en particulier Vienne ou Leipzig. Ses travaux sur l’édition locale de Bohême et sur sa clientèle lui permettent d’examiner le moment charnière des années 1780-1830 qui marque le passage d’un marché du livre dominé par l’importation à la constitution d’un marché éditorial plus autonome.
Dernièrement, elle examine le moment fondateur pour l’affirmation de la lecture comme « fait social total » et la diffusion de la « lecture pour tous » que constitue l’introduction de la scolarité obligatoire dans la monarchie des Habsbourg (1774, 1777), réforme phare des « Lumières », exceptionnelle par son ampleur et portée par une politique très ambitieuse de production et de diffusion de manuels scolaires officiels.
 

PROJETS DE RECHERCHE

  • 2024-2028 – Print Culture and Public Spheres in Central Europe (1500–1800) : une COST Action coordonnée par Mona Garloff (U. Innsbruck), Marion Romberg (U. Bonn).
  • 2022-2024 – „De-centering the history of reading. The perspective of the Czech Lands 1750–2021“; un projet financé par la Grant Agency de la République tchèque (No GA22-14665S) porté par l’Institut de littérature tchèque de l’Académie tchèque des sciences. PI: Michael Wögerbauer.
  • 2018-2021 – “Reading Europe Advanced Data Investigation Tool” (READ IT) dans le cadre d’un projet H2020 « JPI Cultural Heritage ». Leader du projet : Brigitte Ouvry-Vial, Université du Mans ; PI pour la République tchèque : Michael Wögerbauer, Institut de littérature tchèque, AVČR.

DERNIÈRES PUBLICATIONS

Monographies

  • Buchwesen in Böhmen 1749-1848. Kommentiertes Verzeichnis der Drucker, Buchhändler, Buchbinder, Kupfer- und Steindrucker. Wiesbaden, Harrassowitz (Buchforschung 11), 2019. with Petr Píša et Michael Wögerbauer.
  • Na cestě k výborně zřízenému knihkupectví. Protagonisté, podniky a sítě knižního trhu v Čechách (1749-1848). [Vers « une librairie parfaitement efficace ». Acteurs, entreprises et réseaux du livre en Bohême 1749-1848]. Prague, Academia-Institut de littérature tchèque AV ČR, v.v.i., 2019. avec Petr Píša et Michael Wögerbauer.
    Autrice de six chapitres individuels :
    –„Ekonomické a sociální podmínky knižní kultury“ [Les métiers du livres. Conditions économiques et sociales], p. 69-102
    –„Zahraniční souvislosti knižního trhu v Čechách“ [Les réseaux internationaux du marché du livre de la Bohême], p.  103-126
    –„Topografická a funkční diferenciace knižního trhu“ [La construction d’un réseau de professionnels du livre au service de la Bohême] p. 127-142
    –„Tiskárna normální školy v Praze. Vládní nástroj osvícenského despotismu i impuls ke vzniku občanské společnosti“ [L’imprimerie des écoles normales. Un instrument du despotisme éclairé comme préalable à une société de citoyens] p. 179-217
    –„Jak rozšířit a diverzifikovat čtenářskou obec. Reklamní strategie nakladatelů a knihkupců“ [Les stratégies publicitaires des éditeurs-libraires afin d’élargir et de différencier le lectorat] p. 279-300
    –„Čtenářské kabinety, půjčovny knih a proměny způsobů čtení“ [Cabinets de lecture et bibliothèques de prêt. La transformation des pratiques de lecture]. p. 301-320
  • « Tous les goûts à la fois ». Les engagements d’un aristocrate éclairé de Bohême, Genève, Droz, 2013, 467 p.

Articles de revues ou chapitres de livres

  • « Voltaire produit de librairie dans la monarchie des Habsbourg » Revue Voltaire, n° 21, 2023, p. 283-300.
  • „Ještě jednou k Voltairovu „dílu“ v Čechách anebo proč jeho četbu Dobrovský odložil“ [Retour sur „l’œuvre“ de Voltaire en Bohême, ou bien Pourquoi Dobrovský en reportait-il la lecture à plus tard]¨ in : (ed. Taťána Petrasová a Pavla Machalíková) Dílo a proměna myšlení v české kultuře 19. století [L’oeuvre et la transformation de la pensée dans la culture tchèque du 19e siècle]. Prague, Academia, 2023, p. 25-41.« Voltaire produit de librairie dans la monarchie des Habsbourg », Revue Voltaire, n° 21, 2023, p. 283-299.
  • « Knihovna a četba Jana Rudolfa Černína » [La bibliothèque et les lectures de J. R. Czernin]  in : Markéta Šantrůčková, Zdeněk Hojda, Martin Krummholz (et al.) Jan Rudolf Černín a jeho Krásný Dvůr. Krajinářský park v Čechách v ohnisku vlivů a cestovních inspirací 1770-1830 [J. R. Czernin et son Krásný Dvůr. Le jardin paysager en Bohême et ses sources d’inspiration européennes]. Prague, Nakladatelství Lidových novin, 2023, p. 73-103.
  • « Dva pražští nakladatelé a knihkupci mezi evropským obchodem, habsburským státem a lokálním angažmá », in (ed. Kateřina Bobková-Valentová, Jiří M. Havlík, Zdeně Hojda) Amicitiae Vinculum Potens et Praevalidum. Vějíř pohledů do náboženského a kulturního života barokní společnosti k poctě Ivany Čornejové a Marie-Elizabeth Ducreux, Praha, Karolinum, 2022, p. 421-436.
  • « Le Saint-Empire », in (dir. Éric Suire) Le monde de l’imprimé en Europe occidentale (vers 1480-vers 1680), Paris, Armand Colin (Horizon), 2020, p. 276-294.
  • « L’imprimé, vecteur de diffusion du jardin paysager vers l’est de l’Europe. Modèles, traductions, médiatisations », Revue française d’histoire du livre n° 141, 2020, p. 113-136.

Comptes rendus & autres publications

  • Christoph Schmitt-Maaß (dir.) : Der Jansenismus im deutsch-sprachigen Raum, 1670-1789. Bücher, Bilder, Bibliotheken. Berlin – Boston, Walter de Gruyter, 2023, (Frühe Neuzeit), 233 p. Dix-Septième siècle (à paraître)
  • « L’édition française en sciences humaines et sociales consacrée à l’Europe centrale », Forum Recherche du CEFRES, 22/10/2021, https://cefres.hypotheses.org/1873.

Traductions

  • Avec Zdeněk Hojda et al. « Cestovní deník J. R. Černína z let 1779-1780 » [partie française du Journal de voyage de J. R. Černín] & « Anonymní cestopis do Anglie (1776-1778) » [Guide anonyme pour voyager en Angleterre 1776-1778], in : (coll.) Jan Rudolf Černín a jeho Krásný Dvůr. Krajinářský park v Čechách v ohnisku vlivů a cestovních inspirací 1770-1830 [J. R. Czernin et son Krásný Dvůr. Le jardin paysager en Bohême et ses sources d’inspiration européennes]. Prague, Nakladatelství Lidových novin, 2023, p. 296-311, 340-349.
  • Klara Benešovská, « Disparition, réouverture et clôture du chantier cathédral de Prague (1419-1933) », in : Le Chantier cathédral en Europe. Diffusion et sauvegarde des savoirs, savoir-faire et matériaux du Moyen Age à nos jours. (dir. Isabelle Chave, Etienne Faisant, Dany Sandron), Paris-New York, Le Passage, 2020, p. 125-135.
  • Daniel Špelda : « Les soleils et leurs observateurs au XVIIe siècle  ». Revue des questions scientifiques, 2018, 189 (4), p. 531-577.

Voir le CV complet ici.

Déconstruction et phénoménologie

Enseignant : Thomas Mercier (CEFRES)
Inscription : Département de philosophie allemande et française, FHS UK
Horaire & adresse : les jeudis 9h30-12h20, CEFRES, Na Florenci 3, Prague 1 (dates à préciser)
Langue : français

Description du cours

Dès les premiers textes de Jacques Derrida, la déconstruction s’est affirmée à travers un dialogue amoureux mais antagoniste avec la phénoménologie. Dans ce cours, nous essaierons d’éclairer ce rapport complexe, et de souligner la dette paradoxale contractée par la déconstruction à l’égard des principes phénoménologiques. Nous proposerons une lecture transversale de l’œuvre de Derrida en nous attardant plus particulièrement sur les lectures qu’il a consacrées à cinq penseurs phénoménologues ou héritiers de la tradition phénoménologique : Husserl, Heidegger, Levinas, Patočka et Merleau-Ponty. Chacune de ces figures sera l’occasion de nous pencher sur une ou deux notions précises, liées à l’élaboration de la déconstruction : voix et écriture (Husserl), langage et technique (Heidegger), violence et altérité (Levinas), l’Europe et la responsabilité (Patočka), le corps et le monde (Merleau-Ponty).

C’est donc le statut de Derrida en tant que lecteur fidèle et infidèle, en tant qu’héritier paradoxal des principes phénoménologiques qui nous intéressera particulièrement. Cette double problématique (lecture et héritage) constituera le fil rouge de notre séminaire.