L’homme comme machine parlante et l’enseignement du langage : les enjeux de l’articulation dans la France du XVIIIe siècle

Une conférence de Sabine Arnaud (Centre Alexandre Koyré, EHESS)

Quand : mercredi 3 mai, 18h30-20h
Où : Institut français de Prague, 5e étage, Štěpánská 35, Prague 1
Langue : anglais

Résumé

La fascination qu’exerça l’invention d’une machine parlante fait se croiser deux sujets majeurs du dix-huitième siècle : l’articulation comme signe de civilisation et la polémique autour de l’homme-machine. Alors que se développe l’enseignement de la parole aux élèves dits « sourds-muets », certains ont pu considérer la machine comme un complément de l’œuvre de la nature susceptible de fournir de nouveaux moyens de communiquer à l’humanité. D’autres en vinrent à présenter la machine comme un modèle pour enseigner l’articulation et les rouages de la voix humaine. C’est ainsi que la machine parlante a, d’une part, représenté une source d’enchantement et de terreur : si les machines pouvaient parler, le langage pouvait-il être considéré comme une caractéristique strictement humaine ? D’autre part, si l’articulation était mécanique, qu’est-ce qui distinguait les hommes des animaux ? J’analyserai comment les philosophes, les ingénieurs, hommes de lettres et pédagogues français du XVIIIe siècle ont médité à l’acquisition du langage et comment ils ont articulé la relation entre corps, machine et langage en rapport à leurs idées sur l’humanité en tant que telle.

Illustration : Affiche des Têtes parlantes de l’Abbé Mical.

Les migrations du XXe siècle vues des deux côtés de La Manche

Où et quand : Hybernská 3, Prague 1, salle 303, le 27 avril 2017 de 14 à 19 h
Langues : anglais et français
Organisateurs : Luďa Klusáková & Jaroslav Ira (Institut d’histoire mondiale, FF UK)

Avec la participation de :

Laure Teulières (FRAMESPA, Université Toulouse Jean-Jaurès) : Representations of the Foreigner in France after the First World War (Représentations de l’étranger en France après la Première Guerre mondiale)

Résumé
Après la Première Guerre mondiale, la France connut une vague d’immigration sans précédant qui est mentionnée dans l’espace public au sein de différents discours (articles de presse, études et essais, rapports, déclarations politiques, etc.). Afin de comprendre les représentations contemporaines que ces discours mirent en œuvre, il est nécessaire de saisir tout un ensemble de références culturelles complexes et de les observer à différentes échelles.
Cette contribution se propose de réexaminer l’approche typologique et de saisir le cadre socio-culturel qui explique ces représentations. L’échelle régionale figurant parmi les paramètres qui seront pris en compte, c’est le sud-ouest de la France qui sera ici mentionné.
Ainsi l’étranger n’est-il pas simplement celui qui appartient à une nationalité ou à un groupe ethnique différent – eux-mêmes perçus au gré de réputations et de stéréotypes variés. D’autres distinctions doivent être pris en compte qui ne sont que rarement mentionnées : citadins ou agriculteurs, sédentaires ou itinérants, individus isolés ou vivant en famille. Adopter une perspective diachronique, s’étendant jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, permettra aussi de mieux distinguer ce qui, en ce domaine, relève de permanences ou de circonstances.

Simon Gunn (Centre for Urban History, University of Leicester) : From Workers to Communities. Migration and the Politics of Ethnicity in Bradford, England, c.1945–1980 (Des ouvriers aux communautés. Migration et politique de l’ethnicité à Bradford, Angleterre, 1945-1980 env.)

Résumé
Durant les vingt années qui suivirent la Seconde Guerre mondiale, diverses groupes d’immigrants venus d’Europe, des Caraïbes et d’Asie du Sud affluèrent vers la ville de Bradford pour travailler dans l’industrie de la laine. Bradford devint ainsi l’une des toutes premières villes postcoloniales de Grande-Bretagne où les Pakistanais constituèrent la principale minorité.
Nous examinerons les transformations de l’identité des migrants asiatiques à Bradford et comment la catégorie « d’ouvriers », qui les désigne dans les années 1950, fut remplacée dans les années 1960 et 1970 par celle de « communautés ». Durant ce processus, la « culture » devint un moyen de plus en plus important pour caractériser les populations asiatiques au sein de la cité, et un moyen que les populations s’approprièrent pour se distinguer elles-mêmes dans l’espace public.
Nous montrerons que ce processus de « culturalisation » est à double tranchants et à l’origine de problèmes qui apparurent au grand jour lors des « émeutes raciales » de Bradford en 1995 et 2001.

Tereza Horáčková : Diversity of a diaspora integrated through economic strategies: Vietnamese in the Czech Republic since the 1950s

Nóra Abdel-Salám : Diverging Migratory Tendencies of the Youth in Central Europe – Case Studies of the Hungarian and Czech Models

Laure Teulières : Étrangers d’ici

Conférence grand public de Laure Teulières sur
« Etrangers d’ici » : migrants et migrations en France à travers des films de la Cinémathèque de Toulouse

Quand : mercredi 26 avril, 18h30-20h
Lieu : Institut français de Prague (5e étage), Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français

Une invitation à parcourir un pan de l’histoire de l’immigration en France à travers une conférence-projection. La Cinémathèque de Toulouse, l’une des principales archives cinématographiques françaises, a en effet conduit dans ses collections une recherche pilote sur le thème des immigrés et des migrations. « Étrangers d’ici » (ouvrage et programmation) est la façon de partager ces trouvailles avec le public. Plutôt que des extraits de grands films connus, ce sera l’occasion de découvrir quelques documents très rarement projetés : fiction, mais aussi bande d’actualité, film institutionnel ou militant, film de famille…

Voir le programme complet du séjour de Laure Teulières à Varsovie et à Prague dans le cadre du Forum Visegrad sur le calendrier du CEFRES.

La stratégie de l’identité : patrimoine et diversité

Dans le cadre de la Semaine des sociétés plurielles, L’Institut d’histoire mondiale en coopération avec ses partenaires organise un séminaire intitulé La stratégie de l’identité : patrimoine et diversité.

: Hybernská 3, Prague 1 (salle 303)

Qu’y a-t-il de commun entre le patrimoine culturel, l’identité et la diversité ? Cette question sera au centre du séminaire intitulé „La stratégie de l’identité“. De quelles stratégies la sélection des monuments inscrits sur la liste de l’UNESCO et leur présentationt sont-elles le signe ? Linda Kovářová abordera cette question en comparant les monuments classés par l‘UNESCO en République tchèque, en Italie et au Japon. L’alimentation unit et divise, délimite les identités et les assigne ; c’est ce que montrera Aurore Navarro en présentant les recherches qu’elle mène à Prague sur les marchands de produits alimentaires considérés comme étant „de qualité“. Pourquoi la riche culture et les traditions bretonnes ne sont-elles pas devenues les piliers d‘un régionalisme délibéré ? Est-ce à cause des choix stratégiques des élites bretonnes ? C’est la question que posera Martina Reiterová. Alena Křivánková nous dira qui s’est intéressé à la langue d’oc au début de la Révolution française et nous expliquera pourquoi cette langue n’est pas devenue le ciment d’une identité française méridionale. Jan Krajíček nous présentera les rêves technocratiques de František Radouš, la façon dont il concevait dans les années 1930 les espaces périphériques et retardés (ici Vysočina) comme des lieux idéaux pour mettre en oeuvre des stratégies de modernisation.

Venez nous rejoindre pour ce brainstorming et partager avec nous vos expériences et vos exemples.

Programme

Linda KOVÁŘOVÁ (FF UK) UNESCO a koncept diverzity na příkladě Kutné Hory, Hirošimy a Villa Romana di Casale

Aurore NAVARRO (CEFRES/Université de Lyon) Food quality and retail trade in Prague: heritage, reinvention and innovation.

Martina REITEROVÁ (FF UK):  Problematické dědictví? Identifikační strategie bretonských regionalistů přelomu 19. a 20. století. 

Alena KŘIVÁNKOVÁ (FF UK): „Okcitánština“ – počátky vědeckého zájmu a sporů o jeden (?) jazyk

Martin THARP (FHS UK): Thomasius’ Legacy or the Language Paradox of European Universities

Jakub NEUMANN (FF UK): Proměny kladenské industriální krajiny ve 20. století

Jan KRAJÍČEK (FF UK): Periferní region jako technologický projekt: modernizace Vysočiny podle Františka Radouše (1939)

Voir le programme complet et les résumés des contributions (en tchèque) ici.

 

Forum Visegrad : Laure Teulières, entre Varsovie et Prague

Programme

Mardi 25 avril – Varsovie

Immigration in order to repopulate: measures, narratives and migrant social paths in France post-WW1Journée d’études autour de Laure Teulières au Centre de civilisation française et d’études francophones
Langue : anglais

Mercredi 26 avril – Prague

18h30-20h00
« Etrangers d’ici » : migrants et migrations en France à travers des films de la Cinémathèque de ToulouseConférence grand public de Laure Teulières organisée par le CEFRES.
Lieu : Institut français de Prague (5e étage), Štěpánská 35, Prague 1
Langue : français

Jeudi 27 avril – Prague

14h00-19h00
Autour des migrations du moitié du 20e siècle –  perspectives de deux côtés de La Manche. Journée d’études avec Laure Teulières et Simon Gunn.
Lieu : salle 303, Hybernská 3, Prague 1
Langue : anglais

Les concierges de Budapest : profiteurs ordinaires de la Shoah en Hongrie

Une conférence prononcée par István Pál Ádám (CEFRES) dans le cadre du séminaire d’histoire moderne des Juifs de l’Institut d’histoire contemporaine (AV ČR) et du CEFRES en partenariat avec le Musée juif de Prague.

: bibliothèque du CEFRES – Na Florenci 3, 110 00 Prague 1
Quand : 17h – 19h
Langue : anglais

Résumé
Pendant la Deuxième Guerre mondiale, les concierges à Budapest ont représenté un lien entre les autorités et la majorité des résidents juifs de la ville. Leur rôle s’est accru en particulier au cours de l’été 1944 lorsque le ghetto de Budapest comptait près de 2 000 immeubles résidentiels. István Pál Ádám s’efforcera d’expliquer ce que les concierges ont pu gagner à aider les Juif persécutés à survivre.